Gripper est un jeu de type "boss rush" développé par le studio bulgare Heart Core. Le joueur y pilote une moto équipée d'un grappin pour combattre des robots. Bien que ce concept soit peu conventionnel, Gripper se distingue également par sa narration soignée, malgré un budget limité pour le développement du jeu. Cette ambition est-elle gage de qualité? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test.
L'appel du grappin
Dans Gripper, le joueur incarne None, un motard qui a fugué de chez lui quelques années auparavant. Pourtant, un jour, il reçoit un appel de détresse de ses parents. None comprend alors que le monde d’où il vient a été chamboulé, envahi par des robots. Pour résoudre le mystère autour de ce qu’il s'est passé, None doit affronter des boss lors de combats successifs. Il est accompagné de Cat-Kit, une peluche de son enfance désormais robotisée pour éliminer les gardiens qui retiennent les émotions que None a enfoui lorsqu’il s’est enfui de chez lui. La narration est présentée sous différentes formes, telles que des cinématiques en 3D, des animations 2D et des saynètes plus traditionnelles. Bien que l'intrigue soit assez classique, cette narration variée, permet de suivre facilement l'histoire à travers les différents événements du jeu.
Deux gameplay pour le meilleur...
Gripper est un jeu de type boss rush qui se joue en vue de dessus. Le joueur contrôle la moto de None avec le stick gauche et le grappin avec le stick droit. Ce dernier permet de saisir des objets, de les arracher et de les lancer. Bien que l'idée soit excellente, la visée du grappin au stick manque de précision, ce qui rend la récupération d'objets plus petits assez difficile. Néanmoins, cela ne diminue en rien l'excellence des combats de boss, qui sont tous très réussis. Les attaques des boss sont variées, bien que la technique pour les vaincre reste généralement la même. Les combats demandent souvent de trouver un point faible ou un moment de flottement pour attaquer, et les interactions possibles sont souvent claires, comme la présence d'objets en surbrillance ou les dialogues du jeu.
Les combats de boss sont de véritables exercices d'endurance, la difficulté augmentant au fur et à mesure. Si le joueur se heurte à un mur de difficulté, il peut améliorer ses capacités ou utiliser des objets utiles en échange de points limités. Ces points ne peuvent être accumulés qu'en réussissant des missions contre chaque boss, ce qui oblige le joueur à recommencer les niveaux précédemment complétés pour maximiser ses chances contre les futurs boss.
Comme pour le pire
Le gameplay de Gripper perd de sa superbe lors des phases de conduite, qui se différencient grandement du reste du jeu. Avant d'affronter un boss, une phase de course d'obstacle doit être complétée. Dans ces phases, l'objectif est d'éviter les obstacles qui surgissent sur la route et de répondre aux quelques Quick Time Events qui se présentent. Cependant, ces phases souffrent de problèmes de hitbox, d'une visibilité réduite de la route et de déplacements peu précis. Ces défauts se manifestent alors que ces phases peuvent durer jusqu'à 5 minutes, causant ainsi des morts répétitives. Les joueurs doivent persévérer jusqu'à ce qu'ils atteignent des phases de QTE répétitives. Bien que l'intention de proposer de la diversité soit louable, ces phases sont plus une source de frustration qu'autre chose. Heureusement, une fois réussies, il n'est plus nécessaire de les répéter pour retourner dans le niveau et affronter le boss.
Un style graphique qui ne laisse pas indifférent
La réalisation artistique de Gripper est réussie, adoptant un style proche de celui des comics. Les couleurs restent vives tout au long des parties et permettent de profiter d'un jeu de lumière de qualité supérieure présent dans toutes les phases du jeu. Même pendant les cinématiques, la qualité graphique et celle des animations (faciales notamment) est maintenue à un bon niveau, ce qui peut susciter l'admiration étant donné le budget limité généralement alloué à ce type de production. La bande-son, qui peut être qualifiée de "darksynth", s'harmonise parfaitement avec l'ambiance post-apocalyptique du titre. Cependant, il est regrettable que, lors des phases infernales de course d'obstacles, les mêmes pistes musicales se répètent à chaque mort, finissant par agacer les nerfs. Un autre reproche est aussi à faire du côté des doublages, malheureusement souvent surjoués, et plombant parfois la narration tragique du titre.
