Nintendo Switch

Biomutant

Test Switch

Biomutant

Par Lotario - Le 14/05/2024 à 15:00

Biomutant est un titre édité par THQ Nordic dont le développement avait été réalisé durant le rachat de l’éditeur. Sorti sur d’autres plateformes en 2019, il avait reçu un accueil mi figue mi raisin. Cependant, il décide de faire un come back sur Nintendo Switch et sera disponible à compter du 14 mai 2024. Toujours éditée par THQ Nordic, cette nouvelle version nous aura-t-elle donné envie de nous plonger dans cet univers très particulier flirtant à la fois avec la spiritualité des arts martiaux et l’ambiance post-apocalyptique ?

Sauve ce nouveau monde petit scarabée !

L'aventure se déroule dans un univers où l’humanité n’est plus. Et on comprend aisément pourquoi. Sûrement en raison des joies de la pollution. Toutefois, même en l’absence de l’humanité, le monde ne se porte pas si bien. En effet, l’arbre monde, nécessaire à l’équilibre, se dépérit. Ses quatre gigantesques racines sont mises à mal par de terribles créatures. Mais même face à ce danger, les tribus locales ne savent pas s’entendre et leur rivalité fait rage. Ainsi, c’est vous qui allez devoir sauver ce monde en ruine. Il convient dans un premier temps de créer votre avatar et choisir sa classe afin de mettre à profit ses spécificités (distances, énergie psy, corps à corps, etc.). Il est temps de vous lancer dans l’aventure et c’est là que le titre vous fait montre de toute sa capacité à offrir un monde totalement décalé et assumé.

En effet, les dialogues sont doublés par une voix off, car oui, le langage de ces créatures thérianthropes ne nous est pas compréhensible. Plusieurs personnages apparaissent comme complètement loufoques, de même que certaines situations. Très rapidement, on vous fait comprendre de l’importance de vos choix, qu’ils auront des conséquences. Cela se traduit par des choix moraux qui influent sur votre côté lumineux ou ténébreux. Un peu comme le Ying et le Yang. De la même manière, vous pouvez prêter allégeance à une tribu et donc soumettre les autres, les anéantir ou bien les rallier. Encore une fois, il faut en mesurer les conséquences. Beaucoup de choix s’offrent à vous, vous laissant par moment hésitant. Il faut avouer que même si certaines grandes lignes de l’histoire sont immuables, le fait de pouvoir assumer (ou pas) les conséquences de ses actes est très vite appréciable. Toutefois, n’oublions pas que la voie du combat est notre et qu’il faut aussi, outre la moralité, croiser le fer !

Arts martiaux, pétoires et mutations

Le gameplay en soit est plutôt classique pour un open world. Il faut se déplacer ci et là, explorer, fouiller pour trouver du matériel et bien évidemment débloquer les voyages rapides en urinant sur des poteaux (oui, le titre s'assume. C’est une manière de marquer son territoire). Une multitude de quêtes vous attendent qui ne sont d’ailleurs pas très originales, c’est plutôt leur narration et leur contexte qui le sont. Passons aux combats. Très sommaires, il faut se contenter de taper et esquiver la plupart du temps. Malgré tout, la diversité des armes permet de casser le côté redondant. En revanche, impossible de gommer la mollesse de ceux-ci tant on ne ressent rien en combat (et l’absence de sons marquants n’aide pas). De même, pouvoir maintenir ses ennemis à distances avec un florilège d’armes est assez amusant et même grisant par moment même si la visée peut parfois laisser à désirer (le lock qui se retire à tout moment). 

Mais le titre sait apporter encore plus de diversité grâce à ses mutations et autres améliorations martiales. Ces dernières permettent de débloquer de nouvelles techniques de combat par type d’armes afin de varier les plaisirs et mieux déstabiliser vos adversaires. En revanche, les mutations quant à elles sont plus apparentées à des pouvoirs. Afin de coller à l’atmosphère du titre, qui laisse présager à un héritage de produits chimiques laissé par l’homme, vous pouvez lâcher une sorte d’acide à terre pour empoisonner et rendre malades vos ennemis par exemple. Il faut avouer que c’est  très plaisant tout en étant un poil sadique. Outre cet aspect, il convient d’équiper votre héros. Ainsi, en fouillant des coffres, enfin en tirant la chasse de toilettes, vous pouvez trouver de l'équipement (rassurez vous, il existe aussi des coffres plus classiques et plus propres). Outre ces trouvailles, vous collectez des matériaux (ou recyclez ce l’équipement inutile) pour vous créer votre propre arsenal et vos propres armures. Enfin, il est aussi possible d’apprivoiser des bestioles qui servent ensuite de monture afin de faciliter votre exploration.

Les dégâts de ce monde sont aussi visuels

Côté technique, le titre n’était déjà pas brillant mais artistiquement plaisant. Le portage sur Switch ne se fait pas sans douleur malheureusement. Le titre manque cruellement de finesse, il est lent (sans pour autant avoir de ralentissement), et reste assez fade à l'œil (les couleurs ne nous flattent pas la rétine). On sent inévitablement les concessions qui ont été faites. Sauf que on a comme une impression de silence et de vide. L’atmosphère a du mal à s’exprimer tant c’est atténué sur le plan sonore. Comme explicité précédemment, on ne ressent quasiment aucun son lorsque l’on porte un coup ce qui ramollit davantage les combats qui ne sont déjà pas foufous). Et c’est fort dommage car artistiquement, le titre tient quelque chose, il transpire malgré tout un ambiance plaisante et accrocheuse. Il est regrettable que la technique vienne gâcher tout ce travail.

En revanche, il brille sur son écriture et ses possibilités. Le titre propose plusieurs fins qui sont bien évidemment liées à vos choix. Il faut le relever car c’est ce qui donne envie de relancer une partie afin de tenter d’autres perspectives, s'allier à d’autres personnes et donc découvrir une issue différente. C’est assez rare pour le noter, mais pour le coup, la rejouabilité du titre (surtout pour un open world) est grande et force de s’y accrocher. Il faut en effet une bonne quinzaine d'heures pour en venir à bout (sans tout explorer) Par ailleurs, c’est son univers qui sait aussi accrocher le joueur en proposant une analogie de l’avenir qui se profile pour l’humanité (en étant toutefois fois très fictif !). L’écriture des personnages est quant à elle aussi loufoque que drôle. Malheureusement, certains moments sont entachés par la réalisation et la mollesse (oui encore) des cinématiques.

6
Biomutant persiste et signe sur sa qualité mi figue mi raisin. Offrant un univers attirant, loufoque, sérieux et postapocalyptique, il souffre malheureusement d'une technique qui le dessert trop souvent. Malgré cela, le titre reste plaisant à parcourir et sait nous accrocher grâce à son système de choix / conséquence qui pousse le joueur à en découvrir toutes les possibilités. En conclusion, une technique décevante pour une atmosphère excellente.

  • Un monde ouvert artitiquement réussi....
  • Un scénario aux choix multiples accrocheur...
  • La multitude d'armes différentes...
  • ... Mais souffrant d'une technique ne lui rendant pas honneur
  • ... Desservi par une mise en scène trop fade
  • ... Offrant des combats bien trop mous
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