Alors que les derniers balbutiements de votre serviteur dans l’univers Minecraft se faisaient à l’époque où on n’avait encore qu’à disposition le mode Bac à Sable uniquement sur les versions PC et Mac, la licence de Markus Persson, puis plus tard de la société Mojang Studios a continué son bonhomme de chemin. Après avoir enrichi son Lore, proposé un spin-off dénommé Minecraft Dungeons, le studio s’attaque désormais au genre très cloisonné du RTS avec son jeu Minecraft Legends. Une bonne idée ?
Test réalisé à partir du version fournie par Nintendo
C’est quoi ces cochonneries ???
Une fois le jeu lancé et les paramètres réglés (pitié, enlevez cette synthèse vocale qui est une horreur), vous voici plongé dans l’univers de Minecraft Legends. Alors que la vie suit son cours, une menace venue tout droit du Nether s’apprête à venir basculer le quotidien des habitants : une invasion de Piglins, une race de cochons maléfiques. Impuissants face à cette invasion, Action, Clairvoyance et Savoir vous convoquent (et vous invoquent) afin de vous expliquer la situation, et vous faire savoir que vous êtes la seule personne capable de repousser la menace porcine. Pour cela, ils vont vous confier un canasson, et vous apprendre les bases de ce nouvel univers, et son fonctionnement.
Si l’on est bien dans l’univers de Minecraft, le titre se présente cette fois-ci comme un spin-off arborant les couleurs d’un RTS. Etonnamment, on ne peut pas dire que le studio ait clairement réussi à expliquer le concept du jeu lors des différents spots publicitaires. Pour schématiser rapidement, Minecraft Legends est un jeu de stratégie en temps réel jouable en solo, ou en multijoueur. Et afin de rendre l’action plus intéressante et dynamique qu’un RTS classique où vous bougez le curseur d’une souris, vous avez le contrôle direct de votre personnage sur-le-champs de bataille, et c’est ce dernier qui déclenchera toutes les actions à l’écran.
Des bases carrées
Proposé en début de jeu, nous vous conseillons vivement de faire le tutoriel pour vous approprier les bases. Bien que votre personnage soit le seul capable de repousser la menace Piglin, il aura besoin d’alliés et de ses talents de bâtisseurs pour pouvoir lutter et libérer les villages aux alentours. Pour cela, Action, Clairvoyance et Savoir vont vous confier un luth magique aux propriétés multiples. La première étape sera d’apprendre à crafter vos ressources. Pour cela, il suffira de délimiter une sorte grâce à la bonne option pour envoyer un ou plusieurs Allays récolter lesdites ressources. Vous commencerez ainsi avec la gestion de la pierre et du bois. Avec ces ressources, il vous sera ainsi possible de créer différentes structures pour défendre les villages, mais aussi repousser l’envahisseur.
Votre personnage ne combattra pas tout seul. Les ressources lui permettront ainsi d’invoquer diverses créatures pour pouvoir vous aider. Les premières seront les golems (de pierre, de bois et de mousse). Grâce à un porte-étendard, il sera possible via des pressions de touche de les faire coller à vous, ou au contraire de les envoyer dans une direction souhaitée. Les golems de pierre seront ainsi parfaits pour détruite les structures ennemies, tandis que les golems de bois attaqueront les Piglins à distance avec leurs flèches. On ne va pas se mentir, jouer à un RTS avec une manette n’est pas une sinécure. Mais avec un peu de volonté, on arrive à trouver ses repères.
A force d’évoluer dans le mode histoire, qui est jouable jusqu’à 4 en coopération, vous verrez l’histoire se développer, et vous apprendrez à votre rythme à découvrir et à utiliser les nouvelles ressources et unités que vous pourrez débloquer au fur et à mesure de votre progression. Le mode regorge de surprises comme des coffres cachés, et des montures spéciales, et on se plaît aussi à voir comment le monde évolue. Lorsque vous voyagez de village en village, il vous arrivera de croiser des regroupements de Piglins, et si vous faites le choix de ne pas les affronter et que vous revenez plus tard, le petit campement de fortune fera place à un avant-poste lourdement défendu qui vous donnera bien plus de mal pour être détruit.
