Konami ressort de son cercueil le comte Dracula une nouvelle fois au travers d’une nouvelle collection. C’est cette fois l’ère de la Nintendo DS qui est mise à l’honneur avec les trois titres suivants : Dawn of Sorrow, Portrait of Ruin et Order of Ecclesia. Mais ce n’est pas tout, la compilation contient aussi le tout premier jeu d’arcade de la franchise (Haunted Castle) dans sa version d’origine mais aussi dans une version revisitée juste pour l'occasion. Après avoir parcouru les quatre titres, sommes-nous toujours aussi férus de vampires ? Pour rappel, Castlevania; Dominus Collection est disponible en version dématérialisée depuis le 27 août 2024.
Castlevania Compilation chapitre trois !
On ne va pas se mentir, nous attendions l’annonce de cette compilation avec impatience. En effet, très fan de la saga, c’est avec plaisir que nous avons parcouru la première compilation (Anniversary Collection - 16 mai 2019) centrée sur les opus dits “classiques” ayant fait leurs heures de gloire sur NES, Super Nintendo ou encore Gameboy. Puis, nous avons pu mettre la main sur la Advance Collection (27 septembre 2021) qui, comme son nom l’indique, se centre davantage sur les titres de type metroidvania de la Game Boy Advance en y incluant aussi Vampire’s Kiss. C’est désormais aux trois titres iconiques de la Nintendo DS de nous embarquer dans cette aventure ô combien gothique et endurante. Il faut se remémorer à quel point ces trois titres étaient excellents et avaient reçu un accueil plus que chaleureux de la presse à l’époque. Parcourons ensemble les titres de manière légère afin de se rappeler à nos bons vieux souvenirs.
Castlevania: Dawn Of Sorrow
Suite directe de Aria of Sorrow, vous incarnez de nouveau Soma Cruz un an après les derniers événements. Pour rappel, notre protagoniste devait devenir le seigneur des Ténèbres, mais ce destin fut déjoué après un long combat. Soma pouvait absorber l’âme des différents démons qu’il combattait afin de s’approprier leurs pouvoirs. Mais cette capacité disparaît à la fin du jeu. Il se croyait alors libéré. Revenons aux événements actuels. Soma est pris à partie par une mystérieuse femme qui semble de nouveau l’exposer à son funeste destin. Après avoir combattu quelques monstres, il s'aperçoit que sa capacité réside toujours en lui. Il se décide alors à contrecarrer les plans de ce qui semble être une secte souhaitant à tout prix le retour du seigneur des ténèbres.
Le système de jeu repose une nouvelle fois sur les âmes que Soma va pouvoir récupérer. Ainsi, il faudra veiller à vous équiper de manière classique, à savoir arme, armure, accessoires, mais aussi à vous sertir de trois âmes. Une pour le combat, une autre pour l’aspect défensif / mobilité et enfin un bonus passif. À vous de trouver les meilleures combinaisons à savoir qu'il est possible de créer deux configurations différentes et de switcher à tout moment pour faire face à toutes les situations. Tout repose donc sur la collecte d’âmes qui par ailleurs peuvent être renforcées si vous en possédez plusieurs. De la même manière, certaines âmes peuvent en outre, servir aussi à vous forger des armes puissantes. Bien évidemment, l’exploration sera de mise tout comme le leveling afin de faire face aux puissants boss du château. Sachez qu’après avoir obtenu, la bonne fin du jeu, plusieurs bonus vous seront accessibles comme jouer avec Julius ou tenter le mode Boss Rush.
Castlevania: Portrait of Ruin
Il est de tradition que le légendaire fouet, tueur de vampire, soit détenu et utilisé par la famille Belmont. Or, il peut arriver que le fouet soit transmis à une autre famille quand les événements sont bousculés. Et c’est Jonathan Morris, l'un de nos protagonistes qui en est en charge dans cette histoire. En effet, il semble que des forces obscures tentent de réveiller Dracula avant les cent années traditionnelles. Afin de s’opposer à ce sombre projet, Jonathan parcourt le château accompagné de Charlotte Aulin, érudit plutôt adepte de la magie (ce ne sera pas sans rappeler la série Netflix dans un sens). Rappelons que nous sommes dans une période “moderne” après la Première Guerre mondiale. Pour autant, nous retrouvons sans sourciller l’atmosphère une nouvelle fois gothique de la saga.
