Félix the cat est une compilation de jeux parue fin mars 2024 et mettant en scène le chat Félix, personnage issu du cinéma américain et créé en 1919. Félix étant sans doute le premier personnage d'animation populaire dans le monde entier, il méritait un jeu vidéo à sa hauteur, et ce fut le cas lors de la sortie des jeux de la compilation en 1992. Qu'en est-il de cette compilation qui tente de remettre au gout du jour ce héros d'autrefois ? Tentative de réponse dans ce test !
Une véritable compilation ?
Si il y a bien quelque chose qui risque de faire bondir les joueurs dès le lancement du jeu, c'est bien le mot compilation. En principe, on s'attend à une ribambelle de jeux, disons a minima 3, 4 ou 5, sur une seule et même cartouche. Ici, on n'en a que 2 : le jeu NES de 1992 et le jeu Game Boy de la même année. Ça ne fait pas beaucoup, et pour cause : ils n'ont jamais eu de suites véritables sur ces consoles ou ultérieures. Cela peut paraître étonnant car ces 2 jeux ont eu droit à des critiques plutôt honorables en leur temps : ainsi, un mensuel comme Player One attribuait un Player Fun de 88 % pour l'opus NES, tandis que l'opus Game Boy avait droit à un 80% général. Peut-on de ce fait blâmer Konami, l'éditeur qui depuis 2012 détient Hudson soft, l'équipe à l'origine de ces jeux, pour cela ? Toujours est-il qu'en terme de contenu, cela reste assez chiche, puisque les aventures proposées ne sont guère longues.
Alors oui, sur l'écran titre on voit bien qu'il y a 3 jeux de disponibles mais le 3ème n'est autre que la version Famicom du jeu, autrement dit le pendant japonais de notre version occidentale. Mis à part les textes en japonais, il n'y a aucun autre changement, ce qui fait qu'on a clairement 2 jeux dans cette compile. Aucune difficulté supplémentaire, aucune vitesse d'affichage en plus, rien ne vient véritablement s'ajouter avec cette déclinaison. Pour le jeu NES, comptez une trentaine de niveaux assez courts, qui s'adressaient à l'époque à des débutants en matière de plateformes. Le jeu Game Boy est bien plus court, comportant 5 fois moins de niveau et en plus, reprenant carrément certains passages complets du jeu NES, adapté pour l'occasion à la petitesse de l'écran de la petite nomade. Autant dire que vous le finirez rapidement, il vaut mieux d'ailleurs commencer par cet opus pour s'attaquer ensuite à la version NES ou Famicom, peu importe.
Des jeux encore plus faciles qu'à l'époque ?
Sans surprise, avec les quelques ajouts qu'apportent cette compilation, il vous sera impossible d'échouer, dans votre quête de délivrer la bien-aimée de Félix. Déjà parce que les jeux sont faciles d'accès, mais en plus parce qu'il vous est possible de revenir en arrière en rembobinant le jeu en cas de défaite inattendue. Parcourir les différents niveaux de Félix sera donc un jeu d'enfant. On peut légitimement s'interroger sur l'intérêt de cette ajout dans les options, pour une fois elle était largement dispensable. Lorsqu'il s'agit de jeux à l'ancienne et techniquement difficiles, ça peut se comprendre et même être bénéfique, mais ici, rien n'en justifie l'existence. Le jeu perd plutôt un peu de son intérêt, du moins pour les joueurs qui l'avaient connu à l'époque et qui désiraient les refaire sans utiliser cet ajout. On peut bien sûr s'en passer mais quand la coupe est pleine juste sous nos yeux, on sait très bien qu'on la boira jusqu'au bout...
En parlant d'eau, le jeu se payait l'originalité, pour l'époque, de proposer plusieurs mondes différents : ainsi, on peut incarner Félix aussi bien sur terrain plat que sous l'eau ou dans les airs. Pour peu que l'on récupère des bonus, qui sont légions dans le jeu, notre héros peut tenter de vaincre ses ennemis en pilotant un hélico qui tire des missiles, à la manière d'un shoot-them-up, ou encore en dirigeant un sous-marin lui aussi pourvu de missile. Le principe est simple : dès que l'on se fait toucher par un ennemi, notre power-up actuel disparaît pour faire régresser Félix au power-up précédent, et bis repetita. Quand Felix n'a plus son power-up de base, se faire toucher une fois équivaut à perdre une vie. Mais le jeu est vraiment facile dans son ensemble et à moins de tout vouloir bourriner sans prendre aucune précaution, il est peu probable de perdre trop de vies avant d'en voir la fin. A chaque fin de monde, un boss vous barre la route, qu'il faudra vaincre en le touchant quelques fois, et ainsi de suite.
Chat cartonne ou chat cartonne pas ?
Un retrogamer qui ne cherche pas des jeux difficiles à l'ancienne, un néophyte en la matière, un curieux ou alors les fans de Félix trouveront leur compte dans cette compile, même si le prix est exagéré : 24,99 euros pour une compile faisable en 1 ou 2 heures, ça fait cher l'heure de jeu. Surtout qu'il n'y a pas spécialement de rejouabilité derrière, ni de bonus à débloquer. La déception ici vient donc surtout de sa durée de vie, bien trop faible, du fait même qu'il n'existe que 2 jeux d'époque mettant réellement en scène Félix. C'est vraiment dommage car il aurait mérité un 3è opus, par exemple sur console 16 bits, pour pouvoir prétendre avoir droit à une place de choix dans nos collections de jeu. Ceci étant dit, ces 2 jeux restent divertissant et on voit bien la maîtrise qu'avait Hudson Soft à l'époque, ces 2 jeux n'ayant rien à envier aux hits du début des années 90, du moins pour les joueurs débutants.
On peut également sauvegarder et charger sa partie n'importe quand, ce qui là encore est un ajout qui était très dispensable. Graphiquement, on reconnait aisément ce qui pouvait se faire de mieux sur NES, avec des graphismes mignons qui donnent envie de parcourir le jeu. Sur Game Boy, quelques filtres sont disponibles pour pouvoir profiter pleinement du jeu sur nos écrans de télé modernes, par contre ça rame vite dès qu'il y a un peu d'action à l'écran. Ca aurait été mieux de corriger ces ralentissements plutôt que de nous fournir des options de confort peu utiles. Pour avoir droit à une nouvelle transformation, il suffit de ramasser 10 têtes de Felix dans un niveau pour qu'un coeur apparaisse, qu'il faudra saisir pour se transformer. Les transformations sont aussi limitées en temps donc il vous faudra dégoter quelques bouteilles de lait dans les niveaux pour remplir la jauge de temps, symbolisée par des coeurs à l'écran. C'est bien pensé pour l'époque, surtout que la maniabilité est aux petits oignons, à l'instar d'un Super Mario Bros 3.
