Disponible depuis le 16 mars 2023 sur nos Switch, Alice Gear Aegis CS : Concerto of Simulatrix est un jeu de combats de méchas en 3D développé par Pyramid et édité par Pqube. Mettant en avant de jolies filles tout droit sorties d'animés japonais, est-ce que le jeu réussi à dépasser cette première impression qui consiste à tout miser ou presque sur la plastique de ses protagonistes ? C'est ce que nous allons essayer de voir à travers ce test !
Une accessibilité inégale.
Nous avons tout d'abord le plaisir de constater que tous les modes de jeu sont disponibles d'entrée, et pas seulement : tout est même déjà débloqué à l'exception de 3 personnages. Heureusement, pour les plus pressés, une petite demi-heure de jeu suffit à les débloquer, ce qui fait que l'on se lance sans plus tarder dans le mode Histoire. Après avoir choisi la fille que l'on veut incarner, on se lance dans une série de combats avec un scénario très léger et très superficiel. Que l'on choisisse telle ou telle fille, ici dénommée "actrice", le mode Histoire ne présente que très peu d'intérêt, si ce n'est que de s'entraîner à maîtriser des combats déjà faciles en soi.
Ce qui rend l'ensemble plus sympathique, c'est surtout le véritable travail de personnalisation des protagonistes. Non seulement on appréciera le travail des doubleurs pour chacune des filles, mais surtout on pourra s'amuser à les relooker et les personnaliser comme on le désirera. En effet, le mode histoire nous rapporte des crédits à chaque mission réussie - en gros tabasser une autre fille - et ces crédits nous permettent d'acheter de nouveaux costumes, mais aussi ses propres armes et pièces d'équipement.
Un scénario captivant ?
L'humanité a fuit la Terre après avoir été attaquée par les Vice, des robots extraterrestres. Le Shards, vaisseau spatial, a permis à quelques survivants de voyager à travers l'espace, tandis qu'une intelligence artificielle nommée Alice découvre une source de pouvoir permettant de combattre et de vaincre les Vice. Il s'agit ici des armures de combat, les Alice Gear, que seules quelques femmes peuvent prétendre conduire et ça tombe bien car il s'agit de la totalité des personnages que l'on peut incarner ici. Votre rôle à vous ? Les incarner, construire une alliance et superviser ainsi la création du nouveau système Aegis CS, qui n'est autre qu'un programme informatique permettant de réaliser des combats entre elles.
Comptez environ 1h par personnage pour faire le tour de chaque scénario, à travers un plateau de jeu qui avance au rythme d'un combat par jour. Au programme, du 1 contre 1, du 3 contre 3, quelques séquences cinématiques, des bonus à débloquer - les fameuses personnalisations des personnages - et c'est à peu près tout. On zappe vite les saynètes qui relatent le quotidien - désintéressant au possible - de chacune des pilotes. Malgré l'aspect dramatique des choses, tout ici n'est que légèreté voire même désinvolture. Dommage, vu le casting, il y avait largement de quoi faire une histoire plus captivante.
Un jeu chronophage ?
Inutile de vous faire languir, la réponse est à la fois positive et négative. Si aucun problème au niveau des bagarres ne viendra sérieusement perturber votre progression, tant les combats s'enchaînent avec facilité, autant il faudra faire plusieurs fois le mode histoire pour pouvoir déverrouiller et ensuite acheter les skins de tous les personnages. Sachant qu'il y a plus d'une vingtaine de protagonistes, il y a largement de quoi faire ! Mais la redondance est le prix à payer pour cela. C'est d'autant plus contraignant que les costumes sont bien visibles pendant les combats, mais pas pendant les cinématiques...
Le principal problème du jeu est clairement sa répétitivité : autant la simplicité est le maître mot du jeu, autant gagner des combats sans suer la moindre goutte de stress finit par être lassant. L'arène en 3D, fermée, vous positionne de telle sorte que vous pouvez soit aller botter l'arrière train de votre adversaire, soit esquiver ses attaques. Il suffit de bourriner la plupart du temps en martelant une touche ou deux, et la jauge d'énergie de votre adversaire finira par partir en fumée. Autrement dit, la victoire ne vous échappera quasiment jamais, l'IA étant plutôt à la masse pour le coup.
Mais alors quel intérêt à poursuivre le combat ?
Sans doute dans la variété de modes proposée. Déjà, on peut jouer à plusieurs, que ce soit en multijoueur local ou en ligne. Les adversaires humains seront sans doute d'un autre calibre, même si à l'heure actuelle il est difficile de se faire un avis tant les serveurs sont vides. Vouloir débloquer tous les skins ou du moins ceux qui nous plaisent pour nos héroines favorites donnera envie aux plus grands fans de pousser le mode histoire dans ses retranchements. Et puis, les différents jeux d'acteurs, ou plutôt d'actrices, contribuent grandement à plonger le joueur dans l'ambiance proposée.
Mais c'est à peu près tout. Techniquement, cela reste tout de même indigne d'une Switch, n'en déplaise à ses détracteurs qui la comparent parfois à une PS3 plus ou moins boostée. Les animations tiennent la route mais niveau graphismes on a déjà vu nettement mieux, y compris pour de petites productions. La musique n'a rien de transcendant, de même que les bruitages, à croire que le budget technique a été complètement ou presque été consacré dans le doublage. Quelques arènes proposent bien des obstacles mais rien de guère innovant. Le 3 contre 3 ou le mode de bataille en mêlée proposera un peu de variété mais ce dernier est parfois si confus qu'on s'en lasse vite. A noter que le jeu n'a pas été traduit en français, un comble en 2023. Aucune différence n'est à constater entre le fait d'y jouer en docké ou en mode portable.