Majogami est un jeu d'action-plateformes 2D conçu par Inti Creates, mettant en scène une certaine Shiroha, jeune femme amnésique devant lutter contre de puissances sorcières dénommées Majogami. Auteurs de jeux du même acabit tels que les Gunvolt ou encore Gal Guardians, Inty Creates se sait attendu au tournant, leurs productions du genre n'étant pas toujours synonymes de réussites, on pensera ainsi par exemple à Mighty n°9 qui n'avait guère su convaincre en son temps. Mais le studio peut compter sur le talent de ses développeurs pour nous faire plaisir comme lors de leurs productions plus récentes, à l'instar de Gal Guardians : Demon Purge qui avait su trouver les bonnes grâces de Kosmo56. Tentons en tout cas d'y voir plus clair dans cette toute nouvelle production à travers ce test !
Test réalisé à partir d'un clef de jeu fournie par l'éditeur.
Mes sorcières bien-aimées.
Plongé dans le monde d'Orchesgra, nous incarnons Shiroha, à la recherche de ses souvenirs perdus, les Recarte, des cartes imprégnées de ses souvenirs. Elle est accompagnée de son père ou du moins d'un marque-page parlant, prénommé Shiori, qui se prétend comme tel. D'ailleurs l'univers proposé est rempli à satiété de monstres en papiers qui tenteront à chaque étapes de vous mettre des bâtons dans les roues, sans compter les cruelles sorcières, les fameuses Majogami. Une d'entre elle en particulier ne cessera d'intervenir tout au long de l'histoire, et il ne s'agit pas de n'importe quelle Majogami, puisque la dénommée Aradia n'est autre que la cheffe de ces sorcières. La personnalité de chaque personnage apparaissant dans le jeu est assez forte pour que tout ce petit monde arrive facilement à se démarquer les uns des autres. L'atmosphère du jeu s'en ressent puisque les passages pendant lesquels Aradia viendra soit vous narguer, soit s'en prendre à votre père, sont ponctués d'humour et amusent le joueur.
Inti Creates ne se refuse rien et cela se voit lors des dialogues entre personnage. Nul doute que les calembours quelques peu pervers de Shiori sauront également divertir les joueurs, tout comme le côté complètement déjanté d'Uyuha, une étrange commerçante qui vous vendra tout un tas de choses. Des entités astrales sont également de la partie, vous conférant leur pouvoir en fusionnant avec Shiroha. Ainsi, Sirius, Antares et Pollux vous permettront de tirer des flèches, de vous déplacer plus rapidement etc. Le jeu se divise en plusieurs actes, après le prologue, avec à la clef un combat de fin de niveau vous opposant à l'une des principales sorcières. Leur personnalité bien trempée se dévoile à travers des saynètes amusantes, dans lesquelles on découvre par exemples qu'une d'entre elle se construit une armée de petits-amis robots, tandis qu'une autre raconte sa fascination pour les doigts, quand une autre rêve d'être une servante toute puissante. En tout cas on ne s'ennuie pas et on a vraiment envie de continuer le jeu afin d'en apprendre toujours plus sur l'univers proposé.
Une grosse dose d'action.
Le principe du jeu repose sur l'utilisation de la lame que possède Shiroha, à savoir un katana magique dénommé Kamikiri. Avec votre lame vous devrez maîtriser une mécanique appelée Setsuna, qui consiste à verrouiller les cibles, vous propulser dans les airs d'un ennemi à l'autre et les attaquer en simultanée en appuyant sur la touche ZR. Sur le principe c'est plutôt simple comme bonjour, mais le gameplay regorge de subtilités qui ne sont pas toujours évidentes à prendre en compte. Vous avez ainsi la possibilité d'affronter vos ennemis à coup d'attaques standards avec une touche qui y est dédiée, mais beaucoup de vos adversaires sont protégés par une brume maudite qui fait office de bouclier. Et pour les en défaire, vous n'avez que 2 solutions : soit les toucher avec une attaque avec la lame Setsuna ou alors soit charger et déclencher votre Triple Setsuna en maintenant la touche ZR enfoncée pour une attaque dévastatrice. Mais l'adversaire peut ainsi contre-attaquer pendant que vous chargez votre attaque, ce qui fait que l'on peut perdre bêtement des points de vie si on n'y prête pas attention.
Une autre touche vous permet de vous protéger, mais ce qui vous sera le plus utile ici, c'est surtout de savoir contre-attaquer votre adversaire en ayant le timing parfait. Et comme mentionné plus haut, les entités astrales seront de la partie pour vous prêter leur pouvoir, ce qui ne sera clairement pas du luxe vu le challenge qui vous attend. Tout cela tend à complexifier le système de combat, ce qui peut décontenancer les joueurs n'étant pas spécialement à l'aise avec des jeux d'action en 2D suintant la bonne odeur des jeux d'action des années 90. Heureusement, les développeurs ont tout prévu puisque de nombreuses aides de jeu sont de la partie pour vous expliquer à l'écran les astuces nécessaires à votre progression. Il faudra parfois consulter les menus du jeu pour mieux comprendre quelle action envisager face à tel adversaire. Et cela s'applique en particulier face aux boss, dont il faudra analyser les paternes au mieux si vous espérer pouvoir les vaincre. Et sans trop vouloir divulgâcher, ces derniers sont dotés d'une attaque ultime particulièrement redoutable…
Une direction artistique réussie.
Visuellement, le jeu en met plein la vue. Pour peu que l'on soit adepte de somptueux graphismes 2D qui en jettent, on ne peut qu'adhérer immédiatement à la direction artistique choisie. Les décors sont riches et variés, on passe ainsi aisément d'une forêt luxuriante à un labyrinthe sous-marin tout en explorant un manoir hanté du plus bel effet. Chaque niveau est très coloré et même parfois un petit peu fouilli mais cela est volontaire pour mieux refléter l'univers dérangé d'Orchesgra. La bande-son n'est pas en reste avec des compositions très réussies qui favorisent pleinement l'immersion du joueur dans le monde proposé. Sur nos toutes nouvelles Switch 2, le jeu rutile et plait instantanément, avec des performances qui nous ont semblé en adéquation avec les capacités de la machine. Ici, pas de ralentissement même en cas d'action intense à l'écran, pas de bugs à signaler et aucun freeze n'a eu lieu durant les parties qui ont été nécessaires à l'élaboration de cette critique.
Un autre point à signaler : l'importance de récolter de l'argent. Appelé "kunoha" ici, la monnaie vous servira à acheter des charmes qui vous permettront de booster votre personnage. Les kunohas s'obtiennent en trouvant des trésors ou en éliminant les ennemis, ce qui fait qu'il vous faudra parfois refaire certains niveaux pour en récolter suffisamment pour pouvoir espérer vous offrir à la boutique des nouvelles techniques vous permettant d'occire certains boss plus facilement. Ou moins difficilement, c'est selon, car les combats de boss, bien qu'épiques, comportent tout un lot de difficultés qu'il vous faudra surmonter. Et ce même en mode normal. Les habitués des production Inti Creates seront aux anges, quant aux novices, ne vous découragez pas, le jeu en vaut clairement la chandelle. A noter que le jeu est en français et que peu de coquilles sont visibles à l'écran.
