Nintendo Switch

Fire Emblem Warriors (Switch)

Test Switch

Fire Emblem Warriors (Switch)

Par Saurus_no_Haineko - Le 17/10/2017 à 10:53

En 2014, Tecmo Koei avait su surprendre le monde en sortant un Hyrule Warriors d’une qualité assez incroyable, adaptant avec finesse une licence qui n’avait pourtant originellement strictement rien à voir avec du quelconque Beat-Them-All. En début d’année 2017, Tecmo réitère la chose, mais avec une licence cette fois-ci tout à fait désignée pour le genre : Fire Emblem. Cette fois-ci, le mariage semble beaucoup plus évident : Univers proches, casting au potentiel immense, des possibilités d’adaptations de gameplay proprement incroyables… C’était même personnellement un cross-over que, j’avoue, j’appelais de mes vœux depuis de nombreuses années maintenant. Non mais oui, Tecmo a réussi l’exploit là ou ne l’attendait pas avec Hyrule Warriors, alors, là où le croisement semble plus évident, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Beaucoup de choses, en fait…

 

1) Musou sans muse  

Tout d’abord, revenons à la base. Un musou, c’est quoi ? Quand on parle Beat-Them-All (parce qu’un Musou est un type de Beat-them-all bien particulier), on pourrait grossièrement résumer ce genre de jeu à deux gros aspects bien distincts. Premièrement, il s’agit d’un genre de jeu qui vous permet de vaincre des nués et des nués d’ennemis différent dans un gros défouloir. Secondement, c’est un genre de jeu assez technique qui vous demandera un certain temps d’apprentissage avant de pouvoir sortir des combos aussi dévastateurs que jouissifs. Le Musou est un jeu qui met en retrait cet aspect « apprentissage technique » pour se concentrer davantage sur l’aspect « des nuées et des nués d’ennemis à vaincre ». Comprenez par la que c’est rapide à prendre en main, et que vous allez littéralement affronter des centaines voire des milliers d’adversaires en même temps, pour votre plus gros bonheur. Le Musou a donc un aspect jouissif qui est incomparable… Mais le revers de la médaille est double. Le Musou est un jeu qui, graphiquement, est très pauvre, et compte parmi les genres de Beat-Them-All les plus répétitifs qui soit.

Concernant Fire Emblem Warriors, il n’y a d’un point de vue technique pas grand-chose à lui reprocher. Le jeu permet de pouvoir choisir entre résolution (1080p/30fps) et Framerate (720p/60fps). Alors oui, si d’un côté, on pourra regretter que le jeu ne parvienne pas tout simplement à tenir le 1080p/60fps, d’un autre côté, on salue volontiers le fait que les développeurs nous laissent faire notre choix à ce niveau-là, en se souvenant que la Switch est très loin d’être une bête de course. Dommage qu’ils ne soient pas aller jusqu’au bout en nous proposant le choix du doublage original, pourtant présent sur la cartouche… (Sans s’avancer, c’est un défaut qui, à l’image de Zelda en son temps, pourra être corriger via une mise à jour : mais en attendant que cela soit annoncé -si c’est annoncé un jour-, cela reste un défaut) (NDLR : Annoncé littéralement trois jours avant la sortie officielle du jeu, il sera possible de télécharger les voix japonaises gratuitement via l'Eshop. Nous n'y avions pas accès durant la phase de test, d'où le fait que nous le soulignions originellement comme un défaut. Ca n'est bien évidemment plus le cas, et on espère que Nintendo continuera sur sa lancée pour Xenoblade 2 !) 

