Nintendo Switch

DreadOut 2

Test Switch

DreadOut 2

Par Lotario - Le 29/01 à 21:20

DreadOut 2 est un jeu de type survival horror allant se frotter aux légendes indonésiennes. Faisant suite au premier opus, ce deuxième opus nous est proposé par Soft Source et est disponible sur Nintendo Switch depuis le 18 janvier 2023. Face à une pléthore de titres similaires, le genre étant plus que démocratisé de jours, arrive-t-il à tirer son horreur du jeu ?

Smartphone Obscura

Comme indiqué en introduction, Dreadout pose son univers en Indonésie. Ainsi, il est fait mention dès le départ que prendre en photo quelqu'un équivaudrait à capturer son âme (cela peut nous rappeler une franchise ô combien connue). Ici, vous incarnez Linda, une jeune lycéenne qui va devoir faire face à des atrocités. Son aventure débute alors qu’elle est cachée dans un placard de son lycée. Alors qu’elle en sort, terrifiée, on peut entendre dans les méandres de la nuit, une voix sombre murmurer des menaces. Il lui faut s’échapper au plus vite de ce lieu. C’est ainsi, qu’armée de son smartphone apportant la seule lumière qu’elle puisse avoir, Linda va devoir arpenter les couloirs de ce triste endroit. Bien évidemment, bon nombre de lieux sont verrouillés et pour trouver la sortie, il lui faudra affronter la peur, mais aussi des entités surnaturelles.

On va flashouiller tout ça

Le gameplay est à la fois simple, efficace et se distingue en deux formules différentes. On s’explique. Dans un premier temps, des phases nous font nous déplacer dans certains lieux avec comme seule “arme”, notre smartphone. Il sert certes de lampe torche, indispensable dans les lieux les plus sombres, mais aussi de base de données afin de collecter en mémoire les entités que nous allons rencontrer. Toutefois, ce ne seront pas ses seules utilités. Les fantômes / âmes que vous rencontrerez devront être vaincus en les prenant en photo, ce qui est le cas d'une entité qui prend possession d’une camarade de Linda. Afin de la délivrer, vous n’aurez d’autre choix que de mitrailler de photos l’entité en question. SI sur le papier, ça semble prometteur, manette en main, c’est parfois approximatif et surtout assez mou.

La seconde phase rend par contre l'utilité de votre téléphone plus anecdotique. Vous aurez la possibilité de vous battre avec une petite hachette par exemple. Cette fois, les vilaines choses qui se dresseront devant vous seront donc matérielles. Le smartphone servira à mettre des coups de flash pour les déstabiliser avant de les mutiler avec votre arme blanche. Cette phase nous a semblé plus équilibrée en termes de gameplay que celle qui consiste à prendre des photos. Sachez aussi qu’il faudra parfois être discret et Linda ne marchera réellement qu’avec une pression du stick droit qui permet d’alterner marche / course. Ainsi, le fait d’avoir deux sortes de gameplay peut à la fois être intéressant et frustrant puisqu'on peut apprécier l’un et pas l’autre. Sachant que par conséquent, l’ambiance et le ressenti ne sont pas du tout les mêmes.

L’Unreal et son utilisation sommaire

Techniquement, le titre s’appuie sur l’Unreal Engine. On sait à quel point ce moteur peut faire des merveilles sur le plan visuel, mais ici, sans que ce soit réellement moche, la merveille n’est pas là. En fait, ce n’est pas réellement le côté visuel qui va poser problème mais plutôt la structure du jeu. Comme beaucoup de titres allant chercher l’Unreal, c’est sur les animations ou encore la modélisation très générique des décors que ça donne un ressenti de jeu dépassé. Les animations, sans être catastrophiques, ne sont pas folles, tout comme la gestion de la physique, rendant le jeu parfois approximatif. Même ressenti pour le level design qui donne une impression de titre dépassé avec des lieux usant d’artifices pour bloquer le joueur par exemple.

Toutefois, le jeu n’est pas du tout mauvais sur le plan technique, disons plutôt que c’est très inégal. Niveau textures et animations de visages, de la même manière, c’est assez grossier. Attention toutefois, il reste un titre à petit budget, ne soyons donc pas non plus trop sévère. Malgré tout, côté ambiance, il y a des moments très forts accompagnés de bruitages dérangeants à glacer le sang. Pour un jeu d’horreur, c’est aussi ce qu’on cherche, la peur. Et il est vrai qu’avec des moments se déroulant dans une totale obscurité durant lesquels des voix terrifiantes viennent de nulle part, le pari est réussi sur ce point. De plus, même s’il n’atteint pas l’aura d’un Project Zero, les différents fantômes à chasser ainsi que les légendes urbaines à trouver contribuent à la réussite d’un univers qui ne nous laisse malgré tout pas insensible. À noter qu’il n’y a pas de localisation, il faudra donc vous faire à la langue de Shakespeare (sans avoir besoin d'un gros niveau).

6
DreadOut 2 n'est pas en soit un mauvais titre, partant sur de bonnes idées, c'est malheureusement la réalisation qui ne suit pas. De plus, le fait d'avoir deux phases distinctes peut venir perturber l'équilibre du jeu. Rendant le gameplay assez approximatif par moment, on ne peut que regretter ce choix. Affiché à un prix attractif, il propose malgré tout une expérience de jeu intéressante et un univers plutôt accrocheur.

  • Une ambiance horrifique réussie...
  • Des visuels inspirant la peur...
  • Très réussi sur le plan sonore
  • La collecte de fantômes / légendes urbaines
  • ... Qui retombe parfois dans des moments nous sortant du contexte
  • ... Parfois desservis par une technique un peu bancale
  • Pas de traduction française