Nintendo Switch

Garlic

Test Switch

Garlic

Par ggvanrom - Le 17/07/2023 à 13:40

Les jeux de plateforme des années 80-90 avaient cette capacité surprenante à nous faire exploser quelques manettes de frustrations à certains passages (les Mega Man en tête), et pourtant, on prend un certain plaisir à se replonger dans ces jeux difficiles de notre enfance. Sorti initialement en 2021 sur Steam, Garlic est une création du studio Sylph rendant hommage aux classiques du genre, tout en y apportant sa propre patte. 

Je ferai tout pour ma déesse !

Comme les jeux d’époque, Garlic ne s’embarrasse pas d’un scénario développé. Le concept est simple, vous incarnez Garlic, un garçon à tête d’oignon ayant un crush sur la déesse du Cyber. Pour arriver jusqu’à cette dernière, il va devoir gravir la Tour Sacrée, divisée en 12 niveaux, eux-mêmes divisés en 10 zones. Pour gravir cette tour, Garlic devra compter sur ses capacités à sauter et à dasher pour sauter de plateformes en plateformes tout en évitant les nombreux pièges et monstres qui vous mettront des bâtons dans les roues.



Des réflexes et du talent

Chaque étage proposera ses propres environnements, ennemis et pièges, et vous demandera ainsi d’avoir de bons réflexes pour en voir le bout. Ce qui démarque Garlic de ses congénères, c’est l’humour omniprésent dans le jeu. De temps à autre, vous trouverez des pièces à récolter qui vous permettront de jouer à de petits jeux rétros sur des bornes d’arcade disséminées à plusieurs endroits de la tour. Et à plusieurs reprises, vous devrez réaliser des mini-jeux en rapport avec la déesse du Cyber, et en fonction de votre efficacité, vous augmenter vos points de relation qui vous permettront une fois le jeu terminé de déclencher la bonne, ou la mauvaise fin du jeu. Nous vous conseillons au passage de ne pas faire l’impasse sur les pièces à récolter, elles vous seront utiles.

Outre ses petits moments qui donnent le sourire, Garlic fait aussi le choix de donner à son héros des mimiques à chaque fois qu’il subit des dégâts. En fonction de la localisation et du type de dégât infligé, vous mourrez d’un coup, ou vous serez temporairement diminué le temps de quelques secondes, vous empêchant de dasher, et vous offrant au passage une situation humoristique. Entre l’oignon qui crame, électrocution, amputation de guibole, le pauvre Garlic va nous offrir une myriade d’expressions faciales comiques.

Pour revenir sur la plateforme en elle-même, la difficulté va crescendo. Les premiers étages vous apprendront les bases des contrôles, la gestion de vos sauts, et comment éliminer vos ennemis ou vous en servir de plateforme vous recharger votre dash et/ou atteindre des zones normalement inaccessibles. Même si chaque zone a une entrée et une sortie, il n’y a pas de chemin précis à suivre la plupart du temps. En fonction de vos compétences et de votre habileté, vous pourrez très bien effectuer une zone en un temps record là où un joueur lambda pourra y mettre plusieurs minutes, et quelques morts. Heureusement la mort n’est pas un point particulièrement contraignant. Le jeu propose une sauvegarde à chaque entrée de zone, et pour les zones particulièrement grandes ou complexes, vous trouverez des checkpoints. Si les speedrunners jouant sur PC arrivent à finir le titre en un peu plus d’une heure, pour une première partie, il vous faudra compter entre 5 et 10 heures en moyenne selon votre niveau.

Un style Néo-Rétro maitrisé

Réaliser un jeu au style rétro en 2023 est paradoxalement un choix un peu casse-gueule. Arriver à concilier l'aspect rétro avec des mécaniques modernes, tout en apportant du « réalisme » aux éléments que l’on souhaite modéliser doit être bien équilibré pour avoir un rendu propre et agréable à jouer. Sur ce point, Garlic réussit la mission haut la main. Partant sur un style 8 bit très minimaliste en termes de couleurs, le titre arrive toutefois à proposer des environnements variés grâce à la palette de couleurs choisis, le détail des environnements, et la variété des pièges et bestiaire. Si le tout est parfaitement fluide, le jeu doit faire face à quelques bugs comme des patterns d’ennemis qui ne se déclenchent pas, ou encore des éléments de plateforme qui buguent. Le plus problématique se trouvant dans le stage 10-1, avec les bulles qui sortent du sol pour nous permettre de franchir des passages de piques. Ces bulles ont tendance à exploser à peine sorties du sol. Heureusement comme indiqué plus tôt, un même stage peut se terminer différemment, donc avec des sauts et dash bien placés, on a pu sortir non sans mal de cette zone 10. On notera enfin une 13ème zone accessible après les crédits si on a obtenu la bonne fin du jeu, se présentant comme une unique zone condensant tous les pièges du jeu, et le tout sans checkpoint s’il vous plaît !

Côté bande-son, cette dernière est de très bonne facture. On a le droit à des musiques néo-rétro, des musiques de boss, et même des musiques chantées à certains moments clé du jeu. On ajoute à cela le choix du développeur de proposer différents gameplay lors des mini-jeux et passages précis du jeu, on a entre les mains un jeu de plateforme rétro de très bonne qualité. S'il y a un bémol à citer côté gameplay, c’est le manque de mise en avant du « rebond » après un dash. Rapidement expliquée en début de jeu, cette mécanique est au final complètement écartée des phases de plateforme, et son utilisation permet pourtant aux joueurs de passer beaucoup facilement certains phases comme celles d’ascension.

8
Garlic est au final une très bonne surprise sur Nintendo Switch. Si on peut reprocher au jeu ce fichu bug des bulles en zone 10, il faut avouer que l’ensemble du titre est d’excellente facture. Le gameplay est simple et intuitif, et les stages sont suffisamment permissifs pour que les joueurs puissent les appréhender à leurs manières. Difficile mais pas très punitif, vous pouvez y aller les yeux fermés si vous aimez les jeux de plateforme qui proposent du challenge.

  • Un humour omniprésent
  • Une durée de vie très correcte (5 à 10h pour une première run)
  • Un gameplay simple et nerveux
  • Difficile mais pas punitif grâce aux sauvegardes et checkpoints
  • Quelques phases où le gameplay change radicalement
  • Un style rétro efficace accompagné d'une bonne OST
  • Le bug sur les bulles de la zone 10
  • Le rebond pas spécialement mis en avant