Nintendo Switch

Resident Evil 3 CLOUD

Test Switch

Resident Evil 3 CLOUD

Par Lotario - Le 28/12/2022 à 11:55

Après le remake du deuxième opus en 2019, Capcom nous gratifie de sa suite en 2020. Sorti sur les consoles concurrentes de la génération précédente, il arrive donc ce mois-ci en version Cloud sur Switch. Ce troisième épisode se démarque à l’époque par une action plus intense mais surtout le fait que l’héroïne, Jill, était traquée par un Tyran nommé Némésis. Cette retranscription en 3D intégrale est-elle réussie ? Et le jeu en Cloud est-il appréciable ?

Raccoon City : Suivez le guide.

Cette fois, les événements se déroulent à peine quelques heures avant les événements de Resident Evil 2 (Vous retrouverez les événements précédents dans notre test). Vous retrouvez Jill qui se réveille et se rend dans sa salle de bain. Elle semble préoccupée quand elle ressent quelque chose d’inhabituel en elle… Finalement, il ne s’agissait que d’un cauchemar. Cette fois, Jill se réveille réellement et elle prend le temps de faire le tour de son appartement. C'est l’occasion de se rappeler l’enquête qu’elle mène sur Umbrella Corporation, la célèbre entreprise pharmaceutique américaine, à priori responsable des événements des montagnes Arkley. De plus, elle réalise qu’elle va, enfin, quitter cette ville très prochainement.

Le téléphone sonne et elle tombe sur Brad Vickers en décrochant. Brad l’invite à quitter urgemment son appartement du fait que ce serait le chaos en ville. Alors qu’elle essaie de comprendre, le mur à côté d’elle est pulvérisé et une créature gigantesque s’en prend à elle. Ne pouvant avoir le dessus, Jill tente de fuir non sans mal. La poursuite devient intense et oppressante ! En tombant sur Brad, il lui fait comprendre que ce monstre en a après les membres de son équipe : les S.T.A.R.S.. Ils essaient tous deux de se frayer un chemin au travers de la ville qui semble apocalyptique, tentant au passage d’éviter des zombies bien trop tactiles. Obligée de se séparer par la force des choses, Jill ne cesse d’être traquée par la créature, et finit par être secourue par Carlos, un membre de l’UBCS (Umbrella Biohazard Countermeasure Service). Se repliant dans le métro, Jill va devoir s’allier à l’équipe de Carlos afin d’évacuer la ville avec ses survivants.

Staaaaars !

Le sel de cet opus 3 n’est autre que la créature poursuivant Jill dans les rues de Raccoon City, créature répondant au doux nom de Nemesis. Ainsi, le gameplay évolue quelque peu en apportant une subtilité non des moindres : l’esquive. En effet, il est possible d'esquiver l’emprise (ou les coups) de vos adversaires en appuyant dans la bonne direction au bon moment. Cela peut vous permettre d’éviter certains coups meurtriers. Pour en revenir au Nemesis, à moins d’être très bien équipé, il vous faudra faire preuve d’agilité afin d’éviter qu’il vous fasse terriblement mal. Le Nemesis peut s’avérer bien évidemment plus puissant que vous, mais aussi plus rapide. Et quand on parle de rapidité, on peut entendre par là qu’il peut bondir afin de se retrouver devant vous alors que vous étiez en train de le fuir. Il a tendance à venir vous bloquer dans des endroits exigus, tels que des ruelles. L’esquive est alors votre meilleur atout. Vous allez donc rencontrer cette vilaine bête à plusieurs reprises et parfois de manières très différentes. Il est alors nécessaire de s'habituer à ses nouveaux comportements.

Pour le reste, le titre mise sur ce qui commence à bien être connu de la série. Par exemple, il est bien évidemment possible de combiner différentes poudres et de créer au passage des munitions, et il en faudra (notons que cette feature avait été intégrée dans le RE3 d’origine). Le demi-tour (lui aussi innové dans l’opus original) est bien évidemment de la partie. La vue à la troisième personne est elle aussi reprise à l’instar du remake du 2. L’action est donc au rendez-vous, c’est dynamique et c’est un réel plaisir que d’arpenter les rues de cette ville tristement célèbre. Quelques énigmes (disons plutôt mécanismes) sont aussi de la partie, mais ne nécessitent pas de gros aller-retours, bien au contraire, la progression a été pensée pour être bien plus fluide. Jill débute d'ailleurs avec un inventaire limité (suivant le niveau de difficulté choisi) qui pourra aussi être augmenté.

