Nintendo Switch

Maneater

Test Switch

Maneater

Par ggvanrom - Le 10/07/2021 à 08:00

Lorsque vous regardez les Dents de la Mer, vous êtes du genre à dire « si j’avais été le requin, je ne me serai pas fait prendre comme ça » ? Bien que cette idée puisse paraître étrangement creepy, Tripwire Interactive a donné l’occasion aux joueurs de faire leur preuve dans la peau d’un requin avec la sortie en 2020 de Maneater sur consoles concurrentes. Enfin arrivé sur Nintendo Switch en ce mois de mai, l’heure est venue de voir ce que vaut ce RPG en milieu aquatique.

Baby shark, doo, doo, doo, doo, doo, doo

L’histoire de Maneater débute par une émission de télé-réalité mettant en avant Pierre Leblanc, chasseur de squale. En parallèle, nous prenons le contrôle d’un requin bouledogue dans ce qui va faire office de tutoriel, nous permettant d’appréhender les commandes du jeu. Après avoir boulotté quelques baigneurs innocents, le requin sera finalement attrapé par Pierre Leblanc qui ouvrira les entrailles de la bête.

Après y avoir délogé un bébé requin, il entaillera ce dernier qui prendra la fuite en emportant au passage la main du chasseur. Désormais en quête de vengeance, le bébé requin va devoir grandir dans le bayou, et développer sa force et ses dons naturels. Pour cela, il n’y a qu’une seule solution… Manger tout ce qui passera à portée de la mâchoire.



Let's go hunt, doo, doo, doo, doo, doo, doo

Se présentant comme un RPG, le principe de Maneater est simple au possible. Lorsque vous sortez de votre grotte (au sens propre), vous devrez vous mettre en quête de diverses proies à boulotter. Ce faisant, vous gagnerez des points d’expérience ainsi que des nutriments qui seront indispensables à votre évolution. Chaque passage de niveau vous permettra d’augmenter vos statistiques, et vous pourrez également évoluer en passant au statut Bébé / Adolescent / Adulte et Ancien, augmentant là également vos statistiques et débloquant de nouvelles personnalisations comme un sonar amélioré ou encore la possibilité d’envoyer des décharges à chaque morsure.

Ces personnalisations s’acquièrent avec le temps, ou bien en éliminant des chasseurs qui se mettront à votre recherche lorsque vous commencerez à croquer trop d’humains. Comme tout RPG qui se respecte, vos adversaires ont également des niveaux, et partir à l’affrontement avec un bateau rempli de chasseurs niveaux 12 quand vous êtes à peine niveau 6, ou tenter d’affronter un alligator niveau 15 quand vous être un jeune bébé requin, c’est jamais le bon plan. Heureusement, chaque mort vous renverra automatiquement à la grotte la plus proche sans perdre les ressources acquises jusqu’alors. Pour gagner des niveaux il n’y a donc pas 36 solutions. Il vous faudra farmer les petites proies, trouver des collectibles disséminés un peu partout, ou alors accomplir les quêtes qui sont proposées dans le journal du jeu. N’espérez pas beaucoup de diversité en revanche, la seule chose qui changera dans les quêtes sera la proie qu’il faudra dévorer.

Maneater est plus à considérer comme un énorme défouloir où on jubile de voir les pauvres baigneurs tenter de vous échapper, ne se doutant point que vous êtes sous eux, prêt à embarquer une jambe au passage… Le problème qui se posera sera surtout la répétitivité du jeu, vous demandant au final d’aller de zone en zone pour toujours faire les mêmes choses. Si le jeu est prenant au début, la lassitude s’installe hélas rapidement.

Un jeu beau et fluide, mais…

Le jeu sortant de nombreux mois après les versions concurrentes, on avait effectivement peur de devoir se contenter d’une version finie à la truelle sur Nintendo Switch. Mais contre toute attente, Maneater reste très correct graphiquement parlant que ce soit en mode portable ou salon, et ne souffre d’aucun ralentissement notable. En revanche, les principaux défauts déjà pointés du doigt lors de sa sortie sont toujours présents, à commencer par une caméra capricieuse et surtout un système de lock de cible horrible.

Niveau contrôles, le squale répond extrêmement bien aux commandes. Le stick gauche pour bouger, le droit pour la caméra, plonger ou remonter, un bouton de saut, les gâchettes pour sprinter et mordre, et un bouton pour mettre un bon coup de caudale dans la face de vos proies. Seul soucis relié au problème de caméra, quand vous être près de la surface, vous passez en mode Prédation, faisant apparaître l’aileron du requin à la surface comme tout bon film d’horreur qui se respecte. Mais en faisant cela, vous ne voyez quasiment plus ce qui se passe sous l’eau. De ce fait, lorsque vous entamez un combat contre une créature aquatique dans une zone avec peu d’eau, vous risquez de passer en mode prédation sans faire attention, laissant ainsi votre adversaire le loisir de vous boulotter tranquillement.

Nous terminerons avec la narration. Incarnant un requin mangeur d’hommes dénué de parole, on aurait pu penser qu’on n'aurait pas le moindre blabla en jeu. Heureusement, Tripwire Interactive avait prévu le coup en nous donnant accès à une voix off commentant une grande majorité de nos actions. L’évolution du requin, informations sur les ennemis dévorés, remarques cinglantes sur les personnages ou repères que l’on visite, la voix off meuble agréablement les phases de jeu, évitant ainsi l’ennui d’un silence des profondeurs qui aurait été trop ennuyeux.

7
Proposant un RPG dans un univers marin trop peu exploité par les développeurs, Maneater se révèle être un excellent défouloir pour ceux qui aiment jouer les prédateurs. Hélas le manque de variété dans le gameplay et les quêtes fait qu’on s’ennuie rapidement, et de ce fait bon nombre de personnes lâcheront le jeu avant d’avoir exploré les 8 zones de l’aventure malgré la qualité graphique de ce portage. Plutôt à réserver pour de courtes sessions après une dure journée de travail.

  • Un excellent défouloir
  • Des graphismes soignés pour un portage
  • Des contrôles simples à prendre en main
  • L'évolution de notre requin
  • Le plaisir de boulotter des nageurs effrayés...
  • La voix off cinglante comme on l'aime
  • Une caméra et un système de lock à revoir
  • Extrêmement répétitif
  • Les combats en eaux peu profondes