Nintendo Switch

Bravely Default II

Test Switch

Bravely Default II

Par ggvanrom - Le 28/02/2021 à 14:25

Presque 6 ans après la sortie du dernier opus de la licence sur Nintendo 3DS (Bravely Second : End Layer), nous retrouvons Square Enix et les développeurs de Team Asano et Claytechworks Co. Ltd sur Nintendo Switch pour la sortie de Bravely Default II. Proposant un J-RPG à l’ancienne, nous avons pu explorer ce nouvel univers pendant un peu plus d’une soixantaine d’heures afin de pouvoir vous proposer notre avis sur le titre.

Une grande épopée à l’ancienne

Bravely Default II commence son aventure sous les flots, nous présentant un jeune marin victime d’une tempête. Sauvé de la mort par une voix mystérieuse, cette dernière vous demande votre nom (qui sera Seth par défaut) et vous proposera de choisir votre mode de difficulté. Après cela, vous revoici rendu à la terre. Alors que le jeune marin peine à s’éveiller, échoué sur la plage, il fait la connaissance de ses deux sauveurs : messire Sloan et la princesse Gloria de feu le royaume de Musa. Rapidement, nous apprenons que Musa est le royaume chargé de conserver les 4 cristaux élémentaires du feu, de l’eau, du vent et de la terre, garants de la stabilité du monde. Hélas, le royaume fut envahi, anéantis, et les cristaux volés. Réfugiés dans le royaume de Halcyonia, c’est le cristal du vent qui guidera les deux rescapés sur la plage vers Seth.

Alors que les RPG nous proposent de découvrir au bout de plusieurs heures l’ensemble des compagnons qui formeront notre petit groupe d’aventurier, Bravely Default II fait le choix de tous les réunit dès le prologue. À peine réveillé dans la petite auberge d’Halcyonia, Seth fera la rencontre sur la plage aux alentours d’Elvis, un mage détenteur d’un mystérieux livre, et de Gloria, une mercenaire accompagnant ce dernier. Si les objectifs personnels de chacun d’entre eux divergent, nos compagnons décideront de rejoindre la princesse Gloria dans sa quête à la recherche des cristaux élémentaires. En chemin, ils espèrent également mettre la main sur les astérisques, de puissants artefacts enfermant tout le savoir de différentes professions, donnant à leurs détenteur une force phénoménale, et clés pour décrypter le grimoire d’Elvis.

Cette épopée vous conduira aux quatre coins du monde à la recherche des cristaux, et vous en apprendrez plus sur les circonstances de la chute du royaume de Musa, et les conséquences catastrophiques de l’utilisation des cristaux entre de mauvaises mains. Ce périple vous permettra également de promouvoir nos personnages au statut de Héros de la Lumière. Si l’objectif visé à un grand air de déjà vu avec les anciens jeux de la licence Final Fantasy pour ne citer qu’eux, Bravely Default II se démarque toutefois grâce à ses différentes intrigues qui arrivent à passer des instants conviviaux aux moments dramatiques. Mais l’autre point fort consiste en son gameplay en combat, une formule gagnante depuis le début de la licence en 2013.


Le concept de Brave et Default

Vous voici lâché sur la carte du monde. Cette dernière est jonchée de nombreux spots qui sont des villes et différents donjons. Et sur la carte du monde, vous trouverez des hautes herbes à couper pour débusquer divers objets, des coffres aux trésors, mais surtout une myriade de monstres qui ne demandent qu’à vous affronter. Exit les rencontres aléatoires, tous les monstres apparaissent sur la carte du monde et dans les donjons, vous permettant ainsi de faire du farming à votre rythme, et surtout de d’éviter les mauvaises rencontres lorsque vous êtes mal en point. De plus, les monstres adoptent également divers comportements faisant état de la différence de niveau avec ces derniers. Les monstres fuient quand vous êtes trop forts, vous chargent quand le niveau est équivalent, et baignent dans une lueur rouge lorsque le combat est perdu d’avance. Vous avez également la possibilité d’asséner un coup à vos adversaires pour débuter le combat avec un Point Brave, ou les prendre par derrière pour débuter avec un tour d’avance.

