En 2003, il était prévu qu'une suite à The Legend of Zelda : The Wind Waker voit le jour, adoptant le même style graphique que ce dernier et reprenant son nom en ajoutant un simple 2 à la fin du titre. Mais il en fut décidé autrement suite aux ventes en-deça de ce à quoi s'attendait Nintendo pour Wind Waker. E3 2004 : les fans hurlent de joie à la vue du trailer du nouveau The Legend of Zelda : Twilight Princess sur Nintendo GameCube. Enorme et agréable surprise puisque ce Zelda se voit offrir un retour aux graphismes réalistes que tous les fans réclamaient depuis le changement fait par The Legend of Zelda : The Wind Waker. Initialement annoncé pour novembre 2005, puis repoussé à fin 2006 pour permettre aux développeurs de changer une très grande partie du monde du jeu, et accessoirement d'y ajouter la compatibilité avec la Wii, la différence majeure entre ces deux versions est sans aucun doute le changement de gameplay. En effet, la Wii se voit offrir une toute nouvelle sorte de gameplay avec le combo Nunchuk / WiiMote, de quoi offrir à la Dame Blanche un gros jeu dans son line-up. Alors, pari réussi pour Nintendo ?

Plus beau, plus blond, plus vert : Link is back !

Nous voilà replongés dans la magie des Zelda. L'histoire s'ancre entreMajora's Mask et Four Swords Adventures. Dès la cinématique de lancement du jeu, sous une musique aussi douce qu'épique, nous voyons Link galopant dans les plaines d'Hyrule sur sa fière jument Epona que l'on verra, soit dit en passant, beaucoup plus que dans les épisodes précédents de la série. Le ton est alors immédiatement donné, il s'agira du Zelda le plus sombre de tous (mais pas le plus glauque, Majora's Mask étant indétrônable à ce niveau-là). Dans cet opus, le but sera de raviver la lumière dans le monde d'Hyrule envahi par le crépuscule. Crépuscule qui ne cesse de s'agrandir à cause d'un mystérieux personnage du nom de Xanto et de ses soldats. Mais comment tout cela a-t-il pu arriver ? Comme à son habitude, Link sera malgré lui plongé dans une aventure à laquelle il n'était pas préparé. Un jour comme les autres, des soldats de Xanto firent leur apparition au village de Toal (le village de départ) pour y enlever tous les enfants. Ils assommèrent Link avant de fuir. A son réveil, la véritable aventure commencera. Il devra partir à la recherche des enfants à l'aide de Midona, une mystérieuse créature du crépuscule au rire malicieux qui aura un rôle clef dans cet opus. Cette dernière arrivera quasiment en même temps que la grande nouveauté de cet épisode de la saga Zelda à savoir : la transformation de Link en loup qui nous offrira une nouvelle expérience de jeu tant au niveau du gameplay que de l'ambiance qui règnera sous la forme de Link Garou. Midona est pour beaucoup l'un des personnages les plus charismatiques de la série Zelda, un gros plus pour Twilight Princess.

Une aventure scindée en deux une fois de plus

Il ne suffira bien évidemment pas de se contenter de sauver les enfants du village pour espérer finir le jeu, puisqu'il s'agit en réalité de la première partie du soft seulement. En effet, le déroulement de cet opus suit le schéma des précédents. On pourrait effectivement schématiser ça par : trois donjons de mise en bouche et quatre autres donjons ayantchacun un élément qui lui est propre : forêt, eau, feu, ciel… auxquels viendront s'ajouter les donjons finaux. Vous devrez d’abord, en loup (puisque lorsque vous êtes dans le crépuscule vous vous transformez obligatoirement en loup), enlever le crépuscule de trois endroits éparpillés de part le monde d'Hyrule : la forêt de Firone, le village Cocorico (et la montagne de la mort) puis le lac Hylia. Pour cela, l'Esprit de la lumière de la zone où vous serez vous donnera un calice de lumière où vous devrez y mettre des perles de lumières volées par de petits insectes qui se sont éparpillés dans la zone. Une fois l'endroit revenu à la lumière, vous revoilà humain et vous êtes prêt à partir pour le donjon pour retrouver les cristaux d’ombre que Midona recherche pour vaincre Xanto. Si cette alternance entre Link et sa forme en loup a rebuté de nombreuses personnes, elle offre pourtant un gameplay varié et permet de changer un peu les types de maniabilités - même si celle en loup n'est pas vraiment pratique, il faut le dire. On se retrouve à avancer automatiquement, quand on veut juste frapper. Pratique sur un pont hein ? 