Un remake vérolé ?

Ce remake est visuellement très beau et nous y reviendrons. Toutefois, bien qu’il n’ait jamais été aussi grisant que de “visiter” Raccoon City, quelques choix nous auront procuré quelques petites déceptions. Afin de passer tout l'environnement en 3D, le titre a bénéficié de quelques réécritures en termes de level-design. Par exemple, le titre a été amputé d’une partie par rapport au titre original (le passage du Beffroi). Choix assez étonnant certes, mais qui a un petit impact sur la durée de vie. D’autres passages ont été réécrits, changeant donc des passages en nous faisant passer dans des endroits moins pertinents. L’autre point regrettable n’est autre que le bestiaire qui se retrouve quelque peu limité (un peu comme dans le Remake du 2). Adieu araignées géantes par exemple (créatures que j'affectionne particulièrement). Dans les petites choses plaisantes, notons les références que se fait Capcom (Mega Man ou encore Captain Commando) mais aussi à l'univers cinématographique.

Enfin, bien que ce soit plaisant dès lors que l’on ait joué au deuxième opus, le passage dans le commissariat aurait mérité un traitement un peu plus étoffé, d’autant plus parce que le remake du 2 était sorti un an avant celui-ci. Bien que quelques clins d’œil arrivent à faire la connexion entre les deux opus, Capcom aurait pu profiter de ce remake pour étoffer l’écriture de ce passage et accentuer au passage les conséquences de la visite de Carlos dans le commissariat. D'ailleurs, on peut s'étonner de ses choix, mais après plusieurs run, il nous vient à l’esprit que le jeu est pensé pour le speed run. Une fois le titre terminé une fois, il est possible de s'acheter des bonus via une boutique dédiée. Certains items permettent clairement de progresser bien plus rapidement et d’éviter quelques détours. La boutique permet aussi d’acquérir des armes intéressantes et assez fun.

RE Engine for ever

Une fois n ‘est pas coutume, le RE Engine fait des merveilles tant par la modélisation de la chair décomposée que des personnages. Les visages sont très réalistes (Jill semble plus forte que jamais et aussi plus charismatique qu’auparavant). Le chaos de la ville est extraordinairement représenté, bref, tout est vraiment impeccable. La gestion des lumières est quant à elle superbe et ultra crédible. Visuellement, il n’y a donc rien à redire. Attention tout de même, là, c’est une observation uniquement sur le plan technique et l’utilisation de ce moteur. En outre sur Nintendo Switch, il s’agit d’une version Cloud, mais le rendu est vraiment qualitatif. Le jeu est plus propre que le deuxième opus, et tout bonnement superbe sur l’écran de la Switch (moins flatteur évidemment en mode Salon sur un grand écran). Tout comme Village et Resident Evil 2, le Cloud est très stable et nous n’avons eu quasiment aucune latence (nous bénéficions d’une connexion fibrée, et rappelons le, meilleure est votre connexion, meilleur est le rendu in-game). La stabilité était par ailleurs au rendez-vous tant en wifi qu’en connexion filaire en mode Salon.

7.5
Le remake de Resident Evil 3 est lui aussi une franche réussite. En revanche, il n'a pas la même aura que le 2. Amputé de quelques points par rapport à l'original, il bénéficie cependant d'un soin particulier notamment avec l'intégration de l'esquive dans son gameplay nous faisant gagner en agilité. Affronter et fuir le Nemesis n'aura jamais été aussi grisant (quelle teigne !). Bien qu'un peu court, sa rejouabilité reste un sérieux atout. Notons au passage la qualité des serveurs pour le Cloud Gaming.

  • Un Nemesis au top de sa forme
  • Un gameplay plus nerveux grâce à l'esquive
  • Une bonne dose de rejouabilité (speed run / challenge du mode cauchemar)
  • Un Cloud vraiment très stable...
  • Un doublage français exemplaire
  • Pourquoi avoir retiré le passage du Beffroi...
  • Un poil court même pour un Survival (comptez 6/7h pour votre première run)
  • Un bestiaire un peu limité
  • ... Impliquant quelques petites concessions visuelles (visibles en mode Salon)