Bien que les combats reprennent la base du tour par tour, grand classique du J-RPG, la licence Bravely Default se démarque par son système de commandes Brave et Default. Si vous jouez normalement en tour par tour en suivant la vitesse de vos personnages pour déterminer qui attaquera le premier, vous pouvez utiliser la commande Default pour vous défendre et gagner un Point Brave. Et ce point peut-être utilisé en utilisant la commande Brave pour avoir jusqu’à 4 actions durant le même tour. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez utiliser ces 4 actions sans avoir de points Brave en réserve, il vous faudra du coup patienter plusieurs tours jusqu’à avoir votre compteur à nouveau à 0 pour pouvoir attaquer. Si cette fonction peut sembler accessoire, cela fera au contraire toute la différence lors des combats les plus difficiles, et vous permettra de retourner plus d’une fois la situation à votre avantage (ou non si vous abusez de cette fonction). 

Si le jeu propose 3 modes de difficulté, et que vous avez le choix du mode en fonction de vos préférences, nous vous conseillons néanmoins de laisser de côté le mode facile. En effet, la différence des modes influent sur la nervosité des ennemis standards que vous rencontrez. En revanche, les boss restent un challenge quel que soit le mode choisi. En mode facile, si vous avez l’impression de rouler sur les ennemis standards sans problèmes, certains boss viendront rapidement vous rappeler qu’il va falloir passer par la case farming avant d’avancer dans l’aventure. À noter que vous pouvez également augmenter la vitesse des combats pour limiter l’aspect répétitivité de ce passage obligé.

Un job de rêve

Au début du jeu, nous faisons la rencontre de deux ennemis, détenteurs des astérisques du Mage Blanc et du Défenseur. Très rapidement, nous constaterons que plusieurs personnes qui croiseront notre chemin possèdent plusieurs de ces artefacts leur conférant un pouvoir immense. Après les avoir battus, vous devenez les détenteurs de ces items, et gagnez ainsi la possibilité de changer de classe à volonté, vous octroyant au passage de nouvelles statistiques, de nouveaux coups, et des spécialités influant sur le gameplay de chaque classe. Chaque personnage débute une classe au niveau 1, et devra gagner des combats pour emmagasiner des PC afin de gagner des niveaux jusqu’à la maîtrise totale de la classe. À chaque pallier atteint, vos statistiques s’amélioreront, vous débloquerez de nouvelles compétences à utiliser en combat, ainsi que des compétences passives à placer sur 5 slots pour chacun de nos héros. 

Là où le gameplay devient encore plus intéressant, c’est sur le fait que sur la bonne vingtaine de classes disponibles, vous pourrez choisir une classe principale, et une secondaire. Vous bénéficierez ainsi des spécialités de la principale (par exemple Porte-Bouclier du Veilleur) et vous pourrez utiliser les compétences de la classe principale, ainsi que de la classe secondaire. Quant aux compétences passives, une fois qu’elles sont débloquées par un personnage, vous pouvez les mixer sans aucune autre contrainte que le nombre de slots disponibles. L’intérêt est donc de maîtriser un maximum de classes pour pouvoir trouver les meilleures techniques et compétence de chaque, et les mixer pour créer les guerriers les plus efficaces. Mage Noir / Free-Lance, Défenseur / Batailleur, Fantôme / Rôdeur, à vous de choisir, et de découvrir les différentes classes. Si l’histoire principale vous donne accès à la majeure partie des astérisques, certains seront accessibles uniquement en remplissant des quêtes secondaires.

