Nintendo 3DS

Chibi-Robo! Let's Go, Photo!

Test 3DS

Chibi-Robo! Let's Go, Photo!

Par Kuroshitsu - Le 29/06/2014 à 13:53

On ne compte plus les jeux eShop atypiques qui ne dépassent pas les frontières du Japon, une tradition réellement frustrante quand elle touche des séries appréciées par les fans. Sorti depuis près d’un an au Japon, Chibi Robo : Let’s go Photo semblait bien disposé à suivre la même voie que ses deux prédécesseurs sur DS, mais s’octroie finalement une sortie en Europe et aux Etats-Unis. Premier épisode sous la barre des vingt euros, la qualité est-elle malgré tout au rendez-vous ?

 

Photographe en herbe

Chibi Robo : Let’s go Photo propose, comme son nom l’indique, de contrôler un petit robot ayant pour mission de prendre des photos, via la réalité augmentée. Cette quête consiste plus précisément à capturer des “Retrobjets”, vestiges d’une ancienne civilisation : la nôtre. Le directeur d’un musée désire en effet réaliser une exposition à partir d’éléments de notre vie quotidienne, et emploie Chibi Robo à la tâche. Vous obtiendrez ainsi des silhouettes, dont vous devrez trouver l’objet correspondant avant de le photographier, et de le ramener au musée. Un concept qui peut paraître abstrait à la lecture mais étonnamment simple in-game. En capturant ces multiples objets, votre assistant Telly, un smartphone serviable et capable d’exprimer une palette d’émotions, vous fournira un pourcentage de précision. Vous ne pourrez ainsi vous accaparez un Rétrobjet que si le taux de précision dépasse 60%, un score que l’on atteint facilement si l’élément capturé est bien celui voulu par le jeu. Vous devrez en effet deviner au vu de la silhouette l’objet correspondant, une tâche loin d’être aisée lorsque celles-ci se résument à de simples ovales ou rectangles. De plus, certains “éléments du quotidien” appartiennent en réalité à la culture japonaise (sushis, cupnoodles…) ce qui complique parfois leur compréhension. D’autre part, les textures des Retrobjets récupérés se basant sur la photo que vous aurez prise, généralement décalée et de mauvaise qualité, il est fréquent d’obtenir un résultat pas vraiment emballant, que l’on cachera, ni vu ni connu, dans une exposition en retrait des autres. Ces petits inconvénients oubliés, on savoure les adorables animations fournies par Chibi-Robo lors de la découverte du moindre ustensile, qu’il rapportera ensuite fièrement au musée, tel un trophée de plus à mettre sur le coin de l’étagère. Ce nouvel opus de Chibi-Robo se centre donc autour de cette fonctionnalité inédite proposée par la 3DS pour se renouveler, et justifier de nombreuses activités annexes.

 

Faire le ménage, la cuisine et le jardin, c’est amusant ?

Les fameuses silhouettes qui berceront vos escapades photos sont en vérité payantes, et se monnaient avec des points bonheur. Ces derniers s’obtiendront en rendant divers services aux quelques personnages secondaires de l’aventure, tous dispersés dans une poignée d'écosystèmes ménagers tels que le garage, le jardin ou la cuisine. Chacun d’entre eux proposera, en plus d’une personnalité excentrique, un mini-jeu à différentes variantes et niveaux de difficulté. Logiquement, plus vous excellerez, et plus vous engrangerez des points de bonheur. A noter que chaque mini-jeu s’appuie également sur le principe de batterie, notre cher Chibi-Robo ayant à sa disposition une autonomie limitée qui nous pousse constamment à élaborer une stratégie optimisée face aux différents problèmes qui s’offrent à nous. Il s’agit donc d’un système “d’offres d’emploi” bien pensé qui permet, sur le papier, de diversifier l'expérience offerte au joueur. Dans la pratique, on constate avec regret que c’est l’effet inverse qui s’opère. En effet, la redondance des tâches disponibles, leur incapacité à se diversifier et leur gameplay relativement bancal nous coupent d’emblée l’envie de récolter ces fameux points de bonheur, qu’il faut pourtant impérativement obtenir si l’on désire progresser dans le récit. Épreuves de shoot stellaire, de cuisine (sélectionner les bons ingrédients dans un frigo) ou de ménage, difficile de s’en accommoder durant de nombreuses heures… Parallèlement, on peut visiter indépendamment les cinq univers dans lesquels se déroulent ces mini-quêtes, à la recherche de détritus à recycler, de zones à dépoussiérer afin d’obtenir quelques points de plus ; ou bien de timbres permettant d’obtenir des silhouettes spéciales. Pas plus haut qu’une boîte de conserve, notre petit robot nous rappelle alors ces adorables Pikmin partant en quête des restes d’une ancienne civilisation dans des contrées éloignées, avec cet aspect exploration réellement grisant.

 

L'odyssée d'un petit robot

Un dernier point parvient malgré tout à nous retenir quelques heures de plus sur notre 3DS : le scénario. Celui-ci illustre en effet les multiples difficultés auxquelles se heurte le directeur d’un musée passionné par son travail, et à plus forte raison coupé du monde. Cette trame scénaristique efficace et touchante évoluant selon le nombre de Rétrobjets rapportés, le joueur endosse un peu plus facilement les tâches sympathiques mais répétitives qui lui sont imposées. Le jeu dispose également de graphismes photo-réalistes somptueux, attestant d’une réalisation remarquable et d’un travail poussé sur les textures et la modélisation. Les musiques, assez fades, n’auront quant à elle qu’un impact limité. Enfin, la dizaine d’heures en ligne droite faisant office de durée de vie s’avère correcte au vu du prix proposé (12.99 euros), d’autant plus qu’il faudra une demi-dizaine d’heures supplémentaires pour débloquer toutes les silhouettes et réaliser les meilleurs scores possibles aux épreuves, avec bien évidemment quelques bonus à la clé...

6.5
Fort de son charisme indéniable, Chibi-Robo s’attaque à la 3DS avec retenue, en opposant un système de photo bien pensé et addictif à des épreuves annexes redondantes et peu ingénieuses. Difficile donc de le recommander à tous les publics, qui devront certainement se référer à la démo d’ores et déjà disponible sur l’eShop pour se faire un avis plus subjectif.

  • • Réalisation correcte
  • • Rapport qualité/prix acceptable
  • • L'exploration grisante
  • • Le système de photo bien pensé
  • • Un ChibiRobo attachant
  • • Une once de scénario appréciable
  • • Les musiques un peu trop discrètes
  • • Les offres d'emploi inintéressantes
  • • Un gameplay un peu mou de temps à autres

Kuroshitsu

Kuro Kuro Kuro , l'aventure commence ...
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