Nintendo Switch

Langrisser I & II

Test Switch

Langrisser I & II

Par ggvanrom - Le 11/03/2020 à 09:00

Licence débutée en 1991 sur Mega Drive, Langrisser nous plonge dans un univers Tactical-RPG médiéval / fantasy réputé jadis pour son extrême difficulté, et ses scénarios à multiples routes. Pourtant, la licence demeure quasiment méconnue en Europe faute de localisation par chez nous durant les années 90. Une erreur que compte bien corriger NIS America en nous servant la compilation des deux premiers opus sur Nintendo Switch, sobrement intitulée Langrisser I & II.

*Test réalisé à partir d'une version fournie par NIS America*

Juste un Fire Emblem-Like ?

Licence Tactical-RPG médiéval inconnue pour la plupart des joueurs de Nintendo, on pourrait être tenté de comparer Langrisser avec une autre licence du nom de Fire Emblem, mais ce serait un raccourci un peu trop rapide. Prenant la forme d’un conflit sans fin entre une divinité de lumière dénommée Lushiris et une autre de ténèbres dénommée Chaos, chaque entité possède sur Terre un avatar se réincarnant de générations en générations capables de maitriser les épées Langrisser et Alhazard. Concernant l’histoire en elle-même, la compilation ne s’est pas embarrassée d’un prologue, ni même d’un tutoriel en jeu, ce qui est très dommage. À la place, vous aurez un menu qui résumera brièvement la progression de l’histoire entre deux combats et un menu tutoriel d’une vingtaine de pages qui vous apprendra les mécaniques du jeu. L’histoire se développera quant à elle durant les quelques dialogues avant et après les combats.

Si Langrisser premier du nom reste forcément « moins bon » du fait de son statut de premier de sa lignée, la licence Langrisser a une fonction intéressante concernant l’histoire. Outre ses scénarios relativement matures, les épisodes possèdent des chemins alternatifs qui se débloqueront en fonction de certains choix que vous ferez lors de combats clés. Rassurez-vous, vous n’aurez pas à recommencer plusieurs fois l’aventure pour découvrir les conclusions de chaque fin alternative, les deux opus ont plusieurs slots de sauvegarde, et vous avez surtout la possibilité de « remonter dans le temps » et de refaire à volonté les missions précédentes, ce qui est également fort pratique pour faire monter l’expérience de vos unités. Attention toutefois, si vous avez progressé jusqu’au chapitre 5 et que vous repartez au chapitre 2, il vous faudra obligatoirement refaire le 3 et le 4 pour revenir au 5.

Un gameplay qui a su se démarquer

Le genre Tactical-RPG n’a pas vraiment beaucoup de marge de manœuvre pour améliorer son gameplay depuis sa création. De ce fait, beaucoup de similarités subsistent entre les titres des années 90 et ceux d'aujourd'hui. Dans le cas de Langrisser, on demeure sur une formule somme toute assez classique. Nous avons des personnages principaux qui font office de généraux à déployer sur des cartes variées, et le but est de vaincre les généraux ennemis, nous permettant d’avancer dans l’histoire et d’engranger de l’expérience.

À la différence d’un Fire Emblem, Langrisser permet à chaque généraux de recruter avant les combats des mercenaires pour grossir les rangs, de ce fait, le nombre d’unités sur le terrain devient très important au fur et à mesure de votre progression. Les mercenaires étant remplacés à chaque combat, le niveau de ces derniers est calé sur celui de leur général. Et si un mercenaire tue un ennemi, c’est le général qui récupère l’XP. De même, si un mercenaire s’éloigne de la zone d’influence de son général, ou que d’autres mercenaires du groupe sont éliminés, ses stats seront également diminuées. Enfin dernier point important, vous pouvez opter pour tuer les mercenaires adverses pour affaiblir leur général, ou alors taper directement le général, ce qui aura pour effet de faire disparaitre ses mercenaires de la map. 

Tactical oblige, Langrisser repose également sur système de triangle des armes assez simple. L’infanterie a l’avantage sur les lanciers, les lanciers sur les cavaliers, et les cavaliers sur l’infanterie. À cela se grefferont d’autres classes comme les Marines qui auront un bonus en milieu aquatique, les soldats volants qui ont une grande capacité de mouvement, mais sont vulnérables aux flèches, et les archers qui peuvent attaquer à distance mais qui sont extrêmement faibles au corps-à-corps. Il reste également d’autres classes à aborder comme les démons ou encore les soigneurs, mais nous vous laissons le plaisir de les découvrir au fur et à mesure de votre aventure.

