Nintendo 3DS

Monster Hunter Stories

Test 3DS

Monster Hunter Stories

Par Saurus_no_Haineko - Le 03/09/2017 à 01:44

Monster. Hunter. World. On aurait jamais pu y croire il y a encore quelques années, mais pourtant, il s'agissait bien de l'un des jeux événementiels de l'édition 2017 de l'E3. Le jeu qui allait permettre à la licence Monster Hunter de passer à un autre niveau après un Monster Hunter Cross extrêmement décevant. Le jeu qui permettait de prouver que Capcom, après un Resident Evil 7 surprenant, a désormais renoué avec des ambitions plus saines concernant une autre de ses licences majeures. Sauf que voilà, dire que c'est Monster Hunter World qui marque cette volonté de renouveau, c'est oublier un autre jeu qui aurait infiniment plus mérité qu'on s'y attarde, un jeu qui n'a pas eu le succès qu'il méritait au Japon et un jeu dont même Nintendo n'a pas daigné soigner une campagne marketting. Et c'est dommage, parce que Monster Hunter Stories n'est pas un bête spin-off sans âme dont le seul intérêt reposerait sur un fan-service qui justement, en manquerait, d'intérêt. Récit d'une œuvre, qui, en l'espace d'un jeu, parvient à mettre une véritable leçon de dressage de monstres à des jeux qu'on croyait les maîtres du genre. Prend ça dans tes dents, Pokémon !

 

 

1)  Au commencement de l'univers était un œuf...

 

Contrairement à ce que l'on pense, la série principale Monster Hunter n'est pas un RPG à proprement parler. C'est une série de jeux qui a forgé son propre genre de jeu vidéo. De ce fait, Monster Hunter Stories est en revanche un vrai RPG, avec une véritable histoire, un système de niveau, un système de combat au tour par tour. La routine de gameplay est donc très différente de ce que propose un jeu classique de la licence.

 

Pour commencer, Monster Hunter Stories est un jeu de dressage de monstres. Comprenez par là que la très grande majorité des monstres du jeu peuvent être obtenues et qu'il est possible de se battre avec. C'est un changement assez conséquent pour la licence puisque, comme son nom l'indique, l'idée de base est de « chasser » les monstres, pas d'en faire des amis... Et pourtant. Monster Hunter Stories parvient avec brio à éviter cet écueil, tout simplement en faisant en sorte d'intégrer la question à son univers. Qu'est-ce qu'un Rider ? (NDLR : Ceux qui dressent les monstres) Qu'est-ce qu'un chasseur ? (On ne vous fera pas l'affront de citer les inconnus, même si la tentation est là...) Qu'est-ce qui différencie les deux ? Vous l'aurez compris, Monster Hunter Stories s'intègre à la quasi-perfection à l'univers de Monster Hunter.

 

Dans ce jeu, vous incarnez donc un jeune rider, vivant dans le village Hakum. Ou plutôt, le jeu commence avant que vous n'en deveniez un. Vous et vos amis, Lily et Ren, et bien que vous n'en ayez absolument pas le droit, sont allés à la recherche d’œufs de monstre. Et aussi miraculeux que cela puisse paraître, vous en trouvez un. Le miracle se poursuit puisque, contre toute attente, vous arrivez à le faire éclore sans Kizuna Stone (Traduit en français par « Pierre de l'amitié ».). La Kizuna Stone est l'outil permettant aux Riders de tisser des liens avec leurs monstres, permettant notamment de faire éclore leurs œufs. Encore plus miraculeux (décidément), c'est un Rathalos, roi des cieux, qui en sort... Tout content de votre découverte, vous rentrez chez vous, dans votre village... Pour vous faire engueuler parce que oui, le fait d'aller seul et sans protection dans une tanière de monstres, c'est dangereux. C'est à ce moment qu'un événement tragique vient bouleverser le village Hakum, événement impliquant une mystérieuse herbe noire sur laquelle il vous faudra enquêter...