L’histoire nous met dans la peau de Rowan et Lianna, prince et princesse du royaume d’Aytolis. Un jour, le château où ils habitent se fait attaquer par une nuée de monstres, et ils se voient contraint de fuir, avec leur ami prince d’un autre pays Darios. S’en suit alors un voyage à travers le monde pour trouver les raisons de cette invasion démoniaque, voyage dans lequel ils trouveront l’aide de mystérieux héros venus d’autres mondes… Si vous avez un sentiment de déjà-vu, c’est normal, c’est parce que c’est quelques détails près le même scénario que Hyrule Warriors. Sauf que Tecmo Koei a réussi à faire l’exploit de rendre l’histoire encore plus décousue est inintéressante que Hyrule Warriors. Et ce reproche, « comme Hyrule Warriors », sera le plus gros point noir de ce jeu….

 

2) Hyrule Warriors : Fire Emblem Edition

 

Et puisque ce vilain point noir a été exprimé, allons-y jusqu’au bout. Dans la liste des « Comme Hyrule Warriors, mais en moins bien », je demande le casting. Le Casting de Hyrule Warriors était, à son lancement, plutôt faible (13 personnages), mais c’était compensé par une qualité et une inventivité globale tout simplement excellente. La licence était plutôt bien représentée et deux personnages ne se jouaient pas de la même façon. Dans Fire Emblem Warriors ? Si le casting est beaucoup plus fourni (Plus de 25 personnages), force est de constater que Tecmo n’a pas daigné réellement approfondir les choses : Il s’agit d’une véritable guerre des clones. Les trois pégases se jouent de la même manière, et il en va de même pour les deux mages montés. Chrom et Lucina possèdent exactement le même movest, idem pour les deux jumeaux et les archers. Seul des personnages comme Corrin ont des panels de mouvement assez uniques. Dans le cas de personnages comme Daraen, Lissa, ou Frederick, ils sont repris sur les mouvements des ennemis que vous allez affronter… Et vive la variété. A cela se rajoute le fait que les développeurs ont fait le choix -et c’est tout à leur honneur- de se concentrer sur les opus Awakening et Fates de la licence (… Et Shadow Dragon, selon eux, mais là on attend encore de voir). Un choix que les nouveaux fans de la licence comme moi apprécieront, mais qui fera certainement grincer des dents puisque certaines grandes figures de la licence, comme Ike, sont absents. Surtout que cela n’empêche pas certains personnages comme Lyn ou Célica (mais pas Alm…) d’être présents. A ne rien y comprendre.

Du côté du gameplay, « Comme Hyrule Warriors », Fire Emblem Warriors se dote d’une jauge d’étourdissement. Après certaines de leurs attaques, les officiers ennemis montreront une jauge en guise de point faible. Une fois cette jauge vidée, vous pourrez asséner un puissant coup à votre adversaire. « Comme Hyrule Warriors », la progression de vos personnages s’effectue via la création d’emblèmes (qui remplacent les badges d’Hyrule Warriors). Même principe, avec les matériaux récoltés sur le terrain, vous pourrez débloquer de nouveaux combos pour vos personnages. Petite originalité, afin de débloquer l’entièreté de l’arbre de compétence, il vous faudra utiliser un Magister (que les fans de la licence connaissent bien), afin de faire évoluer la classe de votre personnage dans une classe supérieure. Cela s’accompagne d’un changement de skin ainsi que d’un boost de statistiques. Les Magisters sont utilisables à partir du niveau 15, et sont en nombre limité (un par personnage pour tout le jeu) 

Enfin, si le feeling général du jeu est malheureusement « trop » Hyrulewarrioresque à notre goût, on aurait tort d’oublier une petite subtilité de gameplay qui vient un peu changer cet état de fait. Fire Emblem Warriors possède un aspect stratégique un poil plus poussé. Sur une map, vous pouvez contrôler jusqu’à 4 personnages différents, et donner des ordres à bien plus de personnages. C’est fluide, ça marche bien, ça permet de couvrir une grande partie du territoire sans trop de temps morts.Surtout que le jeu a eu l'intelligence d'intégré le principe de triangle d'arme les épées battent les haches, les haches battent les lances, les lances battent les épées), ce qui force à vraiment réfléchir sur quel unité vous allez choisir pour combattre. une vraie plus-valu pour un jeu qui en a vraiment besoin...

