Nintendo Switch 2

Cronos: The New Dawn

Test Switch 2

Cronos: The New Dawn

Par Lotario - Il y a 32 minutes

Cronos: The New Dawn nous est proposé par le studio Bloober Team. Il se peut que vous vous souveniez du retour assez positif concernant le remake de Silent Hill 2, c’était eux qui était aux commandes. Le studio ne souhaitait pas en rester là, et propose aujourd’hui un titre maison à part entière qui tente de renouer avec les sensations d’antan du survival horror. Pari réussi ou non ? Nous avons pu nous faire un avis complet grâce à un exemplaire qui nous a été fourni. Pour rappel, le titre est disponible depuis le 5 septembre sur Nintendo Switch 2.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Une pandémie intemporelle

Pologne, 1980, le temps s’est comme arrêté alors qu’une pandémie, provenant peut-être d’un virus inconnu, a décimé toute vie. Vous incarnez la Voyageuse, envoyée par le collectif afin de tenter de sauver l’humanité. Et pourquoi Voyageuse ? Tout simplement car vous évoluez dans un futur lointain où l'apocalypse est déjà un vieux et triste souvenir. Tout est dévasté, plus rien ne vit, tout est en ruine, morcelé par le désespoir et le vide… Toutefois, il y a bien quelque chose qui a subsisté, des créatures hostiles et terrifiantes qui ne demandent qu’à vous étriper. Mais vous devez accomplir votre mission, reprendre là où d'autres ont échoué et partir en quête d’anomalies pouvant être la clé de l’humanité.

Ces dites anomalies permettent de revenir dans le passé. Là où tout à commencé. Le Collectif, qui vous a mandaté, souhaite que vous sauviez ceux qui peuvent faire en sorte que l’humanité ne disparaisse pas à tout jamais. Il faut donc tout faire pour les extraire. Mais il faudra faire attention, là où l’histoire a commencé, des choix cruciaux peuvent vous attendre. Sans compter que chaque extraction pourra vous renforcer au péril de votre santé mentale. C’est donc une aventure horrifique qui vous attend, un péril hors norme qui vous tend les mains au milieu du désespoir de certains et de la désolation de chaque lieu.  Pourrez-vous découvrir ce qu’il s’est passé à cette époque qui a conduit à l’extinction des humains et les sauverez vous ?

Survivre seule, armée mais aux munitions très limitées

Très rapidement, on sent que le studio a pioché dans plusieurs idées ou mécaniques des références du genre. Côté Gameplay, on se rapproche très fortement de Dead Space. Vêtu d’une armure, votre personnage est lourd et peu mobile. Ainsi, la prudence est de mise et il faut en permanence garder une distance avec ces monstres parfois rapides, parfois lents mais ô combien puissants et résistants, ou encore usant de crachats pour vous atteindre à distance. Mais votre arsenal est là pour vous aider : pistolet, pompe, fusil d’assaut (bien évidemment avec un style différent de notre époque). Toutefois, ce n'est pas forcément en tirant à tout va que vous pourrez toujours survivre. Les munitions peuvent se faire très rares et il est parfois judicieux d’éviter certains affrontements. Sans compter que votre inventaire est très limité en place au début.  En revanche, il arrive que certains endroits vous obligent à affronter de nombreux ennemis.

Il faut alors user de bon sens et de stratégie. Ces créatures (que l'on ne démembre pas ici) sont très sensibles au feu. Ainsi, vous aurez dans votre tenue de quoi brûler vos ennemis (une cartouche torchère dans un premier temps). Cela peut permettre de les immobiliser quelques secondes le temps de les mettre à terre. De même, être observateur est pertinent puisqu’à certains endroits il y a des bombonnes qui explosent si l’on tire dessus ou encore des bidons qui s'embrasent. De quoi économiser quelques balles en définitive. L’arsenal peut être amélioré et donc gagner en puissance, précision, etc. Mais malgré tout il faudra prendre garde à une composante capitale et terrifiante.

