Nintendo 3DS

Paper Mario : Sticker Star

Test 3DS

Paper Mario : Sticker Star

Par arnould_le_mou - Le 08/12/2012 à 10:59

La série Paper Mario commence à bien s’allonger. Cantonnée aux consoles de salon à ses débuts, elle débarque dans un quatrième volet sur la dernière console portable de Nintendo. C'est donc maintenant à la 3DS d’accueillir le RPG tout plat de la firme nippone. Et il est attendu le bougre. Alors réussite, échec, ou passable ce Paper Mario sur console portable ? La réponse est assez évidente : débarqué en Europe ce 7 décembre 2012, Paper Mario : Sticker Star est un chapitre des plus savoureux.

 

Disponible depuis le 11 novembre en Amérique du Nord, nous avions vu se multiplier les images, vidéos et témoignages tout au long de ce dernier mois. Et cela nous mettait bien l’eau à la bouche. Maintenant que la rédaction de Nintendo-Master l’a entre ses mains, nous avons pu enfin nous faire un avis. Une forte attente et beaucoup d’espérance étaient placées dans ce titre qui pourrait bien être LE jeu 3DS de cette fin d’année 2012. Nintendo se devait donc d'assurer pour la première version portable de son dernier soft, à mi-chemin entre le jeu d'aventure et le jeu de rôle, avec Mario en vedette. Et franchement, le pari semble être réussi.

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Le jeu débute par une cinématique joyeuse dans la ville de Decalbourg. On apprend que c’est le grand soir de la Fête des Stickers. Lors de cette soirée, la comète Sticker, qui rassemble tous les voeux du monde, descend du ciel et tout le monde peut faire un voeu en espérant qu’il se réalisera. Bien entendu, la princesse Peach préside la fête et alors que la comète descend sur terre, Bowser, le grand méchant favori de Nintendo, entre en scène avec une attirance à peine voilée pour la belle étoile. En tentant de s'en emparer, cette dernière éclate en 6 fragments qui se dispersent sur la carte du monde. L’un d’eux retombe sur la tête de Bowser et ce dernier se voit doter de nouveaux terribles et terrifiants pouvoirs. Mario, présent, se jette sur l’infâme et subit sans aucun doute une déculotté que la décence de Nintendo nous a épargné par une belle ellipse (ouf).

Réveillé par une petite voix, notre Mario plié en quatre ne peut que constater le désastre engendré par son ennemi doté de nouveaux pouvoirs. La fête a été ruiné. Heureusement, Collette, le sticker volant derrière la voix en question, vous viendra vite en aide. Dotée d'un caractère bien trempé et d'une prédisposition naturelle pour les conseils forcés, elle devrait rappeler aux connaisseurs la fée Navi de The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Un allié précieux dans votre quête qui vous secondera dans la dure mission de  retrouver les fragments de comète et la princesse Peach par la même occasion. Voilà donc Mario parti pour retrouver les stickers royaux épaulé par sa nouvelle compagne d'infortune. Le premier temps de jeu, qui fait office de didacticiel, se passe dans Décalbourg. Les débuts dans le jeu sont simples et le joueur est relativement bien encadré. La prise en main de Mario est rapide et la première mission consiste à retrouver l’ensemble des Toads cachés, assez facile. Par ailleurs, les interactions avec l’environnement sont nombreuses et fort sympathiques.

Néanmoins, Collette possède également des talents cachés. Si elle est d'abord capable de prodiguer des conseils en cas de problèmes (sans pour autant indiquer la solution), plus tard dans le jeu, la petite couronne nous permettra également de bénéficier de ses pouvoirs en décollant/collant des éléments de l’environnement. Le paysage prend alors l’aspect d’une feuille de papier à plat et l’on peut déposer ou déplacer des stickers pour progresser dans les niveaux. Certes, le début de l’aventure est quelque peu linéaire mais après le premier monde, il sera possible de casser de plus en plus avec cette régularité et de jongler entres les mondes. De même, comme dans tout Mario qui se respecte, les niveaux peuvent avoir plusieurs sorties. Conséquence : des niveaux cachés existent et ils sont nombreux. Mais ne vous y trompez pas, les niveaux sont très riches en micro-événements comme de petites quêtes. Bref, là encore on ne s'ennuie pas. C’est même avec surprise qu’on arrive au niveau du boss en se demandant ce qu'on était déjà venu faire ici.

