Licence ludo-éducative démarrée en 1985, Carmen Sandiego est de retour en 2025 avec un reboot via la série animée Netflix. Au programme, les joueurs auront l’occasion d’incarner la célèbre Femme en rouge, qui devra aider l’ACME à contrer les plans de l’organisation criminelle V.I.L.E. Est-ce que le retour en version vidéoludique est un succès ?
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
A travers le Globe
Carmen Sandiego et sa tenue rouge sont de retour en format vidéoludique. Alors que V.I.L.E. continue ses plans consistant à voler un maximum d’objets de valeur dans le monde, nous retrouvons la nouvelle relecture de la célèbre voleuse qui sera missionnée par l’ACME pour dénicher les membres du V.I.L.E. ayant commis d’importants vols. Pour ce faire, Carmen pourra compter sur un ami Player, un jeune hacker, et sur une myriade de gadgets pour tenter d’intercepter des indices et mettre la main sur les coupables dans le temps imparti.
Une partie de Qui-Est-Ce ? grandeur nature
Pour les plus anciens d’entre-nous, Carmen Sandiego reprend les mécaniques du jeu Where in the World is Carmen Sandiego. Lorsque nous lançons une mission, on nous indique qu’un certain objet de valeur a été dérobé. L’ACME a une liste de suspects potentiels, et notre objectif et d’arriver à trouver qui est le coupable en se reposant sur les indices découverts autour du globe. Cette récolte se fait de deux manières, soit en discutant avec les PNJ, soit en réussissant un mini-jeu. L’indice récolté est soit un trait particulier du voleur, soit une indication sur ses prochains déplacements. Carmen débute ainsi son enquête dans une pays, sur lequel se trouve 3 destinations. Une fois que vous avez récolté tous les indices souhaités, il ne vous reste plus qu’à vous rendre à l’aéroport pour vous envoler vers une des trois destinations proposées.
C’est là que la partie éducative entre en jeu. Les indices donnés par les PNJ peuvent être variés comme « il y a du bleu sur le drapeau », « l’endroit est situé dans le Pacifique », ou encore « la monnaie locale est le dollar ». Il ne vous reste plus qu’à croiser les informations pour déterminer où est parti le criminel. Concernant la reconnaissance du criminel, on vous donnera des informations sur sa couleur de cheveux, une éventuelle phobie etc.. Ces indices sont consignés et vous avez avez à un système de tri pour qu’au final vous trouviez le bon coupable.
Bien sûr chaque action effectuée vous demandera du temps. Vous aurez quelques jours pour tenter de retrouver le voleur avant qu’il ne disparaisse, et chaque action vous prendra plusieurs heures, avion compris (d’où l’importance de ne pas se tromper dans la déduction des informations). Bien que vendu comme éducatif, le titre vous prend tout de même assez par la main, et il est difficile de se louper. Mais certaines questions peuvent effectivement se révéler capillotractées.
Des actions variées, mais relativement courtes et mal équilibrées
En nous dévoilant des images de Carmen Sandiego en 3D dans les différents trailers, on aurait pu croire à une aventure grandeur nature qui nous ferait nous déplacer un peu partout sur le globe. Il n’en est rien au final. Les phases d’actions vous occuperont en général entre 30 secondes et 5 minutes dans la plupart des cas. Vous devrez par exemple hacker un ordinateur en colorant toutes les cases d’un parcours avant de rejoindre la sortie, réussir un QTE pour échapper à des lasers, vous faufiler derrière un voleur pour lui faire les poches etc. C’est sympathique, mais peu divertissant et vite redondant. En réussissant ces différentes actions, vous recevrez des points d’expérience qui permettront à Carmen de gagner des niveaux. En passant à un niveau supérieur, il sera possible de débloquer de nouvelles enquêtes, et c’est là où l’équilibrage est loupé à mon sens.
Outre les missions principales réalisées avec le nouveau moteur graphique, le jeu propose un autre menu dénommé Dossiers de l’ACME. Dans ces derniers les joueurs devront résoudre des enquêtes, mais qui utilisent l’aspect graphique des premiers jeux de la licence, avec beaucoup moins de phases de mini-jeu. Les 3/4 des actions dans ce mode ne consistent qu’à écumer les lieux d’intérêts et faire parler les PNJ pour obtenir des indices. Malheureusement traiter ces anciens dossiers est obligatoire car c’est le moyen le plus rapide de passer au niveau supérieur pour débloquer les missions principales.
Pourquoi de la 3D ?
Avec la sortie de la nouvelle série animée sur Netflix, on aurait pu penser que les développeurs de Maximum Entertainment et de Gameloft Netflix Games allaient opter pour l’utilisation du même style graphique en 2D. Mais à la place, ils ont décidé de partir sur un moteur 3D. Si certains lui trouveront peut -être un certain charme, je bloque assez sur cet aspect old school assez polygonal (notamment Tamara Fraser en fin de mission). Côté audio, si certaines musiques de l’animé Netflix sont bien présentes, on pestera en revanche sur l’absence de doublage du jeu, troqué contre de simples mots passe partout et grognements. On passera aussi sur les temps de chargement qui peuvent être assez longuets lors des phases demandant d’explorer une zone précise.
On notera tout de même une sincère volonté de tenter d’apprendre des choses aux joueurs sur le monde qui l’entoure et sur les différents décors visités par Carmen le long de l’aventure. Si les dialogues ne seront pas nécessairement intéressants, le titre fourmille tout de même de pas mal d’informations qui peuvent instruire les plus jeunes comme les plus vieux.