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Kingdom : Two Crowns

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Kingdom : Two Crowns

Par C-Ptique - Le 03/02/2020 à 09:00

Sorti en 2018 sur PC, Kingdom Two Crowns est en fait la troisième version du jeu, initialement intitulé Kingdom. Son mélange de jeu de gestion et de stratégie pixélisés lui ont fait rencontrer le succès sur Steam, si bien qu’un portage sur Switch était attendu et c’est ce que l’éditeur Raw Fury a fait. Voyons ce que cela donne manette en main.

Un roi déchu pour tout reconstruire

Le début de Kingdom Two Crowns pourrait s’apparenter à une série post-apocalyptique. On dirige en effet un roi qui erre dans la forêt, traversant des ruines témoignant d’un ancien royaume prospère. Il est fréquent de voir des gens miséreux établis dans des campements en forêt. Grâce à l’aide d’un fantôme, peut-être l’ancien dirigeant de ces lieux, on trouve quelques pièces qui permettent d’embaucher quelques miséreux pour en faire des archers et des constructeurs et de construire un château rudimentaire.

L’argent fait tourner le monde et Kingdom Two Crowns n’échappe pas à la règle. Dans un premier temps, le but est de ramasser de l’argent en dénichant des trésors en forêt mais on ne peut compter dessus que pour deux ou trois coffres, il faudra donc capitaliser sur ces quelques pièces afin d’embaucher des archers. En effet, les archers servent en journée à chasser à proximité du château et si du gibier s’y trouve, ils peuvent en tirer de l’argent. Plus tard, afin de gagner toujours plus d’argent, il faudra trouver des ruisseaux pour y construire des fermes et embaucher des fermiers qui cultiveront la terre, après bien sûr avoir abattu les arbres.

On pourrait penser que nous avons affaire à un jeu de gestion tout ce qu’il y a de plus tranquille. Grave erreur ! La nuit tombé, on comprend qu’on a aussi affaire à un jeu de stratégie car des démons profitent de l’obscurité pour attaquer les remparts du château. On comprend que c’est à cause d’eux que le précédent royaume s’est effondré. Il devient impératif d’avoir suffisamment d’archers sous la main afin de repousser ces attaques, autrement les remparts s’effondrent, les démons attaquent les citoyens avant de s’en prendre à nous et à nos pièces. Si on n’en a plus, ils s’en prennent alors à notre couronne et si on ne parvient pas à la récupérer, c’est game over. Autrement dit, pour perdre à Kingdom Two Crowns, il faut soit être un très mauvais gestionnaire, soit être trop téméraire.

Une direction artistique simple mais soignée

Les studios Noio et Coatsink ont fait le choix de donner un style 2D pixélisé à leur titre, un choix simple mais efficace ! On est facilement charmé par la direction artistique et on prend plaisir à découvrir l’univers, très cohérent et très expressif puisqu’on comprend ce qui se passe alors qu’il y a très peu de dialogues.

En explorant les terres alentours, on fait de nombreuses petites découvertes, allant de nouveaux campements où recruter des citoyens au griffon ou au cerf que l’on peut chevaucher en remplacement de notre cheval. On découvre aussi d’autres monuments qui sauront se montrer profitables tels que des statues pour obtenir la faveur des dieux, des mines pour poursuivre l’amélioration de notre château ou encore un bateau afin d’explorer de nouvelles îles. Ces découvertes sont encore plus surprenantes grâce à la génération procédurale de chaque île.

Enfin, pour pousser le chic plus loin, il est possible de débuter le jeu sur deux versions du titre. L’une se déroule dans un cadre européen et l’autre dans un cadre japonais. Dommage que le changement ne soit qu’esthétique et ne propose pas de variation dans le gameplay mais il a le mérite d’exister.

Sus aux démons !

Comme dit plus haut, le château est attaqué toutes les nuits par des hordes de démons. Chaque nuit, il faut assurer les défenses en ayant suffisamment d’archers et de tours de protection et chaque jour, il faut renforcer les protections car les attaques vont en crescendo. Si les premières nuits, les démons sont faibles et peu nombreux, ils deviennent rapidement redoutables et de nouveaux démons apparaissent pour tenter d’avoir notre peau.

Pour en venir à bout, heureusement, il est possible après plusieurs améliorations du château d’engager des chevaliers, des catapultes et des arbalètes qui font bien plus de dégâts parmi les rangs ennemis. Mais pour vraiment éradiquer la menace, il faut détruire tous les portails d’où sortent les démons. Pour cela, il est nécessaire d’abord de rassembler suffisamment de troupes, puis de financer des expéditions. Dès qu’un portail est détruit, il ne faut pas crier victoire trop tôt car les démons, fous de rage, lanceront un raid très puissant sur votre château et c’est un défi d’en venir à bout. Il est extrêmement rare d’en sortir sans une égratignure.

Il faut donc savoir gérer ses troupes, ses assauts et ses rentrées d’argent afin d’exterminer progressivement les démons et ne pas hésiter à revenir sur certaines îles précédemment visitées pour détruire tous les portails. Mais il faut aussi savoir gérer son temps, car on ne peut pas aller d'un bout à l'autre du niveau en moins d'une journée tellement il est grand. Il y aura donc nécessairement des lieux que l'on devra laisser sans surveillance et vous devez vous assurer qu'ils soient capables de se débrouiller sans vous.

 

9
Derrière la simplicité de son apparence et de ses mécaniques, Kingdom Two Crowns se révèle être un titre très complet, très bien pensé et très immersif. Il faut aussi bien savoir gérer ses rentrées d’argent et l’expansion de son château que la défense des remparts et les attaques contre les portails. La difficulté est présente et le plaisir de la découverte est régulièrement renouvelé. On pourrait même se risquer à dire que nous avons affaire à un petit chef-d’œuvre qui mérite sa place dans une ludothèque aux-côtés des grosses productions, surtout que sa durée de vie a de quoi occuper plusieurs soirées.

  • L’alternance jour/nuit qui fait inconsciemment passer du mode gestion au mode tactique.
  • Le sentiment d'exploration et d'expansion toujours renouvelé
  • Les nombreuses constructions et événements à financer
  • Les attaques de démons toujours plus redoutables.
  • La satisfaction de construire un nouvel ilot de civilisation et de le voir grandir.
  • La direction artistique envoûtante.
  • Pas de différence de gameplay entre l’esthétique à l’européenne et l’esthétique à la japonaise