En mai 2019 était sortie une compilation Castlevania, célèbre saga de Konami, regroupant les opus NES et Game Boy ainsi que Super Castlevania IV. Depuis peu, Une Castlevania Advance collection a fait parler d’elle par le biais des habituelles rumeurs. C’est lors du Nintendo Direct ayant eu lieu dans la nuit du 23 au 24 septembre que sa sortie a été officialisée. Et pour ne pas faire les choses à moitié, cette compilation était disponible peu après son annonce !
Compilvania
Reprenons un tant soit peu la temporalité de la saga pour faire le distingo avec cette compilation comparé à la précédente. En 1997 sortait Castlevania : Symphony of the Night sur Playstation. La série prit un virage dans toute sa structure afin de s’éloigner du type plateforme action décomposé par niveaux. Place à l’exploration en reprenant tout de même quelques codes à la série Metroid, à savoir une carte, des zones accessibles uniquement avec le bon pouvoir, etc. De plus, cette nouvelle formule permet de mieux développer le scénario tout au long de l’aventure. Ainsi, trois des titres présents ici reprennent cette formule : Circle of the Moon (2001), Harmony of Dissonance (2002) et Aria of Sorrow (2003). Toutefois, la série Castlevania essaie à chaque épisode de proposer un développement de personnage relativement différent avec un fonctionnement propre sur ses capacités (bien que dans le fond, la structure sera la même en termes d’exploration).
Un quatrième épisode, Vampire Kisses, Ou Dracula X Outre-Atlantique, fait partie de cette compilation. Celui-ci fait partie de ce que l’on peut appeler la série Castlevania “classic” pour la nommer ainsi. Vampire Kisses est donc un titre qui était sorti à l'origine sur SNES et avait été porté sur GBA en 2003. Il est structuré donc par niveau sans évolution de personnage et s’intègre parfaitement dans le style plateforme action. Qui dit compilation, dit en général features supplémentaires pour justifier la vente de ces titres. Bien sûr, nous aurons les habituelles galeries ou encore bandes son. Pour vous donner un avant-goût concernant chaque titre, nous ne pourrons faire un test complet propre à chacun mais un aperçu du scénario ainsi que du système de jeu.
Circle of the Moon
Nous sommes en 1830, le comte Dracula, éternel ennemi de la lignée des chasseurs de vampire et qui avait été scellé dix ans auparavant, est réveillé par le démon Camilla. Morris Baldwin se met en route vers le château de Dracula avec ses deux disciples Hugh, son fils, et Nathan Graves, le personnage que vous incarnerez. Arrivés devant le tristement célèbre Comte, rien ne se déroule comme prévu. Nathan et Hugh tombent dans un effondrement provoqué par Dracula alors que Morris est tenu captif afin de servir les sombres desseins du vampire. Hugh se sentant bien plus fort que Nathan décide de partir seul afin d’aller sauver son père laissant Nathan à son sort. La rivalité entre les deux semble très présente bien que Nathan ne se soucie que de sauver son maître. C’est alors que votre exploration débute.
Dans cet opus, vous incarnez donc un chasseur de vampires équipé de leur arme fétiche : le fouet. Le système est essentiellement basé sur un système de cartes (DSS : Dual Setup System) que vous pourrez collecter. Afin de profiter de leur pouvoir, vous devrez en combiner deux. En sachant que vous pourrez acquérir 10 cartes par “collection” et ce en éliminant des ennemis bien spécifiques. Les cartes ne tombent pas au premier ennemi vaincu, il faudra parfois un peu de patience afin de les acquérir. Outre les cartes, de nouvelles capacités seront à trouver comme le dash par exemple. Pour le reste du développement de votre personnage, ce sera par la montée de niveaux ou l’acquisition de bonus permanents HP et MP.
Harmony of Dissonance
Simon Belmont, un héros ô combien connu, avait défait le comte Dracula et la paix semblait pérenne. Cinquante ans plus tard, Juste Belmont, descendant du clan, avait pu faire main basse sur toutes les reliques de Dracula. Un jour, son ami Maxim qui avait disparu est retrouvé dans un sale état et sans mémoire. Le seul événement dont il se souvenait, c’était que Lydie, une amie, avait été enlevée. Juste, accompagné de Maxim, se rendit sur les lieux présumés de ce drame. Une fois sur place, une épaisse brume s’installa, et c’est alors, qu’au travers de celle-ci, ils distinguèrent un château qui n'était pas indiqué sur la carte. Juste prend la décision d’aller explorer ce château qui pourrait être celui de Dracula, qui rappelons le, peut se déplacer au gré des réapparitions du comte vampire. Peu après avoir arpenté les premiers couloirs, Juste rencontre La Mort, personnage emblématique, souvent second de Dracula qui lui indique que la présence de ce château n’est pas du fait de son maître. Juste souhaite alors lever le voile sur ce mystère.
Comme l’opus précédent, vous incarnez un chasseur de vampire et serez donc armé d’un fouet. Ici le système vous permet de collecter des livres magiques (pour la plupart liés à un élément type feu, glace…). En activant celui de votre choix, vous pourrez avoir un effet spécifique suivant l’arme secondaire équipée. Pour rappel, les armes secondaires de Castlevania sont les dagues, les haches, l’eau bénite, la croix, etc. En sus, vous pourrez aussi récupérer des reliques qui vous octroieront des bonus, bien qu’au départ cela permet d’avoir une utilité visuelle comme avoir le nom des ennemis, vous pourrez grâce à d’autres bénéficier d’améliorations ou de protection contre les malédictions par exemple. Ici aussi, vous pourrez renforcer votre personnage via items boost HP et MP, montée de niveaux et équipements. D’ailleurs, il sera possible d’associer certains objets au fouet afin de lui donner un effet supplémentaire comme des attaques de feu.
