Muramasa : The Demon Blade. Nier Automata. The Stanley Parable. La Chine. Vous mélangez les quatre, et vous obtenez Icey. Alors Icey, c’est quoi ? Un Beat-Them-All en 2D, qui raconte une histoire très… Particulière au sein d’un monde apocalyptique. Et vous voulez savoir à quel moment je me suis dis que ce jeu là allait être si particulier ? Quand celui-ci t’annonce qu’il est « vivement conseillé de porter le caque » pour jouer à ce jeu. Et quand on entend le narrateur, on comprend vite pourquoi… Et là, à l’heure où j’écris ce test, je me pose une sincère question. Par où je commence pour vous expliquer en quoi consiste Icey ?

I) Votre meilleur ami-ennemi, c’est le narrateur

Abattons les cartes tout de suite : Icey est un jeu méta. Comprenez par là que pendant tout le jeu, le narrateur va vous parler pour vous indiquer la marche à suivre. Et là où le génie de Icey réside, c’est dans le fait que vous êtes parfaitement libre de ne pas suivre les indications qu’il vous donne et explorer des portions entières du jeu que le narrateur ne vous indique pas. Mais attention, ne pas suivre les jolies flèches blanches, c’est le meilleur moyen d’énerver votre ami qui se sentira obligé de modifier le jeu en direct sous vos yeux. Ainsi, c’est le premier jeu que je croise qui m’engueule parce qu’apparemment je suis un chasseur de trophées… (Parce que oui, le jeu propose un système de trophées. Mais à titre personnel, je vous conseille de ne pas le consulter, cela vous indique la marche à suivre et rien ne vaut le plaisir de la découverte). Le jeu possède une énorme quantité de surprises et cela lui donne une énorme rejouabilité. En même temps, c’est bien en réalité le cœur de ce jeu que de chercher ces différents éléments, puisque en finissant le jeu en ligne droite, il se révèle extrêmement très court.

Ca, c’était, comme vous pouvez vous en doutez, l’aspect The Stanley Parable, très lié à la narration par le narrateur et à l’intérêt autour du méta-jeu. C’est là que l’aspect Nier Automata va rentrer au jeu. Alors juste avant, un petit rappel s’impose. Nier Automata est sorti en février 2017, tandis que Icey est sorti… en Novembre 2016. L’histoire d’Icey est la suivante. Vous suivez l’histoire d’un android, Icey, dont le seul et unique but et de détruire le terrifiant Judas, qui a détruit le monde. Et c’est tout. Ou presque. Parce que le jeu possède une multitude de référence à la mythologie Lovcraftienne tandis que le sens global de l’aventure n’en a strictement aucun. Le côté absurde et le côté complètement perché se voient complètement assumés, et encore aujourd’hui il est possible de trouver différentes théories sur ce que raconte vraiment Icey. Sachez d’ailleurs que du coup, bien avant 2B de Nier Automata, Icey réfléchissait déjà à un jeu de mot sur son nom… Ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun, puisque dans les deux cas vous évoluez dans un monde post-apocalyptique ou règne les robots. 

Petite précision tout de même, le jeu propose une traduction française mais celle-ci est loin d'être parfaite. Je conseille vraiment d'y jouer que si vous avez de bonnes connaissances en anglais, cela vous permettra de bien mieux profiter de la voix du narrateur qui offre une excellente prestation. 

II) Deux jeux pour le prix d'un?

Toute la première partie du test se concentrait sur l'aspect méta du jeu, concentrons-nous maintenant sur l'autre aspect du jeu plus direct. Celui où vous allez trancher du robot à tour de bras en progressant dans des niveaux. Et là, il y a en fait pas énormément de chose à dire. Le style graphique du jeu est superbe,possédant une superbe direction artistique. On regrettera juste des environnements urbains pas toujours inspirés. Icey, par ailleurs, est d'une fluidité exemplaire. Cela contribue énormément au plaisir de jeu ou Icey se déplace au doigt et l'oeil avec une réactivité absolument jouissive. "Jouissif", c'est d'ailleurs le mot qui défini le mieux le système de combat du jeu, qui dans les faits est très simple. Des coups simples. Des coups forts. Des esquives sur le fil qui permettent d'effectuer de puissantes contre-attaques. Des possibilités d'améliorations de combo qui mèlent tout ça. Et surtout, surtout, une bande-son particulièrement réussie dont les compositions électrisent les combats bien comme il faut. 

C'est ça qui est le plus étonnant au final dans Icey. Si vous cherchez juste un jeu d'action efficace vous proposant des combats grisant, vous l'avez. A l'échelle du jeu, le bestiaire est plutôt varié et tout fonctionne très bien. Mais au final, vous vous en souviendrez davantage pour une expérience de jeu qui vous retournera le cerveau. Et chacune de ces deux expériences sont suffisamment solides pour justifier le prix tout doux du jeu, moins d'une dizaine d'euros. Seul ombre au tableau, comme mentionné plus haut, le jeu est extrêmement court, même en étant compléter à 100%, il ne vous tiendra pas en haleine plus de cinq heures. Mais on aurait tort de laisser passer un OVNI comme ça, combinant à la fois un réel plaisir de jeu couplé à une méta-histoire franchement originale trop peu, ou alors trop mal exploité dans le monde du jeu vidéo aujourd'hui. Bravo  au petit studio indépendant chinois qui a été capable de fournir une production sur certains points mieux construits qu'un certain Nier Automata...