Bien sûr, maîtriser toutes ces classes vous demandera énormément de temps. Fort heureusement, vous pourrez utiliser une petite astuce pour optimiser votre farming : les friandises pour monstres. Normalement, si deux monstres (ou plus) sont suffisamment proches lorsque vous déclenchez un combat, vous aurez deux combats à la suite, avec en cas de victoire un bonus d’XP, de PG (monnaie du jeu) et de PC, nécessaire à l’évolution de vos classes. Si il est compliqué de faire des chaînes de plus de deux monstres en temps normal, les friandises permettent une fois consommées de déclencher de manière aléatoire des combats en série, vous octroyant ainsi des bonus non-négligeables. N’hésitez donc pas à en abuser. Vous aurez également l’occasion de débusquer des orbes d’expérience et de PC durant votre progression.


Une aventure en deux temps

Si la plupart des J-RPG vous font voyager de ville en ville jusqu’à l’accomplissement de votre objectif final, les développeurs ont réussi à proposer une formule un peu différente. Le monde propose une demi-douzaine de villes principales + quelques villes mineures. À votre arrivée, vous aurez le choix d’avancer l’intrigue principale, ou alors de rechercher les PNJ arborant des bulles bleues, significatives de missions secondaires. Si une bonne partie se contente de vous demander de faire de la livraison de matériaux ou d’éliminer des monstres, d’autres seront en revanche plus intéressantes, permettant de découvrir un peu plus le lore du jeu et de débusquer des objets rares. Vous pourrez ainsi en apprendre un peu plus sur la politique d’un royaume, le passé d’un ancien adversaire, ou encore développer les liens entre nos compagnons. L’ensemble de l’aventure est également ponctuée de discussions entre nos personnages renforçant l’idée de camaraderie qui unit ces derniers.

Avec une centaine de quêtes secondaires, vous aurez de quoi vous occuper entre chaque évolution de l’aventure principale. Là où le jeu se démarque, c’est qu’il vous faudra revenir régulièrement dans les différentes villes déjà visitées afin de voir si de nouvelles quêtes sont proposées au fur et à mesure de votre progression. Et pour faciliter leur accomplissement, vous pouvez leur attribuer des repères de couleur afin de savoir où vous rendre précisément pour les accomplir. Si les quêtes les plus simples se déclencheront en seulement quelques boîtes de dialogues, les plus importantes quant à elles, auront le droit à un peu plus de mise en scène. Nous pourrons suivre par exemple les aventures d’un duo de personnages, qui étaient auparavant nos ennemis, et dont on se surprend à éprouver de l’affection au fur et à mesure de leur pérégrination.

Bravely Default vous propose également de découvrir un jeu de cartes dénommé Barrage et Domination, abrégé B&D. Proposant 105 cartes différentes, chacune d’entre-elles dispose d’un nombre de cases attitrées, et certaines possèdent également des capacités spéciales. Une fois un adversaire trouvé, vous voici sur un plateau de 5x5 cases, et votre objectif est de placer vos cartes sur le plateau. Celui ayant le plus de cases (et donc de point) à la fin du jeu gagne la partie, octroyant le droit de prendre une ou plusieurs cartes du deck de l’adversaire. Réellement prenant, ce mini-jeu se veut également très frustrant, car en cas de défaite vous pourrez également vous faire subtiliser une carte par votre adversaire. Mais le plus étonnant dans tout cas, c’est que ce mode se débloque en complétant une quête secondaire qu’un joueur distrait peut facilement zapper (pensez à visiter régulièrement la salle de jeu de Savalon).

Pour ce qui est de l’aventure principale, nous ne vous divulguerons pas d’éléments clé afin de ne pas vous gâcher la joie de la découverte. Tout ce que l’on peut vous dire, c’est que l’histoire est réellement prenante malgré un classicisme qui pouvait faire peur durant le prologue. Si notre quête de base consiste à la recherche des cristaux, nous découvrirons également bon nombre de complots et autres atrocités commises par différents personnages. Si vous êtes un habitué de la licence, vous savez également que cette dernière à la fâcheuse habitude de proposer des boucles de scénario répétitives. Soyez rassuré, cette idée à été mise de côté pour cet opus pour vous proposer… autre chose.