Aria of Sorrow
Nous sommes en 2035, Soma Cruz, un jeune étudiant, se rend au temple pour retrouver son amie Mina. La journée est très spéciale puisque c’est le jour d’une éclipse solaire. Soma gravit les marches tranquillement puis, arrivé au sommet, il perd subitement connaissance. Lorsqu’il revient à lui, il se retrouve dans un lieu étrange qui lui est parfaitement inconnu et ce avec son amie. Un homme inconnu apparaît subitement et explique qu’ils sont actuellement au sein du château de Dracula sans expliquer ni pourquoi ni comment. Soma un peu perplexe essai de comprendre mais une créature démoniaque le prend pour cible. Il se défend et lorsque la créature trépasse, Soma absorbe son pouvoir… L’homme mystérieux explique donc à Soma que s’il veut trouver les réponses à ses questions, il n’aura d’autres choix que de se rendre à la salle du trône. Il est temps pour le jeune d’homme d’explorer le château en quête de réponses…
N’étant pas chasseur de vampire, Soma ne possède pas le fouet emblématique de cet ordre. Par conséquent, il pourra manier tout un tas d’armes différentes qu’il trouvera au fil de son aventure : épée, claymore, haches, etc. Ainsi, le gameplay pourra légèrement varier suivant l’arme équipée. En termes d’évolution, il y aura aussi de l’expérience et autres items comme les opus précédents. Plusieurs capacités seront aussi à débloquer qui auront une incidence sur ses déplacements par exemple. La spécificité de cet opus c’est de pouvoir absorber l’âme de ses ennemis. Ce système peut vite devenir addictif puisque l’on aura sans cesse l’envie de découvrir de nouveau pouvoir afin de gagner en puissance (sachant que certains d’entre eux peuvent se révéler très puissants, mais seront en contrepartie plus difficiles à trouver).
Vampire Kisses
Revenons encore plus loin dans le passé et en l’occurrence sur l’histoire de Richter Belmont. Le comte Dracula (encore lui) a enlevé un certain nombre de jeunes filles, dont la bien-aimée de Richter, Annette, afin de les transformer en vampire et, de ce fait, les rallier à sa cause. Richter se décidera bien évidemment en route pour sauver Annette et défaire Dracula. La particularité de cet opus qui en fait le chant du cygne de l’ancienne formule et à la fois la porte d’entrée sur la nouvelle, c’est que Vampire Kisses se termine là où commence Symphony of the Night. Sans avoir à trop développer, l’architecture est donc classique en traversant les niveaux du jeu en exterminant les monstres qui se mettront en travers de votre chemin à coups de fouet (le Vampire Killer). Vous aurez bien évidemment une panoplie d’armes secondaires (les fameuses haches, dagues…) pour gagner en efficacité suivant la situation. Visuellement, nous étions sur la fin de vie de la SNES et le premier niveau fait honneur à la machine de l’époque. Un petit bémol qui n'entachera pas vraiment la qualité du titre, ce sont les sauts de Richter qui semblent “lunaires”. Après avoir fait les trois autres titres de la compilation, on a tout de même un petit sentiment de lourdeur dans le gameplay, mais rien de bien méchant.
Une qualité Catlevaniesque ?
La question à se poser est bien évidemment de savoir si la qualité des titres est au rendez-vous, si la compilation tourne bien (encore heureux, c’est du GBA sur Switch) et si les features ajoutées sont intéressantes. Alors soyons clair tout de suite, les metroidvania sont plutôt demandés depuis quelque temps, c’est donc une aubaine de pouvoir se plonger dans les trois titres de la compilation pour les amoureux du genre. Ce sont trois excellents Castlevania qui sont gage de qualité pour le genre.On regrettera de ne pas avoir Dawn of Sorrow, qui est la suite d’Aria of Sorrow, qui était aussi sorti sur Nintendo DS (doit-on s’attendre à une compil des titres DS ?). Bien évidemment, il sera conseillé de jouer en mode portable, n’oublions pas que ce sont des jeux Gameboy Advance à la base, donc la résolution ne sera pas forcément faite pour les grands écrans. D’ailleurs dans les features apportées par la compilation, il y a la possibilité de changer la taille du jeu pour le rendre plus ou moins fin suivant vos préférences (entendez par là, un zoom ou dézoom, rien de plus. Le produit d’origine reste à l’état brut). Vampire Kisses reste un bon soft mais à appréhender différemment puisque c’est un autre genre.
Donc oui, bien évidemment, tout tourne très bien. Vous aurez accès aussi à une galerie qui permet d’admirer les artworks de l’époque, les jaquettes (avec un petit effet de carton abîmé sur les coins, ce qui donne un certain cachet), mais aussi les notices des différents titres. Voilà de quoi éveiller notre nostalgie. En outre, les pistes musicales de chaque opus seront à disponibles et vous pourrez les écouter à votre guise (avec les indémodables Bloody Tears et Vampire Killer). Petit détail qui plaira à ceux préférant jouer sur la version de leur choix, il sera possible de jouer avec les versions européennes, US et Japonaises (à noter que pour les versions européennes, elles sont toutes en anglais sauf Aria of Sorrow qui avait bénéficié d’une localisation à l’époque). Enfin, lorsque nous sommes en jeu, un bouton permet d’accéder à un menu offrant diverses options : changer de fond d’écran, enregistrer/voir un replay, enregistrer votre partie quand vous voulez, configurer l’attribution des boutons, accéder à une encyclopédie (très complète, détaillant les différents objets de chaque soft). De quoi apporter un confort pour des jeux offrant tout de même pas mal de challenge.
