Nintendo 3DS

StarFox 64 3D

Test 3DS

StarFox 64 3D

Par bibitm - Le 15/09/2014 à 19:42

Le système de Lylat est en danger. Le démoniaque Andross est de retour, il a rassemblé ses armées et s’empare de toutes les planètes de la galaxie. L’armée de Corneria ne tiendra pas bien longtemps, et une fois de plus, StarFox est appelé pour repousser le malin et restaurer la paix sur Lylat...

 

 Lylat Wars 3D

Tout fan de Nintendo se doit de connaître sur le bout des doigts leurs plus grandes licences. Et si certaines semblent ne pas vouloir se faire oublier avec des sorties régulières, d’autres ont plus de mal à faire leur grand retour. C’est le cas de Star Fox, qui après deux épisodes cultes sur Super Nintendo et Nintendo 64, s’est vu décliné dans un jeu d’aventure sur Gamecube, avant de revenir sur cette même console avec StarFox Assault puis StarFox Command sur DS. Si ces jeux ne sont pas foncièrement mauvais, ils n’ont en aucun cas le charme des premiers épisodes, ni leur qualité. Nintendo semble bien l’avoir compris puisque ce n’est pas un nouvel épisode spécifique à la 3DS que nous propose le constructeur, mais un remake de l’épisode le plus connu, sorti en l’an de grâce 1997 sous le doux nom de Lylat Wars chez nous. Qu’est-ce qui a donc pu élever ce jeu au rang de titre culte, exploit que Nintendo semble avoir du mal à réitérer ces derniers temps avec leurs animaux galactiques. C’est ce que nous allons nous efforcer de vous expliquer à travers cette critique de StarFox 64 3D. C’est parti, all Aircraft report !???

 

Des étoiles plein les yeux

Pour les plus jeunes d’entre nous, qui n’auraient pas connu ce jeu à l’époque, voici un bref récapitulatif des faits. Andross, le savant fou machiavélique, est revenu et semble bien décidé à asservir le système de Lylat. Pour l’en empêcher, le général Pepper, un peu dépassé par les événements, demande l’aide de la talentueuse équipe Star Fox (dont Slippy, Peppy et Falco en sont les membres, menés par Fox, la tête pensante du groupe). Il n’en faut pas plus pour propulser le joueur dans la peau du futé renard, et ainsi commence votre périlleuse mission. Difficile de ne pas aborder ce domaine en premier lieu, vu que c’est la première chose qui saute aux yeux, la 3DS apporte un sacré coup de jeune à Lylat Wars. Le jeu était à l’époque assez anguleux et les textures souvent un peu baveuses (ces sacrifices ont été faits pour offrir au jeu une fluidité à toute épreuve). Ici et grâce à la puissance de la console, il n’y a plus de raison de faire un choix, Nintendo se permet une bonne modélisation de l’univers général, des textures affinées et une fluidité béton. Petit exploit, le jeu est également très fluide même en 3D ! Un régal pour les yeux (même si certains effets auraient mérités un peu plus d’attention).

On notera tout de même un clipping qui existait déjà dans l’épisode d’origine, à savoir que certains éléments du décor apparaissent sur le tard, un petit détail que l’on aurait aimé voir corrigé dans ce remake. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant et parlons plutôt de l’effet 3D en question.?? Non content d’avoir été le premier jeu de la Super Nintendo à utiliser une puce baptisée Super FX permettant d’avoir un jeu presque en 3D (avec des polygones aux textures certes douteuses), le célèbre renard se permet maintenant de passer à la réelle troisième dimension. Et si sur certains jeux, celle-ci est plus anecdotique qu’autre chose, sur un shoot’em up c’est carrément la classe. Les dizaines de projectiles traversant l’écran semblent plus réels et dangereux que jamais, l'appréciation des distances est également plus aisée. Sur certaines scènes, certains éléments semblent même sortir de l’écran (notamment les Arwings de notre équipe). Pour le reste, on a l’impression de voir une guerre spatiale à travers une petite fenêtre, rendant tout cet univers incroyablement vivant et authentique.

