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Mars Horizon

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Mars Horizon

Par C-Ptique - Le 24/11/2020 à 09:00

Les jeux sur l’espace passionnent de plus en plus les gens dirait-on, peut-être est-ce quelque chose en rapport avec le retour de l’Homme sur la Lune dans la prochaine décennie (dont notre Thomas Pesquet national pourrait faire partie) ? En tous cas, Mars Horizon débarque sur Switch et il a su se démarquer grâce à sa collaboration avec l’ESA, l’agence spatiale européenne, ce qui est une promesse de retransmission au plus près des conditions réelles. Qu’en est-il une fois manette en main ?

Du temps des premiers satellites.

Pour se lancer dans l’aventure spatiale, il faut d’abord choisir une agence spatiale et un pays entre les États-Unis, l’Europe, la Russie, la Chine et le Japon. Chacune de ces agences possède ses propres caractéristiques L’ESA par exemple propose des récompenses 50% plus élevées pour les missions conjointes. Il est possible de personnaliser l’agence, aussi bien son nom que ses caractéristiques (avec une limite de 4 points, sachant qu’on peut rajouter des malus pour avoir un point en moins et ainsi mettre un autre bonus derrière) et ses relations avec les autres agences. En effet, si elles nous considèrent comme un allié, on aura plus de chances de collaborer avec elles pour des missions conjointes mais à l’inverse, si elles sont rivales, le gouvernement nous accordera plus de budget afin de la devancer.

Une fois bien installée dans notre agence, on se rend rapidement compte de ce que nous avons à disposition : des points de recherche pour débloquer des missions, des bâtiments ou des modules de fusées, de l’argent pour financer les constructions et des points de soutien qui affectent directement nos ressources régulières. C’est en accomplissant régulièrement des missions qui épatent le public comme envoyer un homme dans l’espace ou une sonde sur Mars que l’on parviendra à faire bonne impression et ainsi convaincre le gouvernement de nous octroyer de meilleures subventions. Certaines missions proposent des récompenses supplémentaires et spécifiques qui peuvent être décisives, il peut donc être intéressant de réaliser une mission commerciale pour gagner beaucoup d’argent et ainsi faire progresser le programme.

Les points de recherche permettent de débloquer de nouvelles fusées, de nouveaux bâtiments ainsi que de nouvelles missions. On peut citer parmi ces avancées la piste de lancement, la mission satellite artificiel ou encore la célèbre fusée Saturn 5. Plus on a une production de recherche importante, plus les avancées s’enchaînent vite, ce qui peut être décisif face aux autres agences spatiales. Pour gagner des points de recherche, il n’y a pas 36 solutions, soit il faut construire des bâtiments scientifiques dans sa base, soit multiplier les missions, c’est cette deuxième option qui s’avère la plus profitable. Notez aussi que chaque arbre d’évolution est classé en différentes ères qui permettent chacune d’atteindre de nouvelles zones du Système Solaire.

L’argent est le nerf de la guerre. C’est lui qui permet de faire construire des fusées, des satellites, de nouveaux bâtiments dans notre base spatiale ou même de recruter des astronautes, qui seront bien évidemment utiles pour les missions habitées. Il faut toutefois faire attention car chaque bâtiment et chaque astronaute nécessite de consacrer une certaine somme chaque mois pour assurer l’entretien et les salaires.

Une gestion en menus.

Un jeu de gestion passe inévitablement par plusieurs menus et ceux de Mars Horizon sont assez originaux car le menu principal n’est rien d’autre que le Système Solaire. Chaque planète, y compris la Terre, dispose elle-même d’un menu permettant d’accéder aux différentes missions, principales et secondaires. Ces dernières ne nécessitent pas de mener de nouvelles recherches mais peuvent offrir de juteuses récompenses. Au fur et à mesure de notre avancée, de nouvelles planètes s’offriront à nous, il faudra se contenter de la Terre au début mais très vite vient après la Lune, Mars et toutes les autres planètes.

En choisissant une mission, et à condition d’avoir la technologie, les équipements et l’argent nécessaire, il faut d’abord définir la charge utile, autrement dit le satellite, la sonde ou la capsule habitable. Une fois construit, il est nécessaire de construire la fusée qui l’emmènera à sa destination en choisissant notamment l’étage supérieur qui transporte la charge utile et le propulseur qui emmène la fusée en orbite, sachant que le propulseur doit être capable de soulever le poids de la charge utile et de l’étage supérieur. Chacun de ces modules dispose de différentes versions qui octroient divers bonus et malus. Par exemple, lors de la sélection du satellite ESRO-2B, on peut choisir le modèle standard, le modèle COMMS qui améliorent les modules de commande mais qui rend le satellite moins fiable, le modèle PROTOTYPE qui est moins cher mais aussi moins fiable ou le modèle PUISSANCE qui offre plus de puissances aux moteurs mais qui coûte plus cher. Globalement, plus les fusées sont puissantes, plus elles coutent chères alors attention à ne pas les surdimensionner. Après cela, la construction commence et peut durer plusieurs mois au terme desquels de nouveaux bonus et malus peuvent s’ajouter grâce/à cause du travail des ingénieurs (temps de constructions réduits, fiabilité réduite…).

Une fois la fusée prête, la partie n’est toujours pas gagnée. En effet, il faut s’assurer d’avoir les bonnes infrastructures pour assembler et faire décoller la fusée, autant vous prévenir tout de suite que la fusée qui emmène les astronautes sur la Lune ne se contente pas de la petite piste de décollage. Par ailleurs, la disposition de chaque élément de la base est important car chacun d’entre eux peut donner des bonus ou des malus influençant vos missions, il vaut mieux par exemple éloigner la piste de lancement du QG mais la garder proche des hangars de construction. Pour les missions habitées, la formation de l’équipage est indispensable.

