Lorsqu'on gère un site de jeu vidéo, il arrive parfois que nous recevions spontanément des clés pour promouvoir une sortie. Noyé sous les tests en cours, la clé d’Europa a finalement été retrouvée, et après avoir terminé le jeu, je m'en serais voulu d'être passé à côté. Proposant un univers luxuriant sur une lune peuplée de créatures fascinantes, nous nous sommes finalement lancés dans cette aventure certes courte, mais ô combien riche en émotions.
Test réalisé à partir d'une clé fournie par l'éditeur.
Bienvenue sur la Lune !
Dans l’ombre de Jupiter se cache sa lune, Europa. Connue sous le nom d’Europe dans notre monde réel, les humains du jeu ont, quant à eux, réussi à s’y rendre et à la terraformer pour la rendre habitable. Dans cet univers, on découvre que les humains disposent d'une technologie extrêmement avancée. C’est sur cette lune que nous prenons le contrôle de Zee, d’abord présenté comme un être humain, mais dont l’apparence semble indiquer autre chose. Après le décès de son père, celui-ci lui a laissé une ultime lettre lui demandant de se rendre sur l’île flottante pour rencontrer les derniers humains.
Au fil de votre progression, vous remarquerez rapidement que, même si le paysage proposé est magnifique et luxuriant, il est totalement dépourvu de présence humaine, mais possède une flore vivante et d’une faune variée. Parmi cette faune, les créatures aussi belles qu’étranges sont appelées les Jardiniers. Avec une ambiance qui rappelle à la fois The Legend of Zelda, par son monde ouvert et ses décors, et les films du studio Ghibli, par son style visuel, on sent que nous avons affaire à une aventure qui respire la liberté, bien que celle-ci soit en réalité quelque peu encadrée par le développeur.
Une semi-liberté
Une fois la manette en main, nous commençons à apprendre les bases des contrôles de Zee. En plus de pouvoir sauter à différentes hauteurs, notre personnage a la capacité de s’agripper aux parois. Mais le plus intéressant reste sans doute le sac à dos de notre héros. Loin d’être un simple sac, il s’agit en réalité d’une sorte de jetpack alimenté par une source d’énergie mystérieuse représentée sous forme de sphères bleutées disséminées un peu partout sur la Lune. Au début, planer après un saut est amusant, mais le jetpack se débloque rapidement et permet aux joueurs d’effectuer de grandes impulsions pour continuer l’aventure dans les airs. La réserve d’énergie est représentée par une jauge sur le dos du jetpack. Si cette réserve est limitée au début, sachez que des cristaux blancs sont éparpillés dans les environnements pour vous permettre de l’agrandir, et ainsi voler plus longtemps. Le véritable plaisir vient du fait d'enchaîner les sphères bleues en vol, pour prolonger les sessions aériennes.
Le jeu est divisé en plusieurs chapitres, chacun contenant généralement une grande zone de jeu. Bien que l’impression de liberté soit forte, vous réaliserez rapidement que la zone est en réalité assez restreinte, soit par des chaînes de montagnes, soit à cause de vents violents qui vous repoussent vers le chemin principal. Outre l'exploration, 40 fragments d’émeraudes sont disséminés dans le jeu, et les retrouver semble être une condition pour débloquer la véritable fin. Si je laisse cette question en suspens, c’est parce que le jeu ne possède qu’un seul emplacement de sauvegarde, et il n’y a pas de New Game+ permettant de conserver les cristaux déjà collectés. C’est, à mes yeux, le seul véritable inconvénient du titre, obligeant les complétistes à réaliser une partie parfaite, sans savoir où ils auraient pu manquer des fragments lors de leur première tentative.
Le jeu ne se limite pas à l'exploration contemplative, car plusieurs énigmes sont disséminées entre les différentes zones. Ces énigmes prennent généralement la forme d’interrupteurs à actionner ou de lumières à collecter. Parfois, certaines zones sont envahies de cristaux violets qui vident automatiquement votre énergie, vous empêchant de voler dans certaines zones. En ce qui concerne la faune, à l’exception de quelques espèces qui tenteront de vous attaquer, vous devrez aussi affronter des tourelles, vestiges des anciens conflits entre Jardiniers et Humains, qui vous tireront à vue. Cependant, ne vous inquiétez pas : dans Europa, il est impossible de mourir. Vous serez seulement étourdi pendant quelques instants, ou réapparaîtrez à un point précis en cas de chute « mortelle ». Quant à l’histoire, elle est disséminée partout sur la lune sous forme de notes de journal. En les récupérant, vous découvrirez tout ce qu’il y a à savoir sur la terraformation d’Europa, l’histoire des Hommes et des Jardiniers, ainsi que la véritable nature de Zee et son rôle dans cette aventure.
Diantre, c’est beau !
Avec un titre aussi coloré et multiplateforme, je craignais de voir comment il tournerait sur Nintendo Switch. Contre toute attente, le jeu s’en sort particulièrement bien, avec des textures certes simplifiées, mais avec quasi aucun clipping, et des effets visuels agréables, tels que les courants d’air, les reflets de l’eau ou encore les grenouilles qui s’échappent et les particules d’énergie lors de certains événements. Le monde futuriste et fantastique propose une faune originale avec des créatures hybrides mêlant organique et robotique, comme des lapins à cornes. Vous aurez d’ailleurs l’occasion, à plusieurs reprises, de sortir votre carnet de croquis pour dessiner les créatures et éléments intéressants du décor.
Côté sonore, c'est également un sans faute. Les musiques accompagnent parfaitement le sentiment de liberté offert par le jeu. Europa propose aussi des doublages anglais de qualité pour la narration, ainsi qu’une riche ambiance sonore qui renforce la cohérence de cet univers. Pour terminer le jeu, comptez environ une grosse après-midi. C’est un peu court, mais l’histoire est maîtrisée de bout en bout et parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la conclusion. Le message délivré à la fin est, de plus, particulièrement en phase avec notre situation actuelle.