Un couloir sombre, sale, même super crado. Une main décharnée, trop longue, qui vous attrape la cheville. Un cri stident, un coup bestial puis la mort. Et on recommence. Si c'est là vous idée d'une bonne soirée, peut-être que cette nouvelle sortie est pour vous. Pour les autres par contre, c'est une autre histoire.
Test réalisé sur une version fournie par l'éditeur
Dans Survival-Horror, il y a survie, non ?
Dans Labyrinth of the Demon King, vous jouez un ashigaru, un soldat, dont le seigneur a été tué par un démon. Décidé à le venger après qu'il ait pris un coup mortel pour vous, vous vous aventurez courageusement dans le domaine du roi démon, prêt à lui botter les fesses. Après tout, équipé d'une armure de paille et d'une arme brisée, vous êtes l'homme de la situation, non ? C'est sans compter sur les nombreux monstres et yokais qui vont vouloir, et réussir, à vous manger. Mais vous revenez à la vie après votre mort, alors pourquoi se priver de recommencer encore et encore ? Votre exploration du château sombre ne fait que commencer. Labyrinth of the Demon King est un jeu d'exploration à la première personne avec des combats ardus, des ressources limitées, et une ambiance très horrifique : un vrai survival-horror des familles. Égaré dans un château hostile, sans outils ou ressources, vous allez mourir en boucle et surtout, faire dans votre froc devant les cauchemars sur pattes qui vous attendent et que vous n'êtes pas prêt à affronter. Le jeu est sombre, difficile, et ne vous donne pas les outils pour vous défendre, alors bonne chance.
Le combat est simple : vous pouvez parer, esquiver, frapper, mettre un coup de pied pour éloigner les monstres, ou faire un coup chargé. Tout ça en temps réel. Un système simple qui se révèle à votre désavantage quand vous mourrez en trois coups, que vous êtes limité par une barre d'endurance rachitique et que les objets de soin sont limités. Lire les mouvements des monstres est ardu, ils réagissent bien trop vite, et certains, comme les petits vers qui vous empoisonnent, sont difficiles à toucher. Mais vous ne pouvez pas éviter le combat. Vous allez donc mourir, encore et encore, sans savoir comment faire mieux. Charmant. Et puis vous bougez lentement, alors les allers-retours pour résoudre des puzzles, vous oubliez, on est sur du pur Die and Retry : brutal, injuste, et surtout pas drôle. Et à cause de l'épuisement de vous ressources, c'est de pire en pire à chaque fois.
C'est dommage car l'ambiance du jeu est très bonne : avec ses graphismes façon PS1, son filtre grain et son ambiance sonore, nous sommes sur un mélange très réussi entre de la J-horror et du found footage, le tout interactif. La direction artistique dégueulasse à la Silent Hill est bonne, et l'écriture est intrigante, mais le gameplay gâche toute envie de découverte. Un vrai gâchis. Le fait que les ennemis reviennent lors des sauvegardes mais pas vos ressources va à l'encontre de la philosophie du survival-horror qui impose normalement une gestion des ressources stricte mais juste, et les combats toujours à votre désavantage et inévitables font que le côté énigme et recherche ne fonctionne pas, tant bouger dans le château est risqué et frustrant. N'est pas From Software qui veut: le succès des jeux Souls repose sur une balance difficulté / fun qui est ratée ici, et seuls les acharnés arriveront à se désembourber des système punitifs du jeu pour aller chercher le bon caché loin, loin dans la fange.