La grande particularité de ce titre est de contrôler les deux héros en même temps. Vous pouvez switcher entre les deux à tout moment et demander à l’autre de vous assister. Attention cependant, celui qui sera contrôlé par l’IA voix fait perdre des PM s’il se fait toucher (ce qui peut potentiellement mettre dans une mauvaise situation sur certains boss). Il est parfois plus sage de le garder en retrait. Outre l'équipement traditionnel que vous pouvez équiper (arme, armure, accessoire), vous allez pouvoir utiliser une arme secondaire. Jonathan utilise par exemple de l’eau bénite, des haches de lancer et tout un panel d’armes de jet alors que Charlotte use de sa magie. Jonathan de son côté peut améliorer la puissance de ses armes à force d'utilisation (chaque ennemi rapporte des PA - Expérience pour les armes secondaires). Il est même recommandé de les maîtriser afin de changer leur apparence et de gagner en puissance.
Enfin, ce qui peut le différencier aussi des précédents opus, c’est la structure du titre. Le château est plus petit certes, mais plusieurs toiles de peintures servent en fait de téléporteur pour aller vers d’autres environnements (comme des donjons). Cela offre de la variété. De même, le château principal dispose d’une partie “bonus” dans laquelle d’anciens boss vous attendent. Boss qui rappellent bien évidemment les aventures de Soma, et endroit idéal pour renforcer ses armes secondaires). Cet opus réserve son lot d’ajouts avec deux modes de jeux supplémentaires à savoir jouer avec Richter binôme par Marie et le boss Sister que vous découvrirez sans oublier un mode hard ainsi qu’un new game plus. Il y a de quoi faire.
Castlevania: Order Of Ecclesia
C’est avec tristesse que nous apprenons que le clan Belmont s’est éteint. Mais alors comment combattre les forces des ténèbres sans le tueur de vampire ? Les hommes ont alors fondé l'ordre d'Ecclesia afin de doter une personne de pouvoirs assez puissants pour combattre Dracula. C’est Shanoa, l'héroïne de ce titre qui a été choisie pour endosser ce rôle. Capable d’user de glyphes, l’ordre souhaite lui faire acquérir le Dominus capable de défaire le seigneur noir. La cérémonie commence et Albus, son frère et membre de l'ordre, interrompt le rituel afin de subtiliser le Dominion. Shanoa perd à cette occasion la mémoire. Peu après, elle est mandatée pour pourchasser Albus et reprendre le Dominion.
Ici, ce sont les glyphes qui sont au cœur du jeu. Ainsi, ils serviront essentiellement à tout ce qui est offensif ou changement de statut. Par exemple, la rapière n’est autre qu’un glyphe tout comme le marteau. Pour ainsi dire, il convient de trouver vos armes sur vos ennemis en espérant que le Glyphe apparaît lorsque vous le tuez. Vous pouvez assigner deux glyphes à deux touches différentes afin de combiner ce que vous souhaitez : deux armes de mêlées ou mettre une option magie à côté de votre arme de mêlée. C’est à vous de jouer suivant vos préférences, mais aussi suivant les situations sachant qu’il est possible de créer trois configurations et switcher à n’importe quel moment. Idéal pour vite devenir polyvalent. Un dernier glyphe peut être assigné à la touche R permettant de s’élancer via des points d’accroche, se transformer en succube, etc. L’équipement quant à lui se focalise sur les objets dits défensifs.