En soit, on reste sur une vision assez simplifiée et cyclique du genre RTS. On collecte des ressources, on prépare les défenses d’une ville, on génère nos unités d’infanterie, on gagne le combat, on achète des améliorations, et on recommence. Proposant 3 types de difficultés, la Campagne reste une bonne expérience pour les plus jeunes comme pour les joueurs les plus mûrs. On appréciera le fait de déléguer la collecte de ressources, nous laissant davantage de temps pour préparer le terrain en construisant diverses structures. Des bases qu’il vous faudra avoir à disposition si vous espérez pouvoir survivre au Online.
Le Versus oui, mais pas sur Switch…
Si vous n’êtes pas un fervent amateur de RTS et que Minecraft Legends est votre première expérience du genre, le mode SOLO pourra vous convenir, mais vous en ferez le tour assez rapidement. Le véritable intérêt des RTS se retrouve essentiellement lors des joutes en ligne contre de vrais joueurs. Point important, il sera nécessaire d’avoir un abonnement au Nintendo Switch Online pour pouvoir profiter du mode en ligne. Vous pourrez également créer un compte Microsoft pour jouer avec des amis possédant le jeu sur d’autres plateformes, cela vous permettra d’activer le Cross-Play Multiplateforme.
Une fois ces conditions réunies, vous pourrez vous lancer dans des duels en 1 contre 1 en privé, ou bien opter pour une bataille en équipe pouvant recevoir jusqu’à 8 joueurs (4 par équipe). L’objectif visé est extrêmement simple, il faudra défendre votre puits de l’attaque adverse, tout en tentant de détruire le leur. Autant être honnête, si le jeu multijoueur et la coordination entre équipiers ne sont pas votre tasse de thé, vous n’allez pas faire long feu en Versus. C’est clairement un mode où il faut que chaque joueur connaisse les mécaniques de gameplay (avoir fait le mode campagne en entier) et qu’il y ait une vraie répartition des tâches entre la construction, la chasse aux Piglins, et recherche de matériaux.
Enfin ça, c’est dans l’optique où vous arrivez à lancer une partie sur Nintendo Switch. Que ce soit en semaine ou durant le week-end, impossible pour moi de réussir à rejoindre une partie, et pourtant le matchmaking était bien réglé sans restriction de région… Nous avons en tout et pour tout pu jouer une seule partie complète sur Nintendo Switch en activant le Cross Play et au bout de plusieurs tentatives infructueuses ou autres parties rejoint quasiment en fin de jeu. La base d’un bon jeu de stratégie est la communication. Sur les versions Xbox, les joueurs peuvent profiter du système de Tchat intégré. Par contre sur Nintendo Switch, aucune présence d’un tchat vocal ou textuel, seulement un système de Ping entre alliés. A quel moment peut-on se coordonner entre joueurs lorsque nous avons 0 système de communication in-game à disposition ??? Et encore, on ne parle pas des joueurs quittant les parties en cours pour X ou Y raisons. Le versus est à mes yeux à éviter sur Nintendo Switch si vous n’avez pas d’amis pour jouer, et un système de tchat externe pour communiquer. Sans cela, les parties en ligne pourront s’éterniser, à moins qu’une équipe extrêmement mal préparée se retrouve face à vous et se fasse éliminer par une horde de Piglins.
On se consolera en se rabattant sur le dernier mode de jeu Légendes Perdues et Mythes qui propose(ra) des missions plus corsées en échange de skins supplémentaires. Enfin, à force de jouer en ligne, vous obtiendrez des Minecoins qu’il vous sera possible d’utiliser dans la boutique en ligne pour acheter de nouveaux skins. Mais là encore, à condition de trouver des parties en ligne, et d’aller jusqu’au bout. Sinon vous aurez toujours la possibilité d’utiliser du vrai argent pour acheter lesdits skins en achetant les Minecoins sur l’eShop.
Une interface pénible
Titre multisupport oblige, on est toujours en droit de s’inquiéter quand une version Nintendo Switch coexiste auprès des versions Xbox et PS4. Si l’esthétique globale s’en sort relativement correctement, le jeu est en proie à pas mal de bugs assez lourdingues. La première est cette fichue synthèse vocale qui est réactivée à chaque lancement de jeu. A quoi bon nous demander de l’activer ou non si on nous la remet à chaque redémarrage ? Idem pour le message de connexion au compte Microsoft, et ce même si on est déjà connecté. On notera aussi des dialogues français qui se coupent en milieu de phrase lors des cinématiques, ou encore l’affichage des sous-titres loin d’être agréable. On se consolera tout de même en se disant que l’univers Minecraft est bien respecté que ce soit dans sa faune et dans sa flore, mais aussi dans les musiques ambiantes et bien sûr les différents bruitages.