 

Le scénario du jeu est simple, mais n'en reste pas moins agréable à suivre, grâce à une mise en scène et des cinématiques de haute volée (Qu'elles soient en CGI ou avec le moteur du jeu). Ce qui gène plus, c'est que beaucoup d'éléments pourtant exploités avec justesse dans l'animé passent-ici à la trappe. Le principal, et le plus dommageable, c'est le personnage de Ren. Dans l'animé, ce personnage est un trésor de développement, peu original mais tellement bien amené que l'on ne peut s'empêcher d'apprécier le personnage, malgré ses actions. Dans le jeu... Non. Son développement est brusque et frôle parfois dangereusement la frontière de l'incohérence. Dommage... Il n'empêche que le scénario de Monster Hunter Stories vous fera voyager dans de nombreuses régions différentes et impliquera une galerie de personnages tous plus chaleureux et colorés les uns que les autres. Sauf Debli. Ce personnage, que se soit dans l'animé comme dans le jeu, est tout simplement insupportable...

 

 

 

2) … Et à la fin il fut un Monstre.

 

Autre point qui pourra (en l'occurrence, à tort), faire peur aux fans de la licence, c'est le système de combat. Du tour par tour dans Monster Hunter ?! Mais qu'est-ce que c'est que cette hérésie ?! Là aussi, « et pourtant ! ». Toute la question que se posait Monster Hunter Stories était la suivante : Comment rendre la licence plus accessible tout en en gardant l'esprit originel ? Ce qui se traduit concrètement par la question suivante : Comment rendre le tour par tour dynamique ?

 

Dans un premier temps, la base du fonctionnement du système de combat du jeu repose sur le principe du fameux pierre-feuille-ciseau. Si un monstre vous attaque et que vous l'attaquez durant le même tour, un duel va s'engager, et c'est le rapport de force entre l'attaque que vous effectuez et l'attaque faite par votre adversaire qui décidera du résultat du duel. Les attaques forces sont plus puissantes que les attaques techniques, qui sont elles plus fortes que les attaques vitesse, qui pourront quant à elles contrer les attaques forces.Si vous craignez alors une dimension hasard, il n'en est rien puisque chaque monstre a un comportement qui lui est propre, qu'il est possible d'apprendre et de contrer. C'est de cette manière que la partie « apprendre les patterns » de monstre, inhérente à la licence, est retranscrite avec intelligence ici.

 

A cela se rajoute un autre choix, extrêmement risqué et audacieux, mais cohérent et justifié. Vous ne choisissez pas ce que votre monstre va faire. En début de tour, vous voyez l'action que votre monstre va effectuer, et vous ne pouvez pas lui intimer de changer de type d'attaque. Vous pouvez en revanche, en sacrifiant un peu de votre Kizuna jauge, lui intimer d'effectuer une action spéciale. Par exemple, vous ne pouvez pas lui dire de faire une attaque de type technique quand il a choisi de faire une attaque de type force, mais vous pouvez lui dire de cracher une boule de feu. Ainsi, en voyant l'action de votre monstre, vous allez vous demander : est-ce que je le laisse faire ? Est-ce que je dois changer de monstre ? Changer son action ? Est-ce que je prends le risque de m'adapter à ce que fait le monstre pour essayer d'effectuer le plus de dommage possible ? En somme, une véritable profondeur de jeu pour un système pourtant basé sur un jeu aussi simple que le pierre-feuille-ciseau. 

 

La Kizuna jauge remplace la traditionnelle mana des jeux de rôles ici. Elle augmente au fur et à mesure du combat, mais certaines actions la rempliront plus vite que d'autres... Et c'est aussi l'une des principales raisons pour laquelle vous allez vouloir gagner tous vos duels, puisque c'est ça qui l'augmentera le plus vite. L'intérêt ? D'abord, c'est ce qui vous permet d'effectuer des actions spéciales ou de demander à ce que votre monstre en effectue une. Ensuite et c'est le plus important, une fois votre jauge complète, vous pouvez monter sur votre monstre, afin d'effectuer une attaque Kizuna tout simplement dévastatrice. Cette attaque ultime ressemble aux attaques Z de Pokémon Soleil et Lune, sauf que quasiment chaque monstre en a une qui est unique et que chacune d'entre elles se montre extrêmement créative.

