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Philipe #11

Résumé de l’épisode précédent: Philipe a encore été avalé par Philippe.

Alors bon voila, j’étais encore une fois avalé par Philippe, mais n’allez pas croire pour autant que l’auteur est en manque d’inspiration, parce que cette fois, je suis immatériel eeeeeeet oui! Et ça change tout! Sauf que Jack a dit que quand Philippe a fait caca, c’est une sardine invisible qui en est sorti, et non pas une sardine immatérielle, ce qui change tout, aussi. Parce que la feinte c’était que comme j’étais immatériel, et bah Philippe ne pouvait s’en rendre compte quand il m’avalait. Mais en fait on s’est pas servi du fait qu’il s’en rende pas compte puisque Jack a juste parlé de moi au moment où Philippe me fait caca. Ceci dit, je vais raconter comment j’ai fait pour passer de l’état d’immatériel à celui d’invisible, puis je raconterai n’importe quoi pour que Jack soit dans la merde. Et comme je commence à m’embrouiller entre le Je-Philipe et le Je-Algo, on va repasser au récit, ce sera plus facile, nom d’une quille.
En devenant immatériel, j’avais en réalité glissé dans une dimension parallèle à la nôtre. Mon corps était toujours plus ou moins présent dans la vraie réalité, mais en même temps, il était ailleurs, et en fait, mon âme aussi, et même le petit cookie aux pépites de chocolat volé au cookietier (le monsieur qui fait les cookies, bé oui) de Playmobile City, et que j’avais caché dans le baluchon rouge que Tatie P9X-782 m’avait cousu avec ses propres poils de langue pour mon premier anniversaire. Je vous raconterai bien comment j’ai fait pour le voler, mais ceci est une autre histoire. Je ne sus que j’avais été ravalé par Philippe que quand il m’a fait revenir dans la réalité grâce à son bouche-à-bouche au goût de thé au goût de café.
Reprenons le cours des événements, mes chers frères et sœurs, et mon père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que pour toujours les peuples de la Terre soient condamnés à faire caca au moins tous les deux jours sous peine d’affreuses souffrances, que je préfère censurer dans le présent récit, récit tout public. Je plongeai dans le thé de Marie, et pis voila que soudain, je sentis comme une coup de matraque derrière la nuque, les poils de mes aisselles se hérissèrent, et je commençai à puer des pieds. Enfin, c’est-ce que j’aurai ressenti si j’avais eu une nuque, des aisselles, et des pieds, mais comme ce n’était pas le cas, j’ai juste eu un peu froid à la nageoire droite. Pis après, j’ai eu l’impression de tomber sur un tapis recouvert de sauce tomate nourries de pouces humains enveloppés dans des crottes de chamois farcies aux lentilles d’avant-Guerre du Pakistan occidental, autrement dit, j’ai eu l’impression de tomber sur de la mousse. Et là, en relevant la tête, je vis devant moi un petit nain de taille fortement réduite me regardant de haut. Je lui dis, « qui es-tu, petit nain de taille fortement réduite, et de quel droit, oui, de quel droit te permets-tu de me regarder de haut? ». Il resta silencieux un instant qui parut une éternité, puis: « sab ed edrager em iuq iot tse’c ,tuah ed sap edrager et en ej » après avoir ajouter: « éssac ia’t ej » (oui, il paraît que dans tous les rêves, les nains parlent à l‘envers, enfin, demandez à David Lynch). Suite à quoi, il tendit brusquement sa main droite, rachitique, comme il se doit, vers la caméra, avec le pouce, l’index, et le doigt qu’on met dans le cul des gens tendus vers le ciel étoilé de cette belle après-midi d’automne. Et il dit « comme je t’ai cassé » (oui j’en ai marre d’écrire à l’envers et puis de toute façon vous aussi) « je vais t’exaucer trois vœux », dit-il, avant de dire « quels que soient les vœux que tu veux », il reprit sa respiration, et il dit: « je te les exaucerai », dit-il.
Alors moi, j’étais tout content, forcément, comme un poisson dans l’eaustomac. Je lui dis: « je souhaite repasser en discours direct! »
- Exaucé!
- Tro bi1!!!
- Encore deux.
- Alors, bin, ouais, évidemment, vois-tu, je veux échapper à Philippe!
- Euh, ouais, OK, mais faut que tu précises comment, je suis pas un génie non plus.
- Ah oui pardon. Alors, euh. Il voit Marie en train de s’envoyer en l’air, alors Philippe il est étonné, alors il me laisse tomber par terre et euh… Et je vais dans un canival (des caniveaux) et puis dans les égouts je retrouve ma famille et je vis heureux jusqu’à la fin des temps.
- Zabiwosh! Tu es exaucé. Plus qu’un vœu.
- Eh bah, pour le fun alors, je veux devenir invisible, comme ça je pourrai aller dans les vestiaires des filles avant le cours de natation du jeudi matin.
- Hobalézidou, tes vœux ont été exaucés! Que le grand hip hop paneri veille sur Ehsane!
- Ouais. Aplusse.
- essulpA. siauO.
La fin de mon voyage mystique correspondit avec l’étrange sensation provoquée par les allers-retours de la langue de Philippe sur mes lèvres alors qu’il expirait dans ma bouche (sensation assez désagréable hein, mais est-il nécessaire de le préciser?). Puis, voyant qu’il ne me voyait pas, il m’emmena chez le docteur. Puis on rentra chez Marie. Et là, elle avait les jambes en l’air, et Philippe, qui m’avait enrobé dans une page de journal me laissa tomber, sans s’en rendre compte, et je pus m’échapper par la porte d’entrée qu’il avait laissée ouverte (pour faire rentrer la douce fraîcheur automnale au milieu de cette nuit d’un après-midi d’hiver) et m’engouffrer dans la première bouche d’égoût que je trouvai.

Ce n’est que bien plus tard que j’appris que ma dématérialisation à l’intérieur même de Philippe avait eu sur lui des effets secondaires inattendus… Comme la disparition de certaines parties de son corps, et l’apparition d’un lien sub-inter-spatio-électro-marteau-nintendo-alphabravo-jacképabo-cosmétique entre les deux esprits de Philipe, et de Philippe.