Niveau difficulté, Nintendo a bien joué. Pour les ennemis, une fois leur point faible trouvé, il est assez facile de s’en défaire sans perdre trop de points de vie. Mais les boss peuvent être assez difficiles et il faudra vous y reprendre à plusieurs fois pour en venir à bout. Pour ce qui est de la progression personnelle de Mario, passez votre chemin. Les seules caractéristiques améliorables sont les points de vie du plombier. Il est donc dommage d’éviter cet aspect jeu de rôle de customisation de votre héros. Et les fameux upgrades de points de vie sont cachés dans les niveaux. A vous donc de fouiller les lieux pour savoir comment accéder à ces précieux items qu’il ne faudra pas délaisser. Les boss ayant souvent des jauges de vie assez indécentes, la quête des upgrades deviendra vite une seconde nature pour vous lorsque vous les apercevrez. Le gameplay quant à lui peut se diviser en deux parties. Sur l’écran du haut, la progression dans les niveaux, où le plombier peut simplement se déplacer, sauter, frapper avec son marteau et bien sûr surtout engager la conversation. L’écran tactile fait, quant à lui, office de menu. Il prend la forme d’un album à feuilleter et qui rassemble en onglets vos stickers, votre statut, les objets spéciaux que vous récupérez, etc.

Lors des combats, c’est à partir de là que vous pourrez sélectionner des stickers qui prendront la forme d’attaques sur vos ennemis. Les combats ont lieu au tour par tour. Bien entendu, chaque ennemi à son « sticker d'Achille ». Il reviendra à vous de découvrir lequel est le plus efficace. Vous avez à votre disposition une ribambelle d'attaques, de types, de puissances et effets variables (blesser, endormir, brûler, froisser, éjecter, etc.). Ce qui permet d’enrichir pas mal les combats qui peuvent s’avouer assez répétitifs sur le long terme il est vrai. Il existe aussi des « super stickers », plus rares, qui peuvent provoquer beaucoup plus de dégâts que les autres. De plus, le décor n'est pas simplement là pour faire joli : en fonction de l’endroit où vos combats s’engageront, il pourra jouer en votre faveur ou non. Ainsi, mener un combat dans une rivière empoisonnée entraînera la perte de 2 points de vie à intervalles réguliers pour Mario durant tout le combat. Un système de jackpot utilisable à chaque début de tour est aussi présent afin de vous permettre de gagner des attaques supplémentaires ainsi que des bonus (pièces ou points de vie par exemple). Grâce à cet outil, il est possible de gagner jusqu'à trois attaques d'un coup ! Un sérieux avantage contre les groupes d’adversaires ou les boss.

Mais, parce que sans maîtrise la puissance des stickers n’est rien, rappelons que les Paper Mario ont pris l'habitude de rajouter une touche de réflexe dans les combats. En effet, appuyer sur la touche A juste avant une attaque au bon moment vous permettra d’augmenter vos dégâts. En outre, il y existe plusieurs paliers pour augmenter la puissance de vos coups et comme dans tout bon RPG, à tirer trop sur la corde vous risquez l’epic fail qui entraînera pour Mario un échec cuisant de son attaque. De la même façon, il est possible de limiter vos dégâts reçus, toujours en jouant avec le bouton A au bon moment, lors des attaques de vos adversaires. Aussi, à la façon dont vous entrez en combat avec un ennemi dans le jeu, vous pourrez obtenir des bonus de dégâts au début de l’affrontement, ou à contrario, subir une attaque avant l’engagement de la baston. Tout cela sert évidemment une noble cause, à savoir palier au défaut souvent constaté avec le système de combat du tour par tour : la récurrence et la monotonie. Résultat, il faudra être attentif à tous les combats, à la manière de les engager et à la moindre attaque lors des tours de jeu. D'accord, sur les longues sessions de jeu, l’impression de répétitivité et de monotonie pourront vous effleurer tout de même mais dans l'ensemble, la richesse, la diversité et la conception du mode de combat sont loin d’être ennuyantes.

