Graphiquement, Ayo the Clown impressionne. Le studio indépendant Cloud M1 a réalisé un travail remarquable couplé à une direction artistique mignonne qui rappelle forcément le côté enfantin d'un Yoshi. Est ce que ce monde rondouillard est aussi plaisant à parcourir que Yoshi Crafted World ou est ce que ce n'est qu'une illusion ?
La souplesse d'un clown
Déroutant pour un jeu de plate-forme, vous débutez sans la possibilité de sauter. A la fin de ce niveau sans bond, un trophée vous est octroyé afin de pouvoir réaliser des sauts. En progressant, votre petit clown pourra courir, planer avec un ballon, effectuer un saut piqué (pas le cassoulet évidemment), glisser sur des pentes, effectuer des wall jump et tacler dans des endroits exigus. Si le maniement global du héros est agréable et fluide, il est dommage de constater que les tacles posent problème. Leur exécution n'est pas des plus pratique et surtout la glissade ne se prolonge pas toujours au même endroit. Il est alors difficile de savoir à quel moment votre tacle s'arrête, accroupi entre 2 zones de piques mortels.
Le joker a des ennemis
Notre petit héros peut tuer ses ennemis avec un marteau, une épée ou une boule de neige. La latence de ses attaques rend ses actions frustrantes. On préférera, la plupart du temps, sauter sur la tête d'un ennemi, quand cela est possible. La hit-box est la zone où il est possible de se faire toucher et d'attaquer un ennemi. Celle-ci est bien plus petite que la plupart des jeux de plateforme vous obligeant à bien gérer vos sauts sur la tête d'un monstre. De plus, ces adversaires sont parfois de la même taille que votre héros vous donnant peu de marge de manœuvre. Les affrontements contre les boss sont plus intéressants. Bien que les pattern soit plutôt classique pour la majorité des patrons, les combats savent se renouveler en changeant la zone de jeu. Tapis roulant, lave, combat dans les airs, tête en bas ou au volant d'un char, l'environnement dynamise ces combats de boss.
Classique et efficace
Le jeu se veut assez enfantin dans les rondeurs de sa direction artistique et dans sa façon de raconter sa petite histoire. De temps à autre, vous visionnez une cinématique en dessins, accompagnée d'une voix off en anglais, qui appuie un peu plus la narration à la manière d'un conte. Les compositions musicales ne sont pas inoubliables mais plutôt bonnes et sans fausses notes. Les situations de jeu sont assez variées. Ayo the Clown empreinte évidemment au ténor du genre comme Mario, Sonic, Yoshi ou Donkey Kong. Vous découvrez des niveaux horizontaux mais également verticaux, des courses poursuites et des stages à défilement automatique qui font parti des phases classiques dans le genre. Chaque stages tentent d'apporter une idée nouvelle mais rarement jamais vue dans un autre jeu. Aussi, le level design est inégal. Certains niveaux ont de bonnes phases de plateforme alors que d'autres ont des passages vides et répétitifs. On sent la volonté du studio Cloud M1 a créé des stages longs. Cependant, l'idée de départ, même si bien exploité, est malheureusement trop utilisée. Court et plus intense aurait été la solution.
D'inévitables transformations
En passant dans une machine, Ayo a la possibilité de piloter 2 véhicules. L'hélicoptère se manie bien et possède 2 armes : la mitrailleuse et la bombe. Les petites zones de shoot'em up sont sympathiques tout comme le boss qu'il faut battre dans le siège de l'hélico. La second véhicule est le char. Grâce à des propulseurs, vous pouvez sauter. On sent la lourdeur du char ce qui rend les phases de plateforme un poil plus difficile par rapport à la vélocité du clown. Le char a, bien entendu, un canon. Le studio Cloud M1 a eu la mauvaise idée de configurer les boutons R et ZR pour régler l'inclinaison du canon. Cette action n'est pas intuitive et plutôt lourde à la longue, dommage. Il arrive que notre notre petit héros se balade avec une botte sur la tête. A ce moment il se transforme en Godzilla ce qui permet de cracher des flammes mais aussi de perdre son ballon pour planer.
Durée de vie honnête
Sachez que ce jeu est relativement facile. 3 niveaux de difficulté sont disponibles à tout moment dans les options. Le niveau difficile ajoute, de façon intelligente, d'avantage d'ennemi et de piège. Nous vous conseillons le mode normal ou difficile si vous êtes un habitué de ce type de jeu. Les 30 niveaux répartis en 9 mondes confèrent à Ayo the Clown une durée de vie d'environ 10 heures pour le 100%, ce qui est honorable vu le genre. Entre les niveaux, vous dirigez votre petit clown sur une map linéaire. Pas d'embranchement ni de niveaux spéciaux à noter hormis la pêche, qui revient tout les 2 mondes dans des variantes. Cette activité est très répandue dans les jeux vidéo mais cette fois, l'intérêt et le plaisir de jeu est inexistant. Vous contrôlez votre hameçon vers un poisson, l'attrapez avec le bouton A et matraquez le Y afin d'enrouler votre ligne. C'est tout. Chaque poisson vous donne des diamants.
L'argent, trouvable partout dans les niveaux sous diverses formes, vous permet d'acheter des choses à des marchands en ville. En effet, dans le premier monde, une case vous envoie vers un petit village. Ici, plusieurs personnages croisés lors de vos aventures vous attendent afin de vous vendre diverses capacités comme un cœur supplémentaire ou un ballon plus résistant. Ces PNJ vous proposent également des défis. Malheureusement, ce système est peu clair. Vous discutez avec le personnage mais n'avez pas la possibilité de valider le défi. Aussi, la demande de défi est assez floue et il n'est pas toujours facile de savoir dans quel stage il se déroule. En sachant que les niveaux se terminent entre 10 et 30 minutes, il aurait été sympathique d'avoir un élément qui indique si un défi est disponible. On regrette aussi qu'aucun menu récapitulatif de tous les niveaux soit présent afin de voir rapidement dans quel stage on aurait manqué des items cachés.