 

3) Des modes et des jeux 

 

Au niveau contenu, celui de Fire Emblem Warriors est, contrairement à ce que l'on peut penser au premier abord, plutôt décent. Pour commencer, il y a un équivalent aux Skultulas de Hyrule Warriors. Pour rappel, en remplissant certaines conditions dans certaines batailles de la map, vous pouviez trouver ces petites araignées dorées qui vous permettait de compléter des illustrations, illustration qui une fois complétée, vous offrait divers bonus. Ici, c'est la même, sauf que les araignées sont remplacées par Anna, et qu'elle vous donnera accès à des missions particulièrement difficiles à réaliser... Vous avez aussi accès à une galerie qui vous permettra de voir les modèles de personnages, de revoir leur lignes de dialogue...

Ceux qui y ont joué le savent : le coeur d'Hyrule Warriors n'était pas son histoire, mais le mode Aventure, véritable monstre chronophage qui augmentait intelligemment (peut-être même trop) la durée de vie du jeu qui devenait tout simplement gigantesque. Fire Emblem Warriors a un mode de jeu presque équivalent : Le mode Chronique, qui vous permet de revivre certaines des plus grandes scènes de la saga. "Certaines", au nombre de cinq, ce qui est assez limité... Mais ce mode de jeu est tout de même assez long et il faudra bien plus de cinquante heures (voir même facilement plus) pour vraiment commencer à avoir compléter le jeu, ce qui, pour un Musou, est plus que correct. Cela reste largement en dessous de ce que l'on pourrait attendre pour un jeu qui s'inspire autant de son ainé...

A la lecture de ce test, vous l'aurez vraiment compris, le plus gros reproche qu'on peut faire au jeu, c'est au final de s'être beaucoup trop inspiré d'Hyrule Warriors et de ne pas chercher à réellement créer sa propre identité. Ce qui, selon le point de vue que vous allez avoir, peut ne pas être un défaut du tout. Le vrai reproche que cela traduit, c'est qu'un jeu Fire Emblem Warriors, ça aurait pu être tellement plus grandiose, qu'il est vraiment dommage qu'au final on ai "que" ça, même si ça reste correct. 

 

7.5
Quelle déception ! Quelle frustration ! Tecmo avait un matériau en or massif dans les mains, sauf qu’au lieu d’en faire un nouveau bijou, ils se sont contentés de reprendre le moule de Hyrule Warriors et de l’appliquer à la licence Fire Emblem. Sauf que là où Hyrule Warriors pouvait compter sur des environnements reconnaissables et plaisant à parcourir malgré un aspect technique moyen, et un casting cinq étoiles où la qualité compensait largement la quantité, on se retrouve ici avec une véritable guerre des clones au sein d’environnements certes plus convaincants techniquement, mais alors terriblement plus génériques artistiquement parlant. Seul l’aspect un poil plus stratégique des batailles permet de sauver un peu les meubles : Mais franchement, à ce titre, on aurait largement préféré que Tecmo prenne davantage son temps pour nous sortir un produit avec une identité davantage marquée, quitte à avoir un Hyrule Warriors 2 pour nous faire patienter. Il n’en reste pas moins que Fire Emblem Warriors est un bon jeu… Juste loin d’être aussi bon que ce à quoi il aurait pu prétendre être.

  • Techniquement plutôt propre
  • Casting pas mauvais pour les nouveaux fans de la licence
  • Un côté stratégique plus poussé
  • La bande-son de folie
  • Le choix entre framerate et résolution
  • Durée de vie plutôt correct
  • Et contre toute attente, la présence des voix jap' !
  • Hyrule Warriors avec un skin Fire Emblem
  • Scénario comme Hyrule Warriors
  • Gameplay au feeling comme Hyrule Warriors...
  • ... Avec les mêmes défauts qu'Hyrule Warriors
  • Sauf que là c'est la guerre des clones
  • Contenu décevant quand même
  • Le casting manque des grosses figures de la série (au profit des DLC?)