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How To Say Goodbye

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How To Say Goodbye

Par ggvanrom - Le 06/11/2022 à 11:30

Bien qu'il fasse partie du cycle de la vie, le deuil est un moment que chacun doit affronter à un moment donné, et chaque personne réagit différemment face à cette situation. Florian Veltman et Baptiste Portefaix ont tenté une approche originale sur la thématique de la vie, la mort et le deuil avec leur puzzle-game signé ARTE France : How to Say Goodbye. 

La mort n’est que le commencement

How to Say Goodbye débute par la personnalisation de notre profil. Le titre vous demande ainsi de choisir votre genre, vos goûts en matière de nourriture, ainsi que votre apparence avant de débuter votre aventure. Vous incarnez ainsi le fantôme d’une personne venant de décéder, et se retrouvant dans le monde d’après, sous cette forme spectrale. Coincé entre la vie et la mort, votre but sera ainsi de rentrer « chez vous » pour ainsi pouvoir passer de l’autre côté.

Mais cette étape ne sera pas de tout repos, car votre voyage dans ce monde parallèle sera jonché de nombreuses énigmes, les obstacles deviendront de plus en plus élaborés, et vous ferez également la connaissance d’un sorcier qui semble bien décidé à vous garder auprès de lui. Heureusement, vous rencontrerez des amis lors de votre voyage qui vous permettront de voir le gameplay évoluer, et de comprendre un peu mieux ce nouveau monde.

Un gameplay qui glisse.

Le gameplay de How to Say Goodbye est à la fois simple et complexe à décrire. En fait ce ne sont pas les personnages qui bougent, mais le sol qui est divisé en plusieurs cases. Lorsque vous faites glisser une case, les cases adjacentes suivent le même mouvement tel un tapis roulant. Si les premiers tableaux vous demandent simplement d’amener les personnages vers le tableau suivant en passant par une porte symbolisant la fin du stage, le gameplay gagne en complexité au fur et à mesure de votre avancée.

Vous aurez ainsi des portes verrouillées qu’il vous faudra débloquer grâce à des clés plus ou moins accessibles, des mécanismes à enclencher pour faire apparaître des plateformes, voire même des téléporteurs et des circuits électriques à relier pour alimenter des plateformes. Le jeu joue également beaucoup avec l’environnement, car lorsque vous approchez de la bordure de l’écran, la course des cases peut continuer et vous faire apparaître à l’opposé de l’écran. Si toute l’action se fait via une pression sur le bouton A et un coup de stick pour démarrer le déplacement, l’utilisation de l’écran tactile est également possible. 

En termes de durée de vie, l’aventure est divisée sur 16 chapitres, chacun comportant un certain nombre de puzzles. L’aventure devrait vous occuper un gros après-midi suivant votre vitesse d’assimilation du gameplay et votre niveau pour les jeux de réflexion. On pourrait penser que c’est assez court, mais au final la durée de vie est pile ce qu’il fallait pour ne pas tomber dans le piège de la répétitivité. Car même si le gameplay évolue légèrement.

Des rouages simples, mais qui grincent

Une chose est certaine, c’est qu’on ne peut pas dire que How to Say Goodbye est une vitrine technologique. Néanmoins, son style minimaliste lui apporte une touche unique qui donne au tout une ambiance apaisée, voire chaleureuse, qui colle au final assez bien avec la thématique de la mort et du deuil. Dommage en revanche que sur les puzzles les plus grands l’action soit entachée par des saccades ou des ralentissements, ces derniers apparaissent aussi bien en mode salon qu’en mode portable. L'autre point qui fera hurler les joueurs est l'impossibilité de sauvegarder de manière manuelle durant un chapitre. Vous êtes ainsi obligé de terminer tout un chapitre avant d'éteindre le jeu sous peine de devoir recommencer. Ce sentiment est d'autant plus frustrant quand le jeu peut planter à cause des téléporteurs si deux personnages ont le malheur de se retrouver sur la même case.

Côté musique idem, les musiques n’ont rien de transcendant, mais elles arrivent à se fondre parfaitement dans cet univers. Vient ensuite la traduction. Arte oblige, il est de mode d’utiliser l’écriture inclusive dans leur création. Or, on a pu voir avec d’autres œuvres qu’en plus d’être des fois difficile à lire, le titre à une fâcheuse tendance à utiliser le iel, mais à genrer la personne au masculin ou féminin deux secondes après. Quitte à proposer le langage inclusif, autant qu’il soit maîtrisé jusqu’au bout, et que les fautes de français basiques soient corrigées au passage (Il mourut un beau jour de automne, c’était la saison préférée de il/elle/iel, première phrase du jeu, Molière se retourne encore dans sa tombe). Fort heureusement, sur ce point, le dernier patch du jeu a commencé à corriger certaines énormités.

6
How to Say Goodbye propose un puzzle game simple sur le papier, mais qui amène un degré de réflexion un peu plus poussé que les autres jeux du genre. Si on aura vite fait le tour du concept, le titre propose une durée de vie savamment dosée pour ne pas s'ennuyer. L'approche sur la thématique du deuil était un choix risqué, et de mon propre aveu, après avoir fini le jeu, je ne saisis pas encore qui étaient tous les personnages rencontrés, ni le message final que tente d'apporter le titre. Un jeu intéressant sur le papier, mais dont la perception reste à revoir, ainsi que divers bugs.

  • Un univers simpliste mais chaleureux
  • La personnalisation de notre fantôme
  • Un gameplay intelligent et évolutif
  • Certains passages touchants
  • Une durée de vie correcte pour un jeu du genre
  • Possibilité de jouer avec l'écran tactile
  • Impossibilité de sauvegarder durant un chapitre
  • De rares bugs de collision ou d'interaction obligeant à redémarrer la console
  • Maitriser les bases du français avant de s'emmêler avec l'écriture inclusive