Un super jeu sur un support à la traîne

Si l’on parle d’un plan purement esthétique, Bravely Default II arrive à nous enchanter grâce à son chara-design nous donnant l’impression un « spectacle de marionnettes », et surtout ses différentes villes peintes à la main, dont on se plaît à explorer chaque recoin pour débusquer les différents trésors débusqués. Le jeu propose même une option (active de base) pour flouter les extrémités de l’écran pour « centrer » l’action. Mais tout ça est gâché par les limitations techniques de la console. Le jeu souffre d’un aliasing très prononcé, encore plus percutant lorsque le jeu effectue un zoom sur les personnages. Le jeu se permet même quelques ralentissements sur la carte du monde dans les zones trop « chargées » d’effets. On pensera notamment à la région de Holograd, un calvaire quand il commence à pleuvoir. 

Mais malgré les difficultés techniques, le jeu arrive quand même à se démarquer, en proposant des paysages riches et variés, et de nombreux donjons qui auraient peut-être mérité d’avoir quelques énigmes au lieu de n’être que de simples couloirs. Les développeurs ont également mis l’accent sur les effets météorologiques comme la présence de brouillard, ou encore les tempêtes de neige sur la carte du monde comme dans certains donjons. Côté audio, la musique est composée par Revo et propose des thèmes très plaisants à écouter et qui s’accordent parfaitement à l’ambiance des différentes villes et donjons que nous parcourons. Ils ont également fait le choix d’une musique dynamique sur la carte du monde, qui change d’instruments en fonction de la zone explorée. Et que dire de la musique des combats… S'il n’y avait qu’un point négatif à noter, ce serait quelques musiques de donjon qui sont assez redondantes. Enfin, nous avons également le droit à un doublage anglais ou japonais au choix. Comme toujours pour l’anglais, Square Enix aime varier les accents de ses doubleurs pour donner des touches occidentales, russes, orientales etc.

Petit bonus qui fait toujours plaisir, on a également le droit à un compendium très complet dans les menus du jeu. Cinématiques, visuel des armes, index complet des monstres scannés, des objets, mais aussi un catalogue de toutes les cartes du jeu B&D. Square Enix a su profiter des retours lors des précédentes démos proposées aux joueurs pour corriger plusieurs éléments au fur et à mesure du développement du jeu, comme l’amélioration de la lisibilité des menus. Par contre le jeu souffre encore de quelques soucis d’équilibrage. On notera par exemple la présence trop fréquentes de coffres piégés par des monstres, annoncés par la phrase « une vilaine surprise surgit du coffre ». Autre point qui me dérange personnellement, c’est la possibilité de trouver des objets en coupant des herbes hautes sur la carte du monde. S'il fait plaisir de trouver potions et autres plantes, il est en revanche plus bizarre de tomber sur des armes et des armures de très bonnes qualités de manière aléatoire.

 

8.5
Bravely Default II propose une expérience J-RPG à l’ancienne, remise au goût du jour et sublimée par un gameplay riche, une histoire captivante, des musiques et un doublage d’excellente facture. Proposant une grande durée de vie en fonction de votre volonté à dénicher tous les secrets du jeu et accomplir toutes les quêtes annexes, Bravely Default II est sans nul doute un indispensable dans votre ludothèque Nintendo Switch si vous êtes un amateur du genre.

  • Une formule idéale pour les amateurs de J-RPG
  • Une histoire prenante du début jusqu’à la fin
  • Le système Brave et Default
  • La richesse du système de classes
  • Des quêtes annexes très intéressantes pour le Lore
  • Le farming moins poussif grâce à quelques options
  • La bande-son enivrante
  • Le jeu de carte B&D addictif
  • Un post-crédits bien complet
  • Aliasing persistant et des ralentissements
  • Une majorité de donjons couloirs
  • La nature trop généreuse
  • « Une vilaine surprise surgit du coffre »