 

 Barrel Roll, certes, mais pas que

??Ceci dit, le cœur du jeu ne se trouve pas dans ses graphismes mais plutôt dans sa jouabilité intouchable. Déjà extrêmement plaisant et agréable à jouer il y a 14 ans, aujourd’hui encore Lylat Wars peut se permettre de montrer un gameplay qui n’a pas pris une seule ride. La version 3DS profite donc de cet atout et se révèle toujours aussi séduisante dans ce domaine. Le slide-pad permet de contrôler son vaisseau avec précision et douceur, tandis que les multiples acrobaties réalisables sont toujours aussi faciles à sortir. On notera pour les novices le looping, qui permet de prendre par surprise ses poursuivants, un volte-face pour faire demi-tour en un éclair et espérer semer ses ennemis, et vous pourrez également freiner pour éviter divers obstacles, ou au contraire accélérer pour ne pas finir écrasé entre deux météorites. Deux possibilités d’attaques sont disponibles, le laser illimité (votre arme de base) que vous pourrez concentrer pour créer une charge d’énergie qui, une fois un ennemi ciblé, suivra ce dernier jusqu’à ce que mort s’ensuive (ou tout du moins impact). L’autre est une bombe très puissante, mais limitée, une fois lancée vous pourrez la déclencher en appuyant sur la même touche que celle d’envoi. Une très belle explosion éclairera cet espace un peu sombre et détruira accessoirement tous les ennemis pris dans son champ d’action. Pratique ! Et nous avons gardé le meilleur pour la fin, en appuyant deux fois sur la gâchette de votre choix, l’Arwing effectuera un tonneau, plus connu par les fans sous le nom de Barrel Roll. Ah, nostalgie quand tu nous tiens ! Les plus jeunes ne comprendront sûrement pas cette petite référence et c’est bien dommage. Ce tonneau vous permet de repousser les tirs ennemis, tel un bouclier. Il vous sera donc extrêmement utile à la longue, surtout que Nintendo n’a parfois pas lésiné sur le nombre d’opposants.

A savoir également que votre vaisseau peut subir des dommages et se voir amputer d'une ou deux ailes, rendant alors le pilotage bien plus approximatif et complexe, restez donc prudents ! Pour finir, sachez que deux autres véhicules seront jouables pour trois missions. D’une part le Landmaster, ce tank tout terrain un peu plus délicat à manier que l’Arwing mais tout aussi efficace, et d’autre part le Blue Marine disponible pour une unique mission sous les flots. Ce dernier étant très lent et moins maniable du fait de son environnement, il vous faudra anticiper les divers ennemis et pièges du stage pour ne pas subir trop de dégâts. Pour compenser ce défaut, des torpilles illimitées vous seront octroyées.

 

Fais un tonneau !

Si Nintendo est reconnu pour avoir créé des héros emblématiques dans des jeux qui ne le sont pas moins, le constructeur se permet généralement d’apposer une bande sonore géniale qui accompagne magnifiquement bien le titre. C’était le cas pour Lylat Wars, et ça l’est toujours pour cette édition 3D. Mieux que ça, il a même eu droit à une OST réorchestrée pour l’occasion (les sonorités MIDI de l’épisode d’origine commençant clairement à vieillir). On retrouvera donc les plus grands thèmes de la série dans des versions haute qualité ; des musiques épiques accompagnant à merveille votre voyage à travers les étoiles. Les bruitages ne sont pas en reste et Nintendo a eu la bonne idée de ne pas trop les remixer pour qu’ils sonnent exactement comme dans nos souvenirs,, faisant couler une petite larme sur la joue des nostalgiques que nous sommes.

Mais il y a un petit ajout à noter, un ajout qui risque de faire plaisir aux nouveaux et rebuter les fans de la première heure. On se souvient du tout premier épisode de la série qui proposait des voix yaourt aux personnages (un dialecte incompréhensible mais diablement attachant). Sa suite sur Nintendo 64 y avait également eu droit, accompagné cette fois d’un doublage anglais qui, bien que kitsch, proposait quelques phrases cultes semblant faire partie intégrante de l'héritage de la série. Eh bien Nintendo, dans un élan d’effort a décidé de proposer pour la version européenne un doublage adapté au pays de commercialisation, Fox se met donc à parler dans la langue de Molière sur nos 3DS. Fini le culte « Do a Barrel Roll ! », bienvenue au « Fais un tonneau ! » qui semble un peu fade en bouche pour les fans de l’épisode d’origine. L’effort est néanmoins louable et si quelques doublages ne collent pas au personnage en question, avec parfois un clair manque de conviction, de façon globale il n’est pas si mauvais que ça. L’affront viendrait plus de l’absence des voix yaourt, injustement retirées de cette version. Et pour les puristes qui veulent garder le doublage d’origine, sachez qu’en mettant votre console en langue anglaise le doublage en fera de même. Vous pouvez donc vous amuser à faire StarFox 64 3D avec un doublage allemand ou espagnol (tout comme votre serviteur s’est amusé à le faire).

