Nintendo Switch

Chasm The Rift

Test Switch

Chasm The Rift

Par Kosmo56 - Le 29/05/2023 à 19:24

Au milieu de tous les jeux qui sortent, on va forcément en rater quelques-uns. Si vous étiez déjà derrière un clavier en 1997, Chasm : the Rift était un jeu facile à rater. Produit par un petit studio Ukrainien, il était sorti après Quake 2 et jouait sur le même terrain. Pas les meilleures conditions pour se faire remarquer, donc. Alors, sera t-on content de le (re)découvrir aujourd'hui ?

Des Time Splitters ? Non, des Time Breakers.

Dans un futur pas hyper lointain, de terribles ennemis attaquent l'humanité : les Time Breakers. Ces ennemis perfides peuvent débarquer n'importe où, et corrompent ce qu'ils touchent, transformant leurs adversaires en mutants serviles. Du coup, on va vous envoyer vous. Seul. Avec juste un flingue. Ouais, on va la gagner cette guerre. Le scénario est basique, et vous en profiterez entre certains niveaux avec des cutscènes assez drôles malgré elles de votre hiérarchie vous parlant directement, avec leurs visages modélisés dans une vieille 3D très charmante, mais difficile à prendre au sérieux. Vos objectifs ont beau être étonnamment terre à terre au début, comme d'aller empêcher un lancement nucléaire, il est impossible de se défaire d'une impression de ridicule permanent, surtout avec ce qui trône au premier plan de ce que propose le jeu : le voyage dans des époques différentes, et le démembrement de vos ennemis.



Chasm vous emmènera en effet à travers 4 époques distinctes, comme l’Égypte antique ou le Moyen-Âge européen. Tout ça reste très convenu, mais les ennemis changent quelque peu selon les époques, ainsi que les bases des niveaux à explorer. Ainsi, les tombes d’Égypte sont des labyrinthes alors que les bases militaires du début du jeu sont bien plus organisées. De toute façon vous ne resterez pas longtemps dans chaque lieu, avec des niveaux rapides, et des changement d'époque tous les 4 niveaux, après avoir battu un vilain boss bien sûr. La durée de vie n'est pas gigantesque, mais chaque niveau possède quelques secrets à trouver, et des niveaux additionnels avec d'autres ambiances sont inclus dans le jeu, comme une forêt hantée. 

Chaque niveau consiste à trouver la sortie, souvent cachée derrière quelques puzzles simples à base d'interrupteurs, de murs secrets et de clés à trouver. Mais si vous avez des flashbacks du DOOM original où vous tentiez de presser Action contre tous les murs pour trouver les secrets, ne paniquez pas : ce jeu n'a pas de touche Action. Chaque élément interactif se déclenche automatiquement, minimisant la frustration... et la réflexion. Il vous suffira juste de frotter votre joli minois contre tous les murs du niveau pour trouver les secrets, finalement. Il y a aussi certains éléments demandant que vous leur tiriez dessus pour les enclencher, comme nous apprend la toute première zone du jeu, dans laquelle il est très possible de rester à tourner quelques minutes (Il existe même un trophée pour ça sur les autres plate-formes.) Tout n'est pas entièrement fait pour vous donc, et le level design est souvent assez intelligent, mais aussi frustrant à cause de vos actions et interactions très limitées. Toutefois, il faut bien ça pour rallonger une durée de vie un peu faiblarde, surtout en l'absence d'un mode multijoueur, chose carrément criminelle.

La guerre, c'est laid

Bon, la réflexion c'est bien, mais on a dit qu'on pouvait démembrer des gens, non ? On est là pour ça quand même ! Alors réjouissons-nous, car le démembrement est bien réel, plutôt jouissif et bien pensé. Les dégâts sur les ennemis sont localisés, et vous pourrez à loisir arracher les bras, les jambes, ou la tête des différents méchants, les empêchant ainsi de vous attaquer (sans bras c'est pas toujours facile), de bouger, ou même en profitant de leur seul vrai point faible pour certains, comme les momies qui ne s’effondrent pas tant qu'elles ont leur tête. Vos armes, plutôt variées, décideront aussi de la puissance de coupe, avec par exemple un fusil à pompe toujours efficace, un lance disque hyper tranchant, ou un pistolet alien servant sûrement dans les boucheries spatiales vu les membres qu'il envoie voler. Les munitions restent assez limitées, sauf pour votre pistolet de base, vous forçant à changer assez souvent, ce qui est une bonne chose pour la variété de gameplay, mais une mauvaise pour la difficulté : se retrouver démuni alors que les ennemis vous entourent n'a rien d'agréable et arrive assez souvent si vous vous ne faites pas des détours pour aller chercher des munitions.

