Nintendo Switch

Battle Brothers

Test Switch

Battle Brothers

Par C-Ptique - Le 19/03/2021 à 10:00

Sorti sur PC en 2017, Battle Brothers est un de ces jeux qui a réussi à se démarquer et à se créer une communauté très large, au point qu’il existe même un Wiki en français qui lui est dédié. Il faut dire que son ambiance médiéval fantastique et la grande liberté qu’il présente a de quoi accrocher, d’autant qu’il s’agit du premier jeu du studio . Forcément, sa sortie sur Switch ne pouvait que nous intriguer et nous pousser à en faire un test. Voyons donc si son portage est une réussite.

Bien choisir son départ

Battle Brothers se présente comme un jeu de stratégie au tour par tour qui nous met au commandement d’une troupe de mercenaires. Avant de débuter, le jeu nous demande dans quelles conditions on souhaite débuter. On peut en effet choisir entre 14 groupes différents (DLC inclus), chacun ayant son histoire et ses caractéristiques. Ainsi, le premier cas, correspondant au tutoriel, nous met dans la peau d’un commandant en second alors que notre troupe ressort affaiblie de sa dernière mission à cause d’une embuscade, le premier objectif sera de recruter de nouvelles personnes et de l’armement pour se refaire une beauté. On peut aussi évoquer les mercenaires sudistes qui, après avoir défendu des marchands, cherchent à gagner en puissance. Les chasseur d’hommes pourchassent des fuyards pour le compte de leur employeur. Ou bien encore, il y a les gladiateurs qui ont atteint la gloire et cherchent désormais à se battre pour l’honneur, ils sont expérimentés au combat mais si le trio de base meurt, la partie est terminée.

Cela nous amène à évoquer un autre point : la durée de vie faramineuse. En effet, les quêtes, les cartes et de nombreux autres critères sont générés de façon procédurale et la partie dure aussi longtemps que la troupe survit. Le jeu est quelque part un jeu d’arcade puisqu’il a un système de score. Sauf cas particuliers comme les gladiateurs évoqués à l’instant, du moment où il y a encore un soldat de la troupe qui survit au combat, la partie continue. Dès lors, l’objectif est d’aller le plus loin possible dans le jeu pour faire le meilleur score possible, le choix du groupe au début ne fait que changer les conditions de départ.

Il est regrettable que cette longévité ne s’accompagne pas d’une meilleure ambiance. Certes, les musiques sont très jolies mais le sound-design laisse à désirer, les bruitages sont rares en-dehors des combats. Il n’y a même pas de son lorsqu’on sélectionne quelque chose dans les menus ou sur l’interface. Le jeu manque aussi de chaleur humaine car même si le parti pris est de raconter l’histoire à l’écrit, il aurait pu ajouter des petites sonorités pour laisser deviner une voix aux personnages comme dans The Legend of Zelda ou Yes, your Grace. En revanche, la narration est vraiment au top grâce à l’écriture très soignée des textes.

Des batailles riches en émotions

Lorsqu’une bataille est sur le point de débuter, dans le cadre d’un contrat ou d’un pillage, nos éclaireurs nous avertissent des forces en présence présumées. On peut alors choisir d’engager le combat ou de reculer. Si on s’engage, alors les combats se font au tour par tour. Chaque personnage dispose d’une barre d’actions lui permettant de réaliser un certain nombre d’actes à chaque tour : déplacements, attaques, défense, actions spéciales comme se délivrer d’une toile lancée par une araignée géante... Il faut aussi gérer la fatigue et le moral. La fatigue augmente progressivement et diminue les capacités de combat, le moral lui augmente au fil des ennemis battus ou diminue au fil des alliés qui tombent. Si on ajoute le système de bonus et de malus comme des jambes cassées ou le moral à bloc qui durent pendant quelques jours, le sort de chaque bataille peut être très différent. Ce n’est pas évident au début mais apprendre à gérer tous ces critères peut renverser le cours d’une bataille qui semblait perdue d’avance.

En contrepartie, la mort de chaque personnage est définitive, même en mode facile. Mieux vaut réfléchir à deux fois avant de foncer dans le tas car il faudra recruter de nouveau derrière et donc se rendre en ville et dépenser de l’argent, une situation qu’il vaut mieux éviter. C’est encore plus vraie pour les unités précieuses comme les arbalétriers, ceux-ci peuvent faire de gros dégâts mais il faut leur accorder une action pour recharger et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’allié sur la trajectoire du carreau. En plus, ils sont très vulnérables aux attaques. Si on combine aux quelques ennemis coriaces, on comprend que le jeu peut s’avérer difficile.