 

Enfin, notez que Capcom a eu la présence d'esprit d'intégrer la possibilité de pouvoir accélérer la vitesse des combats, qui sans ça aurait commencer à être rébarbatif à la longue de par la durée des (superbes) animations que propose le jeu. Le jeu vous réserve aussi d'autres surprises, je n'ai pas parlé des événements aléatoires, ou encore de l'élevage de monstre (basé sur des niveaux... Et des gènes), ainsi que du rite de transmission. L'idée c'est que vous compreniez que le jeu est très simple à prendre en main, très fun, tout en recelant d'une profondeur certaine permettant à chacun de réellement personnaliser son équipe à sa convenance. 

 

3) Beau comme un dragon

 

Et puisque nous parlons de superbes animations, il faut bien comprendre que Monster Hunter Stories pousse la 3DS jusque dans ses derniers retranchements. Et cela peut avoir du très bon : On a ici l'un des plus beaux jeux de la console, dans des environnements aussi vastes que variés. A contrario, cela signifie qu'on vous déconseille le jeu sur 3DS classique et que celui-ci souffre d'un clipping très puissant...

 

A côté de cela, l'exploration du jeu est vraiment plaisante, et intéressante, de par le fait qu'elle se renouvelle constamment. En effet, les monstres qui apparaissent évoluent au fil de votre progression dans l'histoire, et il en va de même pour les tanières. Une tanière, c'est l'endroit dans lequel vous pourrez trouver les œufs de monstres, qui vous permettront d'obtenir vos compagnons. Il s'agit de donjons générés « procéduralement », constitués (selon la catégorie de tanière), d'une ou deux zones différentes, et d'un nid. Il existe plusieurs types de tanières dont les principales sont les suivantes: les tanières de monstre, les tanières de monstre rare, et les tanière d'objectif secondaire.

 

Enfin, il est bon de souligner que, en terme de contenu, le jeu est tout simplement énorme, et que si le jeu n'est pas réellement difficile, de nombreux combats se jouent sur le fil. De plus, le jeu profite d'un vrai contenu post-fin qui vous retiendra encore de nombreuses heures. On regrettera quand même que le chasseur n'ai droit qu'à 4 types d'armes différentes, mais c'est bien tout. On ne saurait que trop vous conseiller de vous lancer dans l'aventure tant ce Monster Hunter se révèle franchement excellent.

 

 

 

9.5
Monster Hunter Stories est un cas à part dans la ludothèque pourtant déjà excellente de la 3DS. C'est un jeu qui se montre accessible tout en profitant pourtant d'une véritable courbe d'apprentissage. C'est un jeu qui permet une exploration fluide dans des zones aussi vastes que variées. C'est un jeu qui, en dépit du fait qu'il soit le premier de sa licence, offre un contenu plus que généreux. Enfin, c'est un jeu qui adapte avec intelligence les codes de la série dont il est tiré, tout en en approfondissant avec justesse et dans un quasi sans-faute l'univers. Capcom a réellement mis les petits plats dans les grands pour nous servir un petit diamant brut qui met à mal de nombreux concurrents, Pokémon en tête. Le jeu n'est pas parfait, mais quand on en vient à penser que ce qui gène le plus, c'est qu'il y ai trop de choses à faire et la présence assez violente d'un clipping, c'est que vraiment, on a pas grand chose à en redire. Un Must-Have de la 3DS, tout simplement.

  • Probablement le jeu le plus beau de la 3DS...
  • Scénario et univers s'intégrant parfaitement dans la licence
  • Facile à prendre en main
  • Grosse profondeur de jeu
  • Une composante exploration incroyable...
  • ... Et continuellement renouvelée !
  • Un vrai contenu post-fin
  • Excellente durée de vie
  • ... Même si il y a des textures qui piquent quand même un peu
  • La puissance du clipping
  • Trop de contenu?
  • Seulement quatre types d'armes pour le chasseur, où sont les autres?
  • Le personnage de Ren, infiniment plus intéressant dans l'animé