Moins de magie pour plus d'objets 

Malheureusement, la puissance des cristaux d’ombre se révèlera rapidement être inférieure à celle de Xanto. Ce dernier blesse gravement Midona mais elle parvient à s’enfuir avec Link. On peut estimer que c'est à partir de là que commence ce que l'on pourrait considérer comme étant la deuxième partie du jeu. On devra à partir de maintenant récupérer des morceaux du mystérieux Miroir des Ombres pour pénétrer dans le monde du crépuscule où se cache Xanto, qui fera moins le mariole face à Excalibur / la Master Sword que nos deux héros auront récupérée avant de se lancer à l'assaut des quatre derniers donjons. En parlant de ça, sachez que l'épée ne sera pas le seul élément de votre équipement que vous pourrez changer. Les bottes de plomb seront toujours de la partie et les différentes tuniques feront leur retour : une tunique Zora vous permettant de respirer sous l'eau et une tunique rouge vous permettant d'être insensible aux attaques. En contrepartie, vos rubis s'épuiseront lorsque vous la porterez puisque étonnamment, la fidèle jauge de magie sera absente dans cet épisode, signant ainsi la perte des pouvoirs magiques de Link. Il s'agira dans Twilight Princess surtout de donner des coups avec des objets "réels". Plus de pouvoirs de feu ou de bouclier comme dans Ocarina of Time, pas de flèches de feu et de glace comme dans The Wind Waker surtout de donner des coups avec des objets "réels". Plus de pouvoirs de feu ou de bouclier comme dans Ocarina of Time, pas de flèches de feu et de glace comme dans The Wind Waker non plus. Tous les objets qui avaient recours à la magie auparavant ont disparu. Toutefois, Link a un panel de nouveaux objets vraiment étoffé, avec les flèches explosives, le gros boulet et bien d'autres. Le bémol, c'est que les objets acquis dans un donjon ne seront utiles que dans ceux-ci. En dehors, il sera vraiment très rare qu'on les ressorte.

La GameCube tout de même bien servie au final 

Intéressons-nous maintenant au gameplay qui reste très proche des anciens Zelda et honnêtement, on ne va pas s'en plaindre tant la formule marche bien depuis Ocarina of Time. Toujours la possibilité de locker ses ennemis, de faire des roulades, de réaliser de nouveaux coups et surtout, d'utiliser les objets de Link toujours aussi nombreux. On pourrait penser toutefois que la version GameCube de Twilight Princess est moins intéressante que son homologue Wii qui introduit le motion gaming, mais il n'en est rien. En fait, les deux versions se valent dans la mesure où la version GameCube propose des choses que la version Wii n'a pas et inversement. Ça ne semblera pas être grand chose pour les fans mais, quand on joue à la version Wii, on se rend compte du manque de la caméra manuelle qui nous permet d'observer les alentours sans se retourner. Cela a toujours rajouté un certain dynamisme au jeu, pouvoir observer ce qui nous entoure tout en marchant dans la direction qu'on veut. Egalement, si la version GameCube n'a pas le pointeur de la Wii pour pouvoir viser avec la WiiMote, les coups d'épée donnés par Link seront plus précis : vous appuyez le nombre de fois que vous le voulez sur la touche qui donne un coup d'épée. Encore une fois, c'est simple, mais toujours agiter le bras n'importe comment dans le vide pour donner des coups d'épée hasardeux sur Wii pourra en rebuter plus d'un. Côté graphismes, que les possesseurs de la version GameCube se rassurent : aucun changement par rapport à la version Wii malgré ce qu'on veut nous faire croire. Pour résumer, avec la version GameCube, vous n'aurez pas les avantages de la version Wii mais vous n'en aurez pas non plus les défauts. Un mal pour un bien. 

Au loup !

Mais qu'en est-il du gameplay lorsque Link est sous sa forme canine ? En plus d'offrir une toute autre expérience de jeu, être sous forme de loup vous permettra de disposer de nombreux avantages comme de nombreux inconvénients. En loup, Link pourra utiliser ses sens pour voir des choses invisibles ou repérer quelqu'un à son odeur, creuser pour trouver des cœurs et des rubis ou même découvrir un endroit caché. De plus, il se déplacera plus rapidement que Link sous sa forme normale puisqu'il pourra sprinter pendant un court laps de temps. En revanche, on ne peut pas dire que Link Garou soit un as des combats. Lorsque vous taperez avec votre gueule, vos griffes et votre queue, notre héros transformé en loup bougera constamment ce qui peut s'avérer être très problématique lorsque l'on est sur un pont ou juste à côté d'un trou, comme dit précédemment. En fait, on utilisera la plupart du temps son attaque circulaire, son attaque sautée ainsi que son attaque inédite qu'il réalisera grâce à Midona (qui sera sur son dos). En restant appuyé sur B, un champ noir apparaîtra autour de Link Garou. Ce dernier se jettera sur tous les ennemis qui s'y trouveront lorsque vous relâcherez le bouton B les tuant en un coup. Une chose qui peut s'avérer utile lorsqu'une horde de monstres vient à votre rencontre. D'ailleurs, vous serez parfois amené à combattre l'élite des soldats de Xanto qui seront toujours en groupe. Le but sera de les tuer en même temps, sans quoi le dernier survivant réanimera ses alliés que vous aviez vaincus auparavant. Ceci fait, un portail s'ouvrira à l'endroit où la bataille eut lieu et vous pourrez désormais vous y téléportez quand vous le souhaitez grâce à Midona. On retrouve là aussi un principe inhérent des anciens Zelda qui consiste à se téléporter à plusieurs endroits de la carte. 