Une fois le combat achevé, il est possible de ramasser du butin sur nos ennemis, tantôt on peut gagner très gros, tantôt on fait vache maigre mais attention à prendre en compte les capacités d’emport. Nos personnages gagnent également de l’expérience et passé un certain niveau, on peut améliorer leur santé, leur moral, leur endurance à la fatigue, leur résolution (qui permet de gagner plus de moral lors des victoires), l’initiative (qui diminue la fatigue acquise lors des combats et ses effets négatifs), la puissance des attaques des armes de mêlée et à distance ainsi que les défenses. On peut tout aussi bien choisir de spécialiser une unité dans un ou plusieurs domaines ou bien de rester général en fonction de la stratégie que l’on emploie.

Gardes tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près..

En-dehors des combats, plusieurs paramètres doivent être gérés pour mener sa partie à bien. Il y a en premier lieu la nourriture, le budget et le matériel (pour entretenir son équipement), ils s’épuisent chaque jour afin d’entretenir la troupe et plus est on est nombreux, plus ils s’épuisent vite. Il faut donc constamment en racheter dès que l’on en a l’occasion car si l’un de ces critères tombe à zéro, la troupe n’est plus entretenue et on risque la mutinerie et la désertion, entraînant la fin de la partie. Il faut également gérer les soins et les munitions afin que nos combattants soient toujours prêts mais là, on n’en consomme que si on en a besoin.

Entre deux batailles, on se déplace sur une carte qui s’avère gigantesque et elle aussi générée de façon procédurale. Sur cette carte, on y trouve des lieux de toutes sortes que l’on peut attaquer ou piller à notre convenance mais c’est à nos risques et périls, notre réputation peut en pâtir auprès des habitants. Notez qu’il est possible de monter un camp à tout moment afin que nos compagnons récupèrent leur santé. On y trouve aussi des villes et des villages où on peut faire des affaires et vendre notre butin, fabriquer des armes et des armures et même des trophées, recruter des hommes… Dans certaines villes, on trouve même des arènes où on peut combattre afin de gagner de l’argent.

Le recrutement est un élément très important à gérer également. En plus de donner accès à différentes armes et techniques de combat, chaque homme possède ses propres caractéristiques. Le mieux est de recruter des profils le plus diversifié possible afin d’affronter toutes les situations mais aussi pour réduire les effets négatifs de chacun. Ainsi, les mineurs se révéleront très forts et sauront manier des pioches au combat mais ils s’épuisent vite à cause des poussières qu’ils ont respiré toute leur vie. Les esclaves quant à eux ne coûtent rien en entretien mais sont très rares à trouver. Les négociants, s’ils ne se démarquent pas au combat, permettent d’acheter et de vendre à des meilleurs prix pour la troupe. Ou encore, les gladiateurs coûtent très chers à embaucher et à payer mais ils sont très doués au combat. Souvent, les recrues disposent d’un talent caché qui se révèle en combat (ou immédiatement en échange d’une somme d’argent pour faire une période d’essai), ce talent peut être positif ou négatif, on peut tomber par exemple sur un glouton qui mangera plus de nourritures que les autres. Si vous avez un peu d’argent sur vous, mieux vaut vérifier avant de recruter.

7.5
Battle Brothers est un très bon jeu tactical-RPG, et il se révèle aussi être un bon jeu d’arcade et une très belle réussite pour un premier titre. On peut commencer une partie dans de multiples situations et dès l’instant où on maîtrise la situation de notre compagnie et les techniques du jeu, la durée de vie peut être infinie. On peut ainsi passer de très longues heures à parcourir la carte pour battre des adversaires, trouver des trésors et faire du commerce. Certes, le jeu nécessite un temps d’adaptation mais passé ce cap, on se laisse embarquer par la narration. On aurait cependant aimé avoir des animations plus fournies et une ambiance plus travaillée, notamment au niveau des bruitages.

  • La narration qui crée une empathie immédiate avec les personnages malgré la génération procédurale.
  • La durée de vie potentiellement colossale.
  • Les multiples situations et événements qui peuvent survenir.
  • Le mode Ironman qui ne permet plus de charger ses sauvegardes pour encore plus de défis.
  • Graphismes et narration très travaillés.
  • Démarrage assez compliqué pour comprendre le fonctionnement du jeu.
  • Pas de version française.
  • Les personnages sont rarement animés.
  • Quelques temps de chargement (très) longs.

C-Ptique

Testeur en scaphandre
Pas d'images pour ce test.