Nintendo Switch

Inner Ashes

Test Switch

Inner Ashes

Par ggvanrom - Le 03/07/2023 à 09:45

Expérience proposée par SelectaPlay et Calathea Game Studio, puis porté par Eclipse Games sur consoles, Inner Ashes se présente comme une aventure introspective nous faisant incarner Henry, un homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Cette maladie affectant malheureusement de nombreuses personnes directement et indirectement chaque année, est-ce que ce jeu vidéo arrivera sans maladresse à traiter ce sujet sensible ?

Souvenirs de ma fille

Inner Ashes se déroule en deux parties distinctes. Nous incarnons le personnage de Henry, un homme venant tout juste d’être diagnostiqué de la Maladie d’Alzheimer. Alors que son ami Joseph et le personnel médical ont adapté sa demeure pour limiter au maximum la désorientation, nous comprenons que Henri a une fille avec qui il n’est plus en contact. Cette dernière décide finalement de renouer le lien, et lui a envoyé un ouvrage qui aiderait son père à se rappeler des souvenirs importants de leur histoire.

En plongeant son regard dans le livre intitulé Inner Ashes, Henry va ainsi se retrouver dans un monde onirique où nous devrons accomplir divers puzzles pour avancer dans l’histoire, tout en retrouvant des bribes de souvenirs ainsi que divers documents parlant également des syndromes de la maladie d’Alzheimer et des contraintes pour le patient et son entourage. Point intéressant, il vous arrivera de vous retrouver bloqué dans vos rêves, et une interaction avec des objets bien réels vous permettra de débloquer la situation. 



Une aventure personnelle

Le jeu se déroule en vue à la première personne (vue FPS), et le gameplay se révèle extrêmement simple. Vous déplacez votre personnage avec le stick gauche, réglez la caméra avec le stick droit, et vous interagissez avec le décor et les objets ramassés avec les boutons A et ZR. Chaque étape clé de la vie d’Henry et de sa fille Enid est ainsi représentée par une double page de l’ouvrage mentionné plus haut, amenant à un nouveau monde onirique (comptez une demi-douzaine de mondes). Dans ces derniers, nous entendrons les pensées d’Henry, les dialogues qu’il a pu avoir avec sa fille et son ami Joseph, et ce de l’enfance d’Enid jusqu’à l’instant présent. La première partie de l’expérience onirique vous demandera ainsi que résoudre de petites énigmes en collectant des objets dans cet univers et dans le monde réel (votre maison), pour arriver sur un puzzle final à chaque fin de monde pour découvrir plus en détail chaque étape clé de la vie du père et de sa fille.

Se présentant comme une aventure somme toute classique, vous vous demandez alors quel est le rapport dans le jeu avec Alzheimer ? En vérité, son utilisation est assez peu exploitée à mon goût. Vous vous rendrez compte en visualisant la maison d’Henry qu’un certain temps se déroule entre chaque fin de « chapitre », en scrutant le calendrier, et en voyant le tableau en liège donnant des consignes au malade, devenant de plus en plus diminué. A quelques rares moments dans le jeu, les développeurs auront intégré la mécanique liée à la maladie du personnage en lui faisant réaliser des actions comme prendre une tasse, avant que cette dernière « disparaisse » de nos yeux. Dans les mondes oniriques, là aussi certains objets représentés par des post-it pourront se déformer et s’effacer avec le temps. Malheureusement comme dit plus tôt, cette mécanique intéressante et originale est au final très peu exploitée.

Que reste-t’il à part les souvenirs ?

Si l’on ne vous révèlera pas bien sûr l’intrigue pour ceux souhaitant faire le jeu, sachez seulement que l’on en apprendra davantage sur la nature de la relation entre Henry et Enid, et de comment la maladie va influer sur cette relation. Côté graphismes, on reste sur une 3D au final très sommaire. Si les mondes oniriques on le mérite d’être variés, la maison d’Henry accuse quelques problèmes de clipping et de textures volatiles. C’est d’autant plus dommage qu’elle n’est composée que de 3 pièces (l’entrée, la cuisine et le salon). Les puzzles finaux indiqués plus tôt vous proposeront quant à eux de remplir des zones entièrement en utilisant des Tétrominos (pièces de Tetris). Il faudra ainsi les sélectionner une à une et les pivoter pour trouver la solution. Si l’idée en soit n’est pas mauvaise, il faut avouer que la sélection des pièces déjà placées est laborieuse car on distingue assez mal le scintillement entourant la pièce sur laquelle nous sommes. Element intéressant en revanche, sur les derniers puzzles à compléter, on a le sentiment que ces derniers sont de plus simples, sûrement pour être en corrélation avec l’état du protagoniste.

Pour en revenir à l’histoire, si le jeu se déroule en 3D avec quelques dialogues de discussions passées, et monologue d’Henry, vous ne verrez aucun personnage modélisé. L’intrigue se révélera sous la forme d’une bande-dessinée à chaque fois que vous terminerez un monde onirique. Le tout est doublé en anglais, et sous-titré en français. Si cette traduction n’est pas parfaite, elle reste suffisamment claire pour comprendre l’intrigue, et chaque zone aura le droit à son propre thème musical donnant ce côté nostalgique à l’aventure. Dans les points négatifs toujours, on pointera du doigt le fait qu’un morceau de mot se trouve dans le coin supérieur gauche de l’écran lors de chaque cinématique, ce qui n’est pas des plus agréable, et qui aurait normalement dû être aperçu par les développeurs lors du contrôle qualité.

6
Si Inner Ashes mettait en avant la maladie d'Alzheimer dans sa présentation, cette "mécanique" est au final mise en retrait au profil de la narration qui se concentre sur la relation entre Henry et sa fille Enid. Pas spécialement difficile si vous avez une assez bonne représentation dans l'espace pour les puzzles, l'aventure vous demandera entre 4 et 5 heures pour voir la conclusion, et vous tirer peut-être une larme ou deux.

  • Les mécaniques liées à la maladie d'Alzheimer...
  • Des univers oniriques variés
  • Quelques passages poignants
  • ... mais hélas trop peu exploitées
  • Le personnage se traîne dans les mondes les plus grands
  • Des faiblesses techniques sur Switch, notamment dans la maison