Retour aux sources

The Legend of Zelda : Twilight Princess signe le retour des graphismes plus réalistes de la saga Zelda. Des graphismes, qui, à l'époque, rendent hommage à la puissance de la future défunte GameCube tout en réussissant à échauffer celle de la Wii. On retiendra en particulier les graphismes du crépuscule qui sont tout simplement magnifiques et on ne peut s'empêcher d'exprimer sa joie quand on sait qu'à la base les graphismes du crépuscule devaient simplement se contenter d'un banal noir et blanc. Un monde du crépuscule donc, qui en plus d'être magnifique aura l'une des musiques les plus marquantes de ce soft qui ne fera qu'amplifier l’atmosphère onirique et énigmatique qui se dégage de ce Zelda. Une musique qui est loin d'être la seule de qualité de cet opus surtout quand on sait que c’est un orchestre symphonique et l’illustre Koji Kondo qui en sont à l'origine. On retrouvera comme d'habitude les thèmes les plus cultes remixés et remis au goût du jour et les habituelles musiques des coffres et des solutions résolues toujours aussi mythiques. Quant aux sons, ils n'ont jamais été aussi plaisants. Notons que certains sont repris d'anciens Zelda, comme par exemple le bruit des vases qui se brisent, qui est repris de The Wind Waker. Les musiques, comme dans les autres Zelda, participent réellement à l'atmosphère sibylline et obscure de Twilight Princess et sont pour beaucoup, bien plus marquantes et puissantes que celles de Wind Waker.  

Le loup change de poil mais non de naturel 

C'est ce que se diront les joueurs ayant déjà fait Ocarina of Time par le passé, car l'unique point noir du jeu, c'est sa progression et ces énigmes vraiment trop similaires à celles de l'opus 64 parfois. De nombreuses idées, mais également beaucoup d'énigmes et de thèmes de donjons rappelleront fortement Ocarina of Time. Fort heureusement, Twilight Princess a également pioché dans la case durée de vie de Ocarina of Time. Avant sa sortie, Twilight Princess se présentait comme étant le plus long de tous les Zelda jamais créé, ce qui s'est avéré vrai le moment venu. En effet, même si on est loin de la centaine d’heures de durée de vie que Reggie nous promettait, le jeu totalise de 40 à 50 heures de jeu toutes plus intenses et épiques les unes que les autres. Bien entendu, si les quêtes annexes sont de la partie, la durée de vie du jeu se rallongera légèrement, mais leur nombre est assez décevant. Twilight Princess a beau avoir le mérite d'être le Zelda le plus long en terme d'aventure principale, c'est loin d'être le cas en ce qui concerne les quêtes annexes. A ce niveau, son grand frère The Wind Waker lui est indéniablement supérieur, même s'il ne faut pas oublier que Twilight Princess propose une ou deux quêtes particulièrement longues. Précisons tout de même que l'univers du jeu recèle de beaucoup plus de quarts de coeur qu'avant, puisque pour faire un coeur, il vous faudra non plus quatre quarts mais cinq cinquièmes. Les quêtes annexes ne sont pas le seul élément culte de la saga a avoir perdu de leur superbe, puisque contrairement aux autres épisodes, Twilight Princess ne proposera aucun nouvel instrument. Simplement, c'est le hurlement de Link Garou qui fera office d’instrument, mais il ne pourra s'utiliser qu'à certaines occasions pour appeler un aigle ou chanter avec un autre loup (qui deviendra par la suite le squelette qui apprendra les techniques à Link dont il était question précédemment) et rien d'autre. Finis, les passages du jour à la nuit, finie, l'arrivée de la pluie et autres quand on le souhaite. Toutefois, on a encore l'alternance jour/nuit et les phénomènes météorologiques. Cela ne changera rien mais ça reste un plus, surtout que la nuit dans un Zelda intensifie indéniablement l'onirisme qui se dégage de l'atmosphère du jeu.