Astérix & Obélix  Baffez-les Tous ! 2 est un beat-them-all développé par le studio Mr. Nutz, qui avait déjà conçu le premier épisode. Edité par Microids, le jeu nous permet d'incarner l'un des deux héros gaulois les plus connus de l'univers, distributeurs officiels de patates des armées romaines depuis quelques décennies dans les bandes-dessinées portant leurs noms et signées feu Uderzo et Goscinny. Améliore t-il la recette du premier ? C'est ce que nous allons tâcher de voir dans ce test !

Ce test a été réalisé à partir d'une clé fournie par l'éditeur.

Un genre tout trouvé...

Beat-them-all et Astérix, c'est un mélange tout trouvé. Il faut dire qu'une bd qui met en avant les mandales que collent de temps à autre nos irréductibles Gaulois à des Romains bien en peine ne peuvent guère inspirer d'autres genres de jeux, si ce n'est de la plateforme. Un domaine dans lequel la licence a déjà trempé d'ailleurs, mais revenons à nos Romains. Premier point positif, le jeu est beau, très beau, c'est simple, on se croirait directement impliqué dans une BD que les auteurs eux-mêmes n'auraient pas reniée. Sur la technique en elle-même, il n'y a rien à redire, malgré le grand nombre de personnages à l'écran, le framerate est toujours stable dans son ensemble. L'ambiance est prometteuse d'emblée puisque l'on a droit à une introduction totalement doublée en français, qui plus est par les voix officielles d'Astérix et Obélix que sont Claude Donda et Guillaume Briat. L'enrobage a donc clairement été pensée pour que l'immersion soit totale, difficile de faire mieux dans le genre.

Le neveu d'Abraracourcix Goudurix, a fait des siennes auprès des Romains, ce qui a suscité leur colère. En effet, ces derniers pensent qu'il a participé au vol de l'Aquila de Lutèce avec son père Océanonix, ce qui fait que César a dépêché ses légions pour obtenir réparation du préjudice subit. Astérix et Obélix vont donc devoir s'employer à aller jusqu'à Lutèce pour enquêter et traquer le vrai coupable. Le prétexte est donc tout trouvé pour nous faire livrer des combats aux Romains jusqu'à plus soif. Tout se passe sur un bon vieux plan en 2D à scrolling horizontal, qui a fait ses preuves depuis fort longtemps dans le genre du beat-them-all, on incarne Astérix ou Obélix, que l'on peut interchanger en pressant une touche. Une touche sert à coller des baffes et, petite nouveauté au passage, une jauge se remplie à force de prendre et/ou de donner des coups. Une fois partiellement remplie vous pouvez déclencher une furie qui fait que le personnage à l'écran tape plus fort et se déplace plus rapidement. Si la jauge est complètement remplie, ce sera un coup ultime que pourront déclencher les personnages.

...Mais qui affiche rapidement ses limites

Malheureusement, aussi fun que cela puisse l'être, maltraiter du romain à gogo devient rapidement ennuyeux. Il faut dire que le genre de jeu en lui-même, à savoir le beat-them-all, finit par lasser même ses plus grands adorateurs au bout de quelques heures, à moins de proposer toute une pléthore de nouvelles possibilités, des mini-jeux qui distraient autrement entre deux séries de castagne, ou encore un gameplay suffisamment varié avec une véritable progression de puissance pour donner envie aux joueurs de continuer. Ici, rien de tout ça, il n'y a aucune évolution au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu, on se contente de bourriner, d'esquiver de temps à autre, et c'est à peu près tout. Pour une suite, on était en droit d'attendre davantage de surprises de la part des développeurs, personne n'aurait même crié au plagiat si ils avaient repompés à leur sauce des innovations d'autres jeux du genre ou du moins certains éléments parmi les meilleurs représentants du genre, à l'instar d'un Street of Rage 4, par exemple. 

Mais non, ici ce n'est pas le cas, même les mini-jeux inclus dans le premier opus ont tout simplement disparu. Les combats de boss sont quasiment inexistants ou alors repris directement du 1er opus, ce qui est dérangeant dans le sens où il y avait largement la place de proposer n'importe quel antagoniste principal autre que César de n'importe quel album, vu le "bestiaire" existant. Les combats pourront paraître brouillons par moment dans le sens où il faudra marteler la touche de coups sans laisser le moindre répits à vos adversaires, surtout lorsqu'ils attaqueront en masse, sinon gare à votre jauge d'énergie. Au moins, celle-ci n'est pas partagée par les 2 personnages, contrairement au premier opus, Astérix et Obélix disposant chacun d'une barre de vie qui leur est propre. La touche dédiée à la protection est peu utile, celle-ci ne durant jamais très longtemps, et c'est dommage car cela aurait pu au moins ajouter une autre possibilité que le run & kick omniprésent.

Pas de quoi fouetter un romain

Outre sa redondance, le jeu n'innove clairement pas, en particulier vis à vis du précédent opus. L'impression d'avoir un dlc plutôt qu'un nouveau jeu se justifie aisément malheureusement, il y a bien 2 ou 3 nouveaux coups mais on ne va pas se mentir, la plupart des joueurs ne les utiliseront pas et se contenteront de mitrailler la touche de coup de poing pour progresser. Pire, seulement 3 nouveaux ennemis font leur apparition dans ce jeu, et encore on a plutôt affaire à des clones qu'autre chose. Le jeu sent clairement le recyclage, on s'en rend compte également lorsque l'on voit que l'essentiel du jeu a conservé les mêmes animations, les mêmes patterns mais aussi les mêmes skins de la précédente itération. 

Comptez environ 4h en difficulté normale pour en venir à bout en solo. Là encore, l'incompréhension demeure car on a moitié moins de niveau que dans le 1er jeu (22 niveaux contre 50 dans le précédent !), on perd donc une bonne heure et demie de jeu, et une fois fini il y a peu de chances que l'on y revienne. A moins de se trouver un pote qui acceptera de faire une partie en coop', ce qui fera passer tout de même de bons moments à deux, bien que trop courts. A noter qu'il n'y a aucune différence concernant le fait de jouer en nomade ou en docké sur la télé du salon. Aucun bug de sauvegarde ou de freeze n'est apparu tout au long des parties qui ont été nécessaires pour concevoir ce test.