Vos ennemis peuvent fusionner. En clair, un monstre peut absorber la dépouille d'un autre monstre et devenir ainsi bien plus fort et résistant. Il faut, au mieux, éviter ces situations car tout devient très vite problématique. Et c’est là que le tout devient intéressant mais surtout stressant au point de devenir paranoïaque. Je ne compte plus le nombre d’aller retour fait à la safe room pour recharger ma cartouche de feu (torchère) pour brûler tous les cadavres peu à peu de peur qu’un ennemi surgisse et s’empare de l’un d’entre eux, occasion alors un combat potentiellement difficile. C’est ainsi que l’on progresse constamment très prudemment. La tension est palpable d’autant plus que bon nombre de passages sont exigus et donc laissent peu de place à la fuite.

Pour terminer sur le gameplay, il est important de noter que la plupart des armes peuvent se charger avant de tirer. De ce fait, charger le tir le rend bien plus puissant (et sans consommer davantage de munitions). Le prix à payer est donc d’être vulnérable sur ce petit temps. Encore une fois, la mobilité, même si elle est réduite, est cruciale, il convient de bien se placer, garder ses distances et garder un œil en permanence autour de soi. De même, les combats de boss vont demander toutes les ressources disponibles et seront parfois très éprouvants (certaines hitbox ne pardonnent pas). D’ailleurs pour faire un petit parallèle, outre Dead Space, Resident Evil a aussi droit à quelques références outres le potentiel virus mais certains boss rappellent quelques souvenirs. Pour finir, sans trop en dévoiler sur le sujet car c'est une composante intéressante, les extraction d'humain peuvent vous octroyer un bonus au prix de quelques désagréments comme des chuchotements ou hallucinations. 

Une version Switch 2 à la hauteur ?

Avant d’entrer dans la technique à proprement parler, il convient d’aborder ce qui fait le sel d’un survival, à savoir l'ambiance. Et autant dire que c’est très réussi. Le titre arrive sans aucune difficulté à nous mettre dans une tension permanente. Il renoue surtout avec les survivals qui avaient su nous mettre à l’épreuve il y a quelques décennies. Sans qu’il soit pour autant insurmontable, il reste un tant soit peu exigeant. Pour partager l’expérience du jeu, la tension est montée crescendo, non pas juste par l'ambiance mais l’inquiétude de ce qui nous attend ensuite et avec quelle douleur nous passerons les passages suivants et ce, jusqu’à la fin, au point d'appréhender l'apparition de chaque nouveau boss. Cela faisait longtemps qu”il n’y avait pas eu un tel ressenti. 

Pour la technique, autant dire que la Switch 25 s’en sort plutôt bien globalement mais fait état de quelques souffrances à commencer par les jeux de lumière. Autant les lumières de l’environnement ne choquent pas, autant celle de votre lampe enlaidissent parfois ce que vous voyez (surtout de près). De plus, elle n’est pas forcément toujours de grande qualité. Ensuite, si le jeu reste stable à 90% du temps, certains passages (souvent dans de grands espaces) nous ont infligés des ralentissement / saccades assez désagréables. Même si cela reste ponctuel sur toute la durée du titre, un petit patch ne serait pas de refus. La durée de vie quant à elle est très bonne pour le genre, il faut compter entre quinze et vingt heures pour une exploration fine. De plus, le titre proposant plusieurs fins, le new game plus est le bienvenu. L’écriture quant à elle est plutôt bonne puisque l’intrigue nous aura tenus en haleine jusqu’au dénouement (même si le titre commence peut-être un peu trop timidement sur ce point. Les musiques peuvent au passage rappeler par moment Stranger Things.

8
Cronos: The New Dawn signe un retour en force du genre survival horror tant par son ambiance que son exigence. Loin est le temps d'un tel ressenti où l'aventure se vit dans la douleur, le stress et la tension. Bloober Team signe ici un titre de qualité qui saura conquérir tout amateur du genre et tout joueur voulant découvrir ce type d'expérience. Quelque carrences sont à noter sur cette version Switch 2 (lumières et deux ou trois passages mettant à mal la stabilité) mais malgré tout, l'expérience n'en est pas entachée sans compter que le titre offre une rejouabilité intéressante.

  • Un voyage temporel plutôt bien amené occasionnant une intrigue prenante...
  • Techniquement satisfaisant et assez propre...
  • Une ambiance angoissante et oppressante
  • L'amélioration de l'équipement
  • S'appuie sur de très bonne références du genre (Dead Space, resident Evil...)
  • ... qui peine un peu
  • ... mais avec un éclairage pas toujours réussi et quelques ralentissements