Une fois que votre unité est adjacente à une unité adverse, une cinématique qui rappellera Advance Wars se déclenche, chaque groupe fonçant alors sur l’autre pour tenter de faire descendre la jauge de PV. Plus vos statistiques d’attaque et de défense seront bonnes, et plus les barres de vos adversaires fondront comme neige au soleil. À vous donc de bien entraîner vos unités et de maîtriser le triangle des armes.  Dernière fonctionnalité, à chaque gain de niveau et en guise de récompense, les généraux reçoivent des CP, leur permettant de changer de classe entre deux combats et donc d’acquérir de nouvelles statistiques et de nouvelles magies ou encore des nouveaux mercenaires. Un indispensable si vous voulez rapidement décimer vos adversaires.

Remaster de qualité ou remake loupé ?

Opus des années 90 oblige, sortir le jeu tel quel en 2020 aurait forcément piqué la rétine des joueurs. Heureusement NIS America a retravaillé sa copie pour proposer une version remise au goût du jour avec des menus remaniés, les sprites des personnages en HD et des maps remasterisées pour l’occasion. Il y a également eu un travail de fond sur les dialogues, ainsi que les doublages anglais ou japonais, renforçant un minimum la mise en scène quasiment absente des opus originaux. Bien que ce travail soit louable, peut-être qu'un effort supplémentaire aurait été le bienvenu, avec l'ajout de cinématiques par exemple pour renforcer certains passages dramatiques des deux opus. Autre point appréciable, à tout moment dans le jeu nous pouvons choisir d'opter pour les sprites et map classiques, HD ou encore hybride.

Ceux connaissant un peu la saga Langrisser vous le diront : les opus originaux étaient extrêmement difficiles car très punitifs ne serait-ce qu'avec le principe de permadeath. Les titres étaient d'ailleurs bien connus pour avoir des codes de triches à rentrer afin de "faciliter" l'aventure sous peine de rester coincé (notamment la fameuse possibilité de remonter le temps et refaire les anciennes map). Dans sa volonté de vouloir faire découvrir la licence à un public plus large, Chara-ani Corporation et NIS America ont décidé de rendre le jeu plus accessible en retirant cette fameuse contrainte, et en rendant le tout beaucoup plus facile. De ce fait si vous vous cantonnez à maintenir vos héros à des niveaux corrects et à maitriser le triangle des armes, vous parviendrez sans trop de mal à finir une première fois les jeux.

Mention spéciale tout de même aux nombreuses fins à découvrir, boostant de ce fait la durée de vie des deux opus. Comptez 8 routes et donc conclusions différentes pour le premier opus, et 13 routes pour le second opus. de quoi vous assurer quelques dizaines d'heures à retourner les deux opus. Enfin, si vous souhaitez retenter l'aventure avec une difficulté flirtant avec celle de l'époque, il vous faudra finir les opus au moins une fois pour débloquer les modes New Game + et choisir de recommencer l'aventure dans un mode de difficulté plus élevé.

 

8
Le public européen n'ayant pas connu de manière officielle la licence Langrisser, la compilation Langrisser I & II est une excellente initiative de la part de NIS America. Proposant des graphismes remaniés, un gameplay simplifié (et jouable en comparaison aux opus originaux) et la possibilité de basculer à loisir entre affichage rétro et moderne, Langrisser I & II permet aux joueurs de découvrir une licence importante dans le genre Tactical-RPG qui, au-delà de sa difficulté légendaire, avait su charmer les gens grâce à ses héros charismatiques, ses histoires à scénarios multiples et matures, et son gameplay nous permettant de prendre part à des batailles avec des dizaines et des dizaines de soldats à gérer lors de chaque chapitre. Si la simplification trop extrême risque de déplaire aux puristes, elle est, à la manière de Fire Emblem : Awakening, un excellent moyen de faire découvrir et de relancer la licence un peu partout dans le monde.

  • On découvre enfin officiellement la licence Langrisser en Europe
  • 2 opus compilés dans un seul jeu
  • La refonte graphique de qualité
  • Possibilité de switcher entre la version originale et la remaster
  • 21 conclusions à découvrir au total
  • Un gameplay qui a su se démarquer des jeux concurrents
  • Le QCM en début de jeu pour personnaliser les stats de notre héros
  • Des menus simplifiés et très clairs
  • Des temps de chargement assez longs
  • Obligé de finir les jeux au moins une fois pour augmenter la difficulté
  • Des cinématiques supplémentaires auraient été les bienvenues
  • De même que de vraies introductions