Mais surtout, il faut définir une date de lancement, certaines périodes sont plus propices que d’autres pour avoir des conditions optimales, il peut être gagnant de parier le lancement dans une période moyennement risqué pour gagner du temps et ainsi devancer la concurrence mais ayez conscience que la fiabilité de la mission en pâtira. Il y a également des périodes où il est totalement impossible de lancer quoi que ce soit.

Malgré toutes les précautions prises, de mauvaises surprises peuvent arriver le jour du lancement, notamment à cause de la météo. Si celle-ci est mauvaise, elle augmente les risques d’échec lors du décollage, il faut donc décider de maintenir quand même le lancement ou de le reporter à une date ultérieure.

Il est regrettable que toute cette gestion se fasse exclusivement par des menus très classiques. Hormis le menu principal avec le Système Solaire qui se distingue, toutes les autres interfaces sont très convenues et ne se distinguent pas vraiment. Pire, cela manque de vie car à aucun moment, aucun être humain ne vient nous interpeller, nous parler ou commenter, même pas au-travers d’une bulle de dialogue. Pourtant, une aventure spatiale implique des milliers de personnes, il aurait été astucieux d’affecter une personne à chaque service et qui aurait commenté la situation ou donné des conseils. Il n’y a même pas de personnalité politique qui nous fait un discours sur l’importance de la conquête spatiale ou de son gâchis budgétaire, ça aurait été certes cliché mais ça aurait eu au moins le mérite d’exister et de rythmer nos missions. Or, comme il n’y en a pas, on se contente de réaliser nos missions les unes après les autres sans grand enjeu autres que ceux précédemment expliqués. Le peu de variété dans les musiques n’aide pas non plus à ce renouvellement, même s’il faut avouer qu’elle est planante.

Il faut aussi parler des graphismes qui sont dignes de Roblox, comprenez par-là que c’est assez moche, et le style en ombrage de celluloïd a du mal à le cacher. Cela passe encore quand il s’agit des fusées ou des installations artificielle, beaucoup moins quand il s’agit des humains. En revanche, c’est extrêmement fluide. Évoquons aussi quelques textes qui n’ont pas été traduits en français et même des lignes de code qui se promènent de temps en temps.

Une fois la fusée décollé et votre charge utile dans l’espace, le voyage n’est pas terminé, même pour mettre un simple satellite en orbite autour de la Terre. En effet, il sera nécessaire de faire de transmettre des instructions pour que la charge utile accomplisse sa mission, heureusement, elles sont simplifiées pour nous et il faut dans les faits atteindre un certain nombre de points dans différentes catégories (communication, sciences, poussées…). Sachant que certaines manœuvres nécessitent soit de l’énergie, soit d’autres points acquis, toute la subtilité consiste à bien calculer ses manœuvres pour atteindre l’objectif, d’autant mieux motivé par les objectifs optionnels qui augmentent de moitié la récompense finale.

Là-haut vers les étoiles.

On l’a compris, chaque mission est un véritable défi en soi, défi d’autant plus grand que la mission s’effectue plus loin de la Terre car plusieurs étapes devront être accomplies avant de parvenir à destination, et il est encore plus grand lorsqu’on cherche à emmener des humains sur d’autres astres. Autant avouer que la tâche est des plus ardues, au point que les missions secondaires paraissent de véritables promenades de santé.

Mars Horizon nous pose aussi régulièrement d’autres défis, notamment des objectifs à accomplir et surtout des requêtes. Il s’agit de missions secondaires qui ne nécessitent pas de recherche à effectuer contrairement aux missions principales mais qui donnent de juteuses récompenses si on les réussit, aussi bien des points de recherche, de soutien ou de l’argent que des technologies et des avantages permanents tels que la réduction des risques au décollage.

De temps en temps, le public, la presse ou des organisations internationales viendra nous poser des questions sur nos capacités (est-ce qu’on sera la première agence à envoyer un homme dans l’espace ? Sur la Lune ?...) et il faut leur répondre qu’on relève le défi ou non, si jamais on confirme le défi, c’est quitte ou double : soit on remporte le défi et la récompense est extrêmement généreuse, soit on perd et dans ce cas, on perd gros. À vous de bien vous organiser. En-dehors de ces défis posés par la presse, ce n’est pas très grave si notre agence n’est pas la première à accomplir une mission, les récompenses seront juste plus faibles. Heureusement, grâce à l’évolution de votre base, on peut assez rapidement gérer plusieurs missions simultanément.

7
Mars Horizon possède des atouts qui plairont sans aucun doute à tous les passionnés d’espace, d’autant plus qu’il y a une encyclopédie qui s’enrichit au fil des missions et qui aborde chaque point du jeu (missions, fusées, agences…). Malgré les quelques défauts évoqués, notamment des graphismes pas à la hauteur et un manque de vie dans le jeu, on passe un très bon moment à effectuer chaque mission et on ne se rend pas compte du temps qui passe. Le plaisir est immense quand on repousse les limites toujours plus loin. N’hésitez pas à nous prévenir s’il a fait naître des vocations.

  • Le plaisir de diriger une agence spatiale, d’organiser ses missions et de réécrire l’Histoire.
  • Les nombreuses possibilités pour créer ses fusées et planifier les missions.
  • La tension permanente durant chaque phase des missions.
  • Les autres agences spatiales qui peuvent devenir des alliées ou des rivales.
  • La musique planante…
  • … Mais qui se renouvelle peu.
  • Beaucoup de passages dans des menus et aucun personnage qui nous adresse la parole.
  • Les graphismes peu soignés.

C-Ptique

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