La magie des jeux indépendants, c'est que tout le monde peut s'y risquer. Et on a eu des exemples géniaux de développeurs qui font leur jeu tout seul, et rencontrent le succès. Alors il est temps d'être patriotique et de s’intéresser à Ataraxie, un jeu indépendant français. Cocorico !
Test réalisé d'après une version fournie par le développeur
Jump like an Egyptian
L'histoire commence alors que vous êtes mort. Bah oui, c'est dommage, mais vous, Antef, le pharaon, avez été assassiné par vos prêtres, de vils traîtres prévoyant de dégager le dieu Créatine du panthéon, et vous aussi, tant qu'ils y sont. Sauf que Créatine n'a pas dit son dernier mot, et vous ramène à la vie, toute momie que vous êtes, afin de vous venger. Il est alors temps pour vous d'arpenter votre propre tombeau, la surface bien hostile, car la lumière du soleil n'est pas votre amie, et d'apporter la justice aux malotrus qui ont osé vous occire. Le temps d'ajuster les bandelettes, et on y va !
Ataraxie est un jeu de type métroidvania : la carte est grande, en partie inaccessible, et vous allez la débloquer grâce... au fait de battre les boss. Pas d'obstacles à surmonter avec des nouvelles capacités, mais plutôt une foule de portes fermées qui s'ouvriront au moment de la mort d'un des boss. Au moins en début de jeu. Un système un peu frustrant car il semble arbitraire : autant une falaise trop grande, c'est dommage mais c'est comme ça, mais une porte fermée, ça sent le blocage imposé au joueur, et ça joue beaucoup sur l'immersion, surtout en tout début de jeu.
Il est donc temps d'aller débusquer du vilain, et si ce n'est pas trop dur, car le jeu a eu le droit depuis sa sortie à quelques ajouts sympathiques comme des mises à jour en temps réel de la carte quand on ouvre une forme fermée par exemple, les boss, eux, sont absurdement difficiles : bien trop forts, hitbox mal communiquée, mécaniques qui vous one-shot et qu'on ne peut pas voir venir, les erreurs de game design s'accumulent, et toutes les faiblesses d'un jeu proposant pourtant quelques bonnes idées se voient exposées au grand jour.
A demi-pourrissant
Commençons tout de même par les bonnes idées du titre, car il en possède pas mal. Vous pouvez trouver des points d'amélioration et les dépenser pour améliorer vos stats, bonne alternative au level-up qui récompense l'exploration. La lumière du soleil vous inflige différents statut en fonction de sa couleur, mettant l'accent sur votre condition de mort-vivant. Et vous pouvez choisir la voie de la facilité en acceptant des bonus en échange de corruption dont vous pouvez vous purifier en battant des ennemis. La carte est grande et les petits donjons sont sympas, avec des mécanismes à trouver et à débloquer plutôt que de juste devoir passer au travers de vagues d'ennemis. Et si le jeu vous semble trop dur, un mode facile est dispo. Enfin bref, il y a du bon.
Mais pas que. Le jeu est globalement mou et manque de feedback, d'un peu de « oomph ». Bien sûr, une si petite équipe ne peut pas produire un équivalent de Symphony of the Night, mais les ennemis ne reculent pas les coups, ça manque d'impact, et les combats semblent mous. Le mouvement n'est pas toujours très fluide, surtout en ce qui concerne les sauts contre les murs, et puisqu'on parle de choses qui sont molles, attendre que la lumière du soleil change de couleur vous arrête souvent net. Alors oui, on peut apparemment échanger de la corruption pour éviter d'attendre, mais si c'est un problème tout le temps, autant revoir l'idée. Et inutile de revenir sur les boss, stupidement difficiles, et mal désignés, qui vous annihilent en deux coups. Vous n'avez pas les outils pour les battre sans vous prendre la tête, c'est aussi simple que ça.
Les graphismes sont aussi un point assez difficile à aborder. Oui, ce n'est pas une grosse équipe, mais ce n'est quand même pas très joli. Si un gros travail a sans nul doute été fourni sur les décors et certains boss, les sprites mobiles (ennemis, votre héros) sont plutôt primitifs. Primitifs mais pas sans charme : ce n'est pas sans rappeler les vieux jeu sur disquette. Était-ce là l'intention ? En tout cas, la musique, elle, est au top, avec de bonnes compositions, même si le sound design, lui, ne l'est pas trop, accentuant le côté « mou. » Des updates ont déjà corrigé certains problèmes depuis la sortie PC du jeu en Avril, alors il reste possible que Ataraxie s'en tire mieux dans le futur.