 

 Encore ! Encore !

Mais la refonte ne s’arrête pas en si bon chemin, Nintendo a tenu à proposer des modes supplémentaires pour faire durer le plaisir. Pourquoi ? Parce que l’aventure, aussi bonne soit-elle et basée sur un système de scoring plutôt sympathique, reste extrêmement courte. Il ne vous faudra pas plus d’une heure pour faire un des trois parcours disponibles (correspondant plus ou moins à un mode facile, moyen et difficile). Ce système d’embranchement est également une des forces du titre. Parfois dans un niveau, deux fins seront possibles, dépendant du nombre d’alliés restants avec vous (ces derniers pouvant rentrer sur le vaisseau mère, Great Fox, en cas de trop lourds dégâts) ou de certaines actions que vous déciderez de faire à un moment donné. Un co-équipier pourra ainsi se faire remarquer et vous faire emprunter un autre chemin qui vous emmènera vers une nouvelle planète. Un bon moyen de rallonger intelligemment la durée de vie, mais cela reste trop peu pour un jeu actuel. L’équipe en charge du remake a donc décidé d’ajouter un mode 3DS et un mode Nintendo 64, à choisir lors du début de l’aventure. Ce premier vous proposera une aventure faisable à l’aide de la gyroscopie. Oui, vous pourrez faire toute cette dernière en dirigeant votre vaisseau à la force de vos mimines. Ce mode demande une certaine adaptation et n’est pas cumulable avec l’effet 3D (car trop de mouvements) et aussi sympathique cet ajout peut-il être, il reste bien trop imprécis pour être le choix des joueurs sur le long terme. Concernant le mode Nintendo 64, il rend impossible l’utilisation de la gyroscopie et proposerait (selon la description) une difficulté à la hauteur de l’épisode d’origine. Même en ayant fait le jeu plusieurs fois sous les deux modes proposés, impossible de déceler la différence, rendant donc ce mode complètement anecdotique.

 

... C'est déjà fini ?

Le plus gros viendra donc de la refonte effectuée sur le multijoueur, mode disponible dans l'épisode d'origine et pas passionnant pour un sou. Il prend ici une toute autre dimension, les stages ont enfin un vrai level design, des PC sont disponibles si nous n'avons pas quatre amis sous la main et plusieurs modes de jeu font leur apparition. Pour pimenter le tout, Nintendo a décidé de débarquer les bonus de Mario Kart et d’en faire profiter StarFox 64 3D, en modifiant ces derniers pour qu’ils collent à l’univers de la série, bien entendu. On pourra donc envoyer divers objets offensifs pour pulvériser ses ennemis ou plutôt défensifs pour se protéger des attaques adverses. Jouable à quatre via une unique cartouche et utilisant la caméra pour filmer les réactions en direct de chaque joueur (avec une qualité médiocre cela dit), ce mode est clairement le bienvenu mais l’absence d'online (pourtant présent dans StarFox Command sur Nintendo DS) est plus que préjudiciable.

Que penser au final de ce remake qu’est StarFox 64 3D ? La sauce prend toujours autant, grâce à son gameplay impeccable, son aventure fabuleuse, sa bande sonore épique et les petits ajouts de cette version 3D. Il est néanmoins dommage de voir que Nintendo n'est pas allé jusqu’au bout de ses ambitions, un simple mode online aurait permis un regain d’intérêt, et une ou deux planètes supplémentaires n’auraient pas non plus été du luxe. Mais en l’état, StarFox 64 3D reste une valeur sûre du Shoot’em up, grâce à un degré de finition hallucinant qui lui permet, malgré son grand âge, de ne pas avoir à rougir face aux nouveaux venus. Et ça, c’est quand même un exploit.

8
StarFox 64 3D est un bon remake, on sent que les développeurs ont fait ce travail avec passion. Et si quelques erreurs de parcours semblent préjudiciables, on oubliera bien vite ces maigres défauts pour se concentrer sur un titre qui a marqué son temps et qui revient après tant d’attente, comme pour nous montrer qu’il n’a rien perdu de sa superbe et qu’il ne mérite pas de tomber dans l’oubli. Bravo StarFox, Mission Accomplie.