Signée par Kumo Kagyu et initialement parue sous forme de light novel avant de devenir un anime, l'œuvre Goblin Slayer s'offre en 2024 une adaptation vidéoludique intitulée Goblin Slayer -ANOTHER ADVENTURER- NIGHTMARE FEAST. Plongeant dans une histoire sombre où un mystérieux héros consacre ses jours à massacrer des gobelins de manière brutale, ce jeu surprend en optant pour un genre inattendu : le tactical-RPG. Mais ce choix était-il judicieux ? Réponse dans notre test.
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Maître de Guilde, un rôle pas de tout repos
Que vous soyez familier avec le manga, le light novel ou l'anime, Goblin Slayer n’a sans doute plus de secrets pour vous. Pourtant, l’histoire du jeu est inédite. Vous incarnez une jeune femme récemment promue Maître de Guilde après le décès de son père. Tout en jonglant avec son nouveau rôle administratif, elle aspire à s’impliquer directement sur le terrain. Sa découverte d’un artefact mystérieux capable de ressusciter les morts devient rapidement l’objet de nombreuses convoitises… souvent mal intentionnées. Le jeu suit donc les aventures de cette héroïne et de ses compagnons improvisés. Si Goblin Slayer et son équipe emblématique font leur apparition, ils jouent un rôle secondaire et n’interviennent que tardivement dans l’intrigue.
Je ne suis pas doctoresse, je fais de la magie de combat !
Quand on associe Goblin Slayer et jeu vidéo, on imagine naturellement un jeu d’action, en 2D ou 3D, où l’on incarne l’homme à l’armure cabossée, massacrant des hordes de gobelins à coups d’épée courte. À la place, nous avons un tactical-RPG plutôt basique. La Guilde sert ici de menu principal. Dans cet espace textuel, vous pouvez sélectionner des missions, acheter de l’équipement, améliorer les classes de vos personnages, recruter de nouveaux membres, ou encore vous procurer des objets et des pièges pour vos combats. Un menu de réglages classique est également disponible.
La progression s’articule autour de chapitres. Chaque chapitre avance via une mission principale, débloquée après avoir complété une ou plusieurs quêtes annexes. Malheureusement, ces dernières se résument souvent à éliminer tous les monstres d’une zone ou protéger un personnage secondaire. La difficulté n’est pas particulièrement élevée, mais des quêtes permanentes permettent de faire progresser vos personnages en expérience. Après quelques heures de jeu, Goblin Slayer et son équipe rejoignent enfin l’aventure.
Le gameplay reprend les mécaniques classiques du genre tactical-RPG : déplacement de personnages sur une grille, utilisation limitée de capacités ou de magie, gestion des affinités élémentaires, et système de faiblesses/résistances aux armes. Un élément distinctif est le jet de dés, issu directement du lore (les dieux qui jouaient le destin du monde au dés), qui déclenche les capacités passives des personnages. Vous pouvez également placer des pièges sur les terrains pour infliger des dégâts supplémentaires. Chaque mission se conclut par un classement qui détermine la redistribution de l’expérience entre les personnages ayant participé. Fidèle à l’œuvre originale, les aventuriers progressent dans des rangs, de Porcelaine au plus haut grade, débloquant de nouvelles techniques à chaque promotion.
Aussi terne qu’un gobelin tapi dans l’ombre
Si l’histoire originale est une bonne surprise, le fait que Goblin Slayer soit relégué au second plan peut décevoir les fans. Les modèles des personnages durant les dialogues (en japonais sous-titrés français) sont de qualité correcte, mais le rendu in-game laisse à désirer. La modélisation des personnages est basique, les effets visuels sont faibles, et un flou désagréable apparaît dès qu’on s’éloigne du centre de l’écran. On aurait espéré plus d’efforts de la part des développeurs.