Bien sûr les ennemis ne vont pas rester là à se laisser faire couper en rondelle. Eux aussi vous tirent dessus, et ils ne font pas prier pour vous tuer en quelques coups. Venant en différentes formes comme des gros balèzes, des soldats volants ou des con%$@s avec des lance-roquettes, les méchants sont assez variés, et s'adaptent même à l'époque à laquelle nous nous trouvons. Et vu que le jeu ne se base pas sur du hitscan, mais sur de la « vraie » physique, il est possible d'éviter les coups, et de jouer sur la géométrie des niveaux ou même sur leur design, en attirant les ennemis dans les nombreux pièges, ce qui rend le jeu d'autant plus dynamique. D'ailleurs certains boss vont demander de votre part un minimum de réflexion afin d'être battu, en partie par l'environnement. Une changement de rythme rafraîchissant après des niveaux entiers à crapahuter la tête frottant contre les murs.

Mais votre véritable ennemi n'est pas les boss, le level design ou même le manque de munitions. Non, ce sera le système de sauvegarde rapide. Attachées aux flèches gauche et droite juste sous le stick directionnel, les fonction de sauvegarde rapide et de chargement rapide n'attendent qu'un moment opportun pour être confondues et vous faire perdre des heures et des heures de jeu, alors que vous avez sauvegardé une partie en étant mort au lieu de la recharger. Alors oui, on peut toujours recommencer le niveau du début, mais avec seulement la pétoire de base, et sans armure, les choses se corsent. Heureusement, on peut modifier les commandes, et même changer la difficulté du jeu très facilement dans les options. Et ce sans que le jeu se moque de nous comme un certain Wolfenstein. Très aimable à vous, Chasm.

Graphiquement, Chasm est un jeu fluide et rapide. Très rapide, même. On mettra du temps à s'y faire, mais finalement, c'est une bonne chose de pouvoir courir dans les couloirs à toute berzingue et ce sans chute de framerate. Pas non plus de temps de chargement ou autre inconfort de l'époque, tout se déroule comme cela le devrait. Pas que le jeu soit gourmand en ressources, surtout vu ses graphismes qui ne datent pas d'hier. Evidemment tout ça a un certain charme rétro, mais il est difficile d'être horrifié devant des monstres avec si peu de polygones aujourd'hui. Au moins, les niveaux et les ennemis sont variés, et il rare qu'on se perde même au sein d'un niveau avec le soin apporté à ce côté. Par contre, niveau sonore, c'est le désert, avec des musiques oubliables ou carrément aux abonnés absents et des bruitages basiques au possible. On est loin de l'extravagance d'un Duke Nukem, ou de l'ambiance sombre de Eternal Doom, et ça, c'est un gros point faible quand les principaux rivaux sont justement... ces deux jeux, aussi disponibles sur Switch.

6
Un peu court et pas très remarquable parmi ses pairs de l'époque, Chasm : The Rift ne brille pas non plus aujourd'hui, mais reste une expérience agréable pour les enthousiastes des FPS rétro. Démembrer les adversaires est toujours fun, et les niveaux vous feront vous gratter la tête entre deux boucheries. Toutefois, son côté désuet en termes de graphismes et de game design rebutera sûrement les joueurs habitués aux shooters modernes, et l'absence d'un mode multijoueur est une hérésie difficilement pardonnable.

  • Le level design, qui a tout bon...
  • Arracher des bras c'est rigolo
  • Le jeu est drôle malgré lui
  • Rapide et nerveux
  • Ennemis variés
  • ...Ou carrément tout faux
  • Plutôt court à terminer
  • Pas de multijoueur ni de trophées in-game
  • Gameplay très basique et sans nuances
Pas d'images pour ce test.