Nintendo Switch

Meg's Monster

Test Switch

Meg's Monster

Par ggvanrom - Le 03/03/2023 à 08:00

Quand on lance un RPG, on s’attend la plupart du temps à vivre une aventure rocambolesque, où le jeunot d’un village de paysan de retrouve du jour au lendemain catapulté au rang du héros du monde. Mais de temps en temps, avoir une aventure plus posée, innocente, et arrivant à transmettre de réelles émotions peut aussi faire la différence. C’est ce que nous propose le studio indé japonais Odencat avec son RPG Meg’s Monster.

Une frontière fragile entre l’Homme et le Monstre

L’histoire débute en prenant le contrôle d’une jeune femme appelée Meg, ayant fait le déplacement jusqu’à un édifice à l’abandon pour tenter de raviver ses souvenirs perdus. C’est ainsi qu’un flashback nous conduit plusieurs années en arrière, à l’époque où Meg était encore une enfant frêle. A la recherche de sa mère, elle s’est retrouvée au fond d’un gouffre ressemblant à une décharge, et de l’autre côté de cette décharge, deux monstres qui tapent la discute devant un gueuleton des plus douteux : un colonne dénommé Roy, et un monstre plus chétif dénommé Golan. 

Alors que la pauvre Meg se heurt à l’insensibilité de Roy, et à un Golan ayant décidé d’en faire son casse-croûte, cette dernière part à juste titre en crise de larmes. Seul problème, cet incident semble également causer un grand tremblement de Terre. De peur que cela puisse s’intensifier, Golan et Roy prennent la décision de s’occuper de l’enfant pour qu’elle s’arrête de pleurer, et de partir à la recherche de la mère de Meg. Mais dans un monde souterrain peuplé de monstres amateurs de chair fraiche, notre duo de monstre va devoir faire attention à protéger la petite. Si Golan sera plutôt la tête pensante du groupe, Roy quant à lui sera le garde du corps en charge de garder Meg, et se combattre ceux qui lui voudront du mal. Mais au final, la quête d’une mère égarée de son enfant va prendre des proportions plus grandes qu’escomptées, et de nombreuses révélations seront faites dans ce monde souterrain.



Faut pas pleurer comme ça

La construction de Meg’s Monster est extrêmement simple. Chaque zone du jeu sont accessible via une « carte du monde » relativement dirigiste. Pour avancer dans l’histoire, vous aurez 1 voire 2 zones maximum à explorer. Une pastille rouge fera avancer l’intrigue principale, une pastille verte est une quête annexe qui apportera du contenu au lore du jeu. Nous vous conseillons par ailleurs de faire toutes les annexes pour comprendre au mieux le scénario. Lors de vos pérégrinations, vous allez rencontrer divers monstres, mais aussi des humains complètement atypiques, débouchant sur des situations variant entre l’humour et le malsain, mais qui nous fait de plus en plus apprécier ce monde souterrain.

Fatalement, le nerf du jeu sera bien sur les combats. Ces derniers se déroulent au tour par tour, mais ils ont une petite particularité… Roy est un colosse disposant de 99999 points de vie, donc autant dire que les monstres du coin ne font pas spécialement le poids face à lui. La vrai difficulté en revanche réside en la présence de Meg lors des combat. Bien que cette dernière ne puisse pas être touché par les ennemis, elle possède une barre d’émotions. Chaque coup encaissé par Roy fait chuter cette barre, et si elle atteint 0, Meg pleurs et c’est le Game Over. 

Pour éviter cela, vous aurez plusieurs solutions. Apprendre le pattern des ennemis et savoir quand vous défendre pour limiter les dégâts, et surtout utiliser des jouets pour remonter le moral de Meg. Ces derniers se débloquent en avançant naturellement dans l’intrigue, et donnent lieu à des moments drôles et touchants donnant naissance à une vraie relation entre Meg et ses amis les monstres.

Court mais puissant 

On ne va pas se mentir, Meg’s Monster n’est pas le RPG le plus long de l’histoire, ce dernier peut se compléter à 100% en 4 à 5 heures grand maximum. Le gameplay n’est pas spécialement développé, il gagne cependant en diversité pour les derniers combats du jeu. Les combats quant à eux poussent davantage à la logique qu’à un simple bourrinage en règle du bouton d’attaque. Là où le jeu se démarque en revanche c’est sur la qualité de l’histoire contée, et la narration en général.

Avec une Meg innocente et un Roy brutus et au vocabulaire ordurier, la traduction française signée Bénédicte Leleu réussit, malgré quelques couacs, à nous happer dans cette histoire, et on s’attache de plus en plus à la relation entre Meg et Roy. Et sans rien dévoiler du scénario, le jeu nous offre à plusieurs reprises des scènes qui pourront facilement vous mettre la larme à l’œil, avec la petite musique mélodramatique qui s’adapte bien au ton en place. Au final, on paye surtout le fait de découvrir une belle histoire d’amitié bien plus profonde que ce que l’on pourrait voir sur des jeux de plus gros studios.

8.5
Meg’s Monster est une nouvelle fois la preuve qu’une première impression ne suffit pas toujours à jauger un jeu vidéo. Proposant un gameplay assez limité et un aspect graphique qui peut prêter à sourire en 2023, le titre s’est offert un scénario à la fois profond, passionnant et émouvant, qui vous scotchera sur votre console. Une belle surprise du catalogue eShop de la Nintendo Switch

  • Un scénario passionnant
  • Beaucoup d'émotions
  • Des combats qui poussent à la réflexion
  • Des dialogues qui passent par toutes les émotions
  • Traduit en français
  • Assez court et très dirigiste