Nintendo Switch

Cotton Fantasy

Test Switch

Cotton Fantasy

Par Thatgunman - Le 21/05/2022 à 14:40

Après être passé à la moulinette de la remasterisation, la série Cotton bénéficie d’une nouvelle itération avec Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams. Pour ce nouvel opus, c’est au tour des développeurs de Umihara Kawase, Studio Saizensen, de s’occuper de la licence culte.

Du neuf au pays du SHMUP

Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams reprend les bases qui ont fait le succès de la série. Le jeu se présente sous la forme d’un Shoot Them Up où il faudra avancer dans les niveaux en récupérant des cristaux, permettant à la fois d’augmenter le niveau du tir, mais aussi de collecter des attaques magiques que l’on peut dépenser en chargeant son tir. Le gameplay n’a pas vraiment bougé depuis les prémices de la saga, mais la recette fonctionne toujours aussi bien. Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams est un peu une capsule temporelle, venant d’un temps ou le Shoot Them Up n’avait pas encore pris son virage “Bullet Hell” (ou Danmaku pour les intimes). Pas de déferlement de projectile à l’horizon, même en mode difficile. Ce n’est pas pour autant que vous éviterez la zizanie à l’écran, notamment à cause des cristaux et autres bonus pouvant tomber par dizaines, mais la tolérance des boîtes de collision vous facilitera l’esquive des tirs ennemis. Attention cependant aux boss, tout en 3D, qui alterneront entre le décor et le premier plan, provoquant quelques incompréhensions sur ce qui vous blesse ou non.

Les contrôles sont réactifs, et même si les joy-cons et la manette Pro ne sont pas spécialement adaptés au genre, on se meut sans problème. La difficulté est quant à elle très bien dosée, alternant entre les périodes de stress intenses, ou les balles pleuvent, et les moments contemplatifs ou l'on profite juste du décor et de la musique. Le type de scrolling alterne régulièrement, ce qui permet de varier un peu le déroulement des  8 niveaux composant le jeu, et ce même si le besoin ne se fait pas forcément sentir du fait du cadre atypique de chacun. De la pyramide égyptienne, à la montagne en passant par une grotte, on a pas le temps d'être dépaysé au royaume merveilleux.

Tous les 3 niveaux, on accède à un niveau bonus, sous la forme d’un shooter sur rail façon Panorama Cotton ou Rainbow Cotton, demandant de récupérer un maximum de tasse de thé (dans la même veine que les Tea Time de fin de niveau). Dommage de ne pas avoir fait des niveaux à part entière. Le soft étant orienté arcade, comptez un peu plus de 30 minutes pour une partie. C’est sur la rejouabilité que le titre fait fort, en apportant un level-design qu’on prend plaisir à redécouvrir, et à tenter de réaliser le maximum de points en collectant les cristaux de la bonne couleur et en usant de la magie avec parcimonie pour récupérer des multiplicateurs de score. Tout ça pour au final remarquer, lors de l’inscription dans le tableau des scores mondial, que l’on est très loin du podium.

Le sens du fan service

Les développeurs ont inclus 7 personnages jouables, dont les différences vont au-delà du simple changement de statistiques, puisque vos choix vont vous faire appréhender les niveaux de façons totalement différentes. Cotton peut récupérer des fées qui fonctionnent de la même manière que les options dans Gradius et Appli peut projeter les ennemis à la manière de Cotton 2. Studio Saizensen en a profité pour gaver son jeu de fan-service, avec la présence de personnages tirés de ses propres licences, dont Umihara Kawase, tiré du jeu de puzzle-plateforme éponyme, et Ruffee du jeu de rôle atypique Doki Doki Poyatchio!!. Pour le reste, le studio est allé rechercher les gloires d’antan de Success : Psyvaviar et Sanvein. Ces références auront de quoi faire plaisir aux fans des deux développeurs, d’autant que leurs attaques sont elles-mêmes ultra-référencées et que finir le jeu avec l'intégralité de casting permet de débloquer des niveaux "Hommage", eux aussi chargés en fan-service.

Tous les personnages ont été redesignés par Amika Minato, qui a œuvré sur les derniers Umihara Kawase et qui fournit ici un excellent travail, compte tenu de l’ancienneté de certaines licences. Ce qui est dommage, c’est de ne pas avoir adapté le scénario en fonction du personnage que l’on choisit. Cotton et Silk sont envoyées par la reine des fées à la poursuite des Willows, sucreries ayant mystérieusement disparu de Fairyland. Scénario qui tiendrait sur un timbre poste, mais dont les dialogues comiques venant de personnages tous plus barrés les uns que les autres font de ces saynètes des moments forts plaisants.

Concernant la bande-son, on tient là l’une des meilleures surprises que nous offre Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams. Et pour cause, elle provient de Kenichi Arakawa, ayant fait ses débuts chez C-Lab, et notamment sur l’excellent platformer Rusty, mais aussi sur un Shoot Them Up phare de Jaleco, Game Tengoku : The Game Paradise !. Cela compense un peu les graphismes, légèrement en demi-teintes, en dépit d'une forte inspiration, des références à des décors bien connus des fans de la série et une mise en scène au top. Les modèles 3D sont sommaires, et certaines textures piquent un peu. C'est peut-être le prix à payer pour une fluidité à toute épreuve, mais on ne note aucun gap entre Rainbow Cotton, premier opus de la série tout en trois dimensions sorti sur Dreamcast il y à 20 ans, et Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams, sur un support qui nous avait habitué à mieux.

8
Cotton Fantasy : Superlative Night Dreams est une belle surprise, constituant une excellente porte d’entrée à la série grâce à de bons contrôles, une bonne rejouabilité et une localisation en français. Seuls les masques de collisions des boss, parfois difficiles à cerner, pourront frustrer. Les nombreux détails et éléments de fan-service, quant à eux, profiteront aux fans de la première heure, qui verront en cette nouvelle itération un retour aux sources rafraîchissant.

  • Des contrôles qui répondent bien
  • La rejouabilité, poussée par la chasse au meilleur score et les nombreux personnages jouables
  • La difficulté bien dosée, grâce à des collisions plutôt généreuses
  • Dialogues savoureux (et en français!)
  • Excellente OST
  • Fan service omniprésent
  • Les combats de boss, dont il est difficile de décerner la hitbox
  • Même scénario pour les huit personnages
  • Graphismes décevants