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Les graphismes d’un Paper Mario sont dans la simplicité et on ne le lui reprochera pas ça. L’effet papier/carton ainsi que les textures sont très bien rendues et agréables à l’oeil sur la 3DS. Le souci du détail est là et nous ne sommes pas en reste par rapport aux précédents épisodes réalisés, eux, sur consoles de salon. Les designs « autocollants » des personnages et des décors à plat sont très bien réalisés, biens pensés et parfois loufoques. Les développeurs savent jouer avec cet effet et en abusent pour notre plus grand plaisir. Loin de n'être qu'un choix de direction artistique, cet effet de « platitude » se voit aussi dans les combats lorsque les ennemis jouent physiquement de leur « format papier » pour réaliser des attaques sur Mario ou au contraire adopter des positions défensives. La gestion de la 3D, quant à elle, est convenable. Même si on reste sur des progressions qui se passent globalement sur l’axe des X, la profondeur de certains environnements est bien intégrée et il est très rare de se retrouver à pester contre le jeu sous prétexte qu’on aurait raté un saut sur un ennemi, celui-ci ne se trouvant pas sur le même plan. Si la 3D stéréoscopique est très agréable et arrive à nous arracher des « Oh ! » et des « Ah ! » dans certaines scènes du jeu, elle n’est pas non plus primordiale et le monde de Paper Mario : Sticker Star est assez classique par rapport à l’univers de Mario.

En effet, entre les plaines, les forêts et les déserts, le joueur ne sera pas dépaysé pour un sou. Mais ces paysages « dans la norme » sont pimentés par une bande-son qui est sans nul doute un des points fort du jeu. Dès les premières minutes, on est transporté par des compositions qui donnent la part belle aux cuivres (trompettes, saxophones, etc.). Entraînantes, dynamiques et savoureuses, on ne s’en lasse jamais. Nintendo arrive encore une fois à nous séduire et à nous immerger totalement dans le monde des stickers. Concernant la durée de vie, il faut garder en tête qu’il s’agit ici d’un RPG. Le jeu est donc beaucoup plus long que la série des Super Mario Bros. et dans la moyenne des autres opus. Les allers et retours seront fréquents entre et même à l’intérieur des niveaux mais commencer un nouveau monde est un réel plaisir. On est souvent surpris de ce que l’on y découvre, des décors aux personnages secondaires que Mario va rencontrer. L’univers est tellement agréable que cela nous ferait presque oublier l’objet principal de notre quête. Le signe d'une aventure réussie.

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Paper Mario : Sticker Star sur 3DS est un succès. Nintendo et Intelligent Systems réussissent avec brio le passage sur console portable et signent sans aucun doute le titre phare en cette période de fin d'année. Le jeu est riche, long, bourré de moments sympathiques et exploite les capacités de la 3DS. Avec une bande-son qui nous transporte littéralement, il mérite tout à fait sa place dans votre ludothèque. Le mélange RPG/aventure n'en fait pas un jeu uniquement réservé aux adeptes du level up, au contraire il peut être une très bonne initiation. Même si on peut lui reprocher quelques faiblesses, comme l'absence de caractéristiques upgradables pour Mario et un système de combat qui peut s'avérer monotone sur de longues sessions, les développeurs ont fourni des effort judicieux pour y remédier et signent ici un très bel épisode.

  • L'effet sticker
  • Une bandeson superbe
  • Bonne durée de vie
  • Les monstres battus qui ne réapparaissent plus dans les niveaux
  • La monotonie des combats lors des longues sessions de jeu
  • Une mort et c'est le game over...
  • Absence d'évolution des caractéristiques de Mario