Pour ce dernier opus en mode metroidvania, point de grand château. Vous avez accès à une carte avec des icônes (village, montagnes…) correspondantes chacune à un niveau. L’exploration et l'expérience sont donc très différentes mais pas moins intéressantes puisqu'il faudra régulièrement revenir visiter des lieux connus après l'acquisition de nouvelles capacités comme le double saut. En outre, le village principal n’est autre qu’une sorte de hub dans lequel des résidents s'installent (ou plutôt reviendront) après avoir été libérés. Ils peuvent vous offrir dès lors différents service, qui s'étoffent en accomplissant leurs quêtes se résumant souvent à leur ramener des objets.
Castlevania: Haunted Castle
Pour cet opus, la critique sera plus courte puisqu’il s'agit d’un Castlevania ayant une structure classique, à savoir enchaîner les niveaux afin de défaire Dracula. Aucune exploration n’est à prévoir. Normal, il s’agit du tout premier jeu d’arcade sorti sous couvert de la licence. Le titre n'étant pas très récent, il pourra paraître fastidieux et un poil déséquilibré avec des hitbox pas toujours précises, en tout cas, sur la version d’origine. Car Konami a surtout eu la bonne idée de nous remasteriser le titre (donc deux versions disponibles ici dont la remastérisée qui est inédite). Cette version plus jeune garde des graphismes en “vieux” pixel art afin de ne pas dénaturer le tout et le rend plus précis dans son gameplay. De même, l’accessibilité a été pensée pour les moins endurant, en sachant que lorsque vous lancez une nouvelle partie, vous avez accès à tous les niveaux déjà parcourus auparavant et donc débuter là où bon vous semble. Pour le reste, tout est identique à ce que nous avions connu sur NES ou SNES (power up du fouet ainsi que les armes secondaires). On y préférera largement les opus "classiques" des précédentes compilations.
Vous reprendrez bien un peu de Castlevania ?
Avant d’entrer sur les ajouts de cette compilation, nous allons nous attarder quelque peu sur l’aspect technique global. Inutile de dire que tout tourne comme une montre Suisse et encore heureux qu’une Switch n’ait pas de difficulté à faire tourner un jeu Nintendo DS. Toutefois, il ne faut pas oublier que ce support proposait deux écrans. Ici, ils sont conservés en étant affichés sur le même écran. Visuellement, c’est du tout bon, même s’il est vrai qu’en mode TV, on ressent plus le poids des âges (ou plutôt du support portable de l’époque) à l’écran. Le rendu est un poil plus fin en mode nomade. En revanche, la direction artistique n’a pas pris un pixel ! C’est toujours aussi inspiré et très plaisant à l'œil. Quant aux musiques, c’est un grand woaw tant ces compositions flattent encore aujourd’hui notre sens de l'ouïe. Les compositions passent toujours aussi bien, de même que les petites cinématiques d’intro de chacun des trois jeux principaux (on n'en dira pas autant du jeu d’arcade).
Côté fonctionnalité, tout est très intuitif et rapide. Une fois en jeu, la simple pression d’une touche permet d’ouvrir le menu option de la compilation permettant alors de quitter le jeu immédiatement. En outre, ce menu permet aussi d'en configurer le type d’affichage souhaité et l’occurrence le fameux double écran (taille, position, etc.). Il faut aussi pouvoir utiliser le côté tactile qui était présent dans certains jeux. Soit vous touchez l’écran si vous êtes en nomade, soit vous déplacez un curseur avec le stick droit tout en appuyant sur une gâchette pour simuler l’appui sur l’écran (pas toujours évident à utiliser mais fort heureusement, c’est peu fréquent). Nous avons aussi droit à une foule d'illustrations (y compris la notice du jeu) pour chacun des trois jeux ainsi que leur bande son à écouter à loisir. À noter enfin que le menu qui s’ouvre en jeu permet aussi de consulter un compendium très complet comprenant tout le stuff, les ennemis, les pouvoirs, bref tout. Sans pour autant que cela devienne une soluce à part entière, c’est assez aidant quand on cherche certains ennemis par exemple et leur loot. Pour conclure, il ne faut pas oublier que ces jeux sont difficiles, une fonction "rembobiner" et 'sauvegarde" permet de les rendre plus accessibles.