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El Shaddai: Ascension of the Metatron HD

Test Switch

El Shaddai: Ascension of the Metatron HD

Par Kosmo56 - Le 06/05 à 20:40

Il y a des jeux auxquels on joue, et des jeux dont on fait l'expérience. Des fois, les deux. El Shaddai : Ascension of the Metatron est un jeu sorti à l'origine sur PS3 dont les mérites esthétiques lui ont valu l'attention des médias, sinon du public, ainsi qu'un récent remaster. Alors, tout ce remue-ménage valait-il le coup qu'on s'y replonge ?

Test réalisé à partir d'une clé envoyée par l'éditeur

Angel May Cry

Inspiré de différentes histoires de la religion chrétienne, El Shaddai nous raconte l'histoire d' Enoch, un être dont la tâche est d'aller informer quelques anges déchus que leur date de péremption est dépassée et de les enfermer une bonne fois pour toute, histoire de leur montrer que Dieu n'est qu'amour. Mais point de prosélytisme ici. Plutôt, du surréalisme. Enoch est un bel homme portant un jean très seyant sous armure, et son pote Luciful (oui, c'est écrit comme ça) passe son temps à parler à Dieu sur son smartphone. Vous êtes prévenu, c'est perché.



La relation entre Enoch et Luciful fera exploser les adeptes des yaois, et le fait que notre héros perde son armure quand il prend des dégâts ravira aussi un certain public. Si la narration est véritablement chaotique, entre flashbacks, redites d'anciennes scènes, et moments totalement surréalistes où Luciful vient tranquillement taper la discute en plein combat, sans oublier ses diatribes inter-chapitre, on se prend rapidement au jeu tant qu'on ne sombre pas dans l'océan de WTF du titre. Mais qu'en est-il du gameplay ?

El Shaddai est une sorte de beat'em all 3D aux mécaniques simples et au gameplay un peu mou, loin de Devil May Cry et Bayonetta. Au fil des niveaux, vous allez suivre une route simple avec plusieurs embranchements, quelques trésors, et même des sections de plate-forme en 2D. Vous pouvez taper, parer, briser la garde des vilains pas beaux et charger vos coups, le tout avec 3 armes différentes dont vous ne contrôlez pas vraiment l'acquisition. En effet, celles-ci sont détenues par des ennemis, et c'est en leur volant que vous changerez d'attirail. Pas d'inventaire, pas d'évolution, pas de nouveau gameplay en dehors de trois armes : l'épée qui tape vite, le pew-pew qui tire à distance et le bouclier qui met des tatanes. Si chacun possède également une propriété utile à l'exploration, comme le bouclier qui sert à briser des objets, on se sent rapidement limité dans nos mouvements. Mais châtier les vils manants n'est pas vraiment la priorité pour El Shaddai.

Enoch in the sky with diamonds

Ce que nous avons devant nous n'est pas tant un jeu qu'une expérience, et il le sait : exit le HUD, les barres de vie, les level up et autres conventions vidéoludiques. Le style, c'est TOUT. Chaque instant, chaque niveau, chaque visuel de El Shaddai est une expérience surréaliste qui se suffit un peu à elle-même. Du premier niveau hyper saturé aux impressions 2D d'un grand vitrail en passant par des scènes qui se répètent au début et changent un peu à chaque fois qu'on les revoit, vous ne comprendrez pas tout, et ce n'est pas très grave. L'important c'est d'être là. Les voies de Dieu sont impénétrables.

C'est même un peu difficile à décrire. On attend plus de finir les niveaux pour voir ce que le jeu nous réserve plutôt que pour y jouer, le gameplay étant franchement la partie la moins bonne du jeu. Et si les checkpoints sont généreux, les vies infinies et le système de « Non j'ai pas perdu tant que je peux tapoter les boutons » divertissant, c'est malheureusement facile de se lasser du jeu tant il ralentit l'expérience.

D'ailleurs, la partie gameplay est vraiment critiquable : répétitive, lourde, avec des ennemis peu variés, des boss identiques ou presque, et ce conflit avec la partie artistique du titre qui gêne véritablement (est-ce qu'on est censé perdre face à un boss ? Qu'est qui détermine notre puissance ? Pourtant ne pas juste spammer le tir à distance?) on regrette presque de devoir encore faire des combats. Mais par la grâce divine, un mode Facile est disponible, et fortement conseillé pour profiter des véritables arguments de El Shaddai : sa direction artistique, son côté œuvre d'art et sa folie pure.

 

6
En tant que jeu, El Shaddai est quelque chose à déconseiller : lourd et vite redondant, il est bien facile de trouver mieux ailleurs dans le genre beat'em up 3D. Mais en tant qu'œuvre d'art, d'expérience en soi, alors il vaut le coup à 100%, tant on reste surpris et émerveillé devant ce qu'il propose... tant qu'on accroche. Si vous êtes un tant soit peu curieux, foncez-donc, enclenchez le mode facile, et profitez d'une œuvre unique.  

  • Une DA complètement folle
  • Surréalist et intrigant
  • Pas fou du tout en tant que jeu
  • Lent et répétitif
  • Incompréhensible si on accroche pas