Xenoblade Chronicles... Pour ceux ayant joué à ce jeu ou encore ceux qui aimeraient enfin l'obtenir (la faute aux pénuries qui ont d’ailleurs été corrigées dernièrement), le nom peut donner beaucoup de frissons. Dévoilé en 2009 sous le nom de Monado : Beginning of the World, il a été finalement nommé Xenoblade, ou Zenobureido au Japon et est sorti dans ces contrées en juin 2010. Grande nouvelle cette année, le titre de Monolith Software a été finalement localisé en Europe. Considéré comme le meilleur rpg japonais de la génération actuelle, nous allons analyser dans ce test les grandes qualités du jeu ainsi que ses quelques défauts.
Tout a commencé lors de la création d'un monde mystérieux. Bionis et Mékonis y figurant, faune et flore y prospérant, humains et machines y habitant de par les deux dieux mythiques, l'univers gigantesque est voué à une existence paisible. Cependant, après un horrible évènement totalement inexplicable, Bionis et Mékonis s'entretuèrent dans une bataille atroce jusqu'à ce qu'ils soient complètement fossilisés suite à une énorme fatigue. Les Mékons, habitants de Mékonis, décidèrent de se venger sur Bionis en envoyant des troupes assoiffées de sang afin de tuer les Homz et autres peuples habitant sur le dieu ayant tenu l'épée Monado durant la si grande bataille. La bataille la plus célèbre fut celle de la Vallée de l'Epée où Dunban, maintenant héros reconnu, a détruit tous les Mékons mais a malheureusement perdu l'usage de son bras droit. Shulk, âgé de 18 ans et orphelin menant une vie paisible à Colonie 9 (ville de Bionis) devra reprendre le flambeau suite à une attaque un an après la terrible guerre. Alors qu'un de ses proches meurt durant la bataille, le jeune homme voudra se venger en partant à la recherche des Mékons. Il rencontrera de futurs amis durant son périple qui veulent eux aussi se venger ou bien l'aider dans sa quête. Si le scénario de Xenoblade Chronicles reste plutôt banal aux premiers abords, nous remarquerons quelques choix scénaristiques inattendus quelque fois, qui donnent un premier côté original et quelquefois émouvant pour certaines scènes. Cependant, nous remarquerons que le RPG est tout de même assez soutenu en clichés. Passons aux graphismes qui se révèlent gigantesques dès le début du jeu. Une certaine qualité artistique se dégage des décors notamment dans les grandes villes (Colonie 9, Village Frontière, Alcamoth...) ainsi que dans les lieux immenses dispersés sur Bionis (La Jambe de Bionis, la Jungle de Makna, la Mer d'Eryth...). Malheureusement, nous avons constaté que quelques textures sont très souvent floues malgré la grande qualité graphique du soft. Ce défaut donne un petit côté frustrant lors du parcours des grands espaces de Bionis et Mékonis et dont nous voulons découvrir les moindres recoins. S’il y a le fait que les espaces sont extrêmement vastes, nous remarquons du coup quelques lieux très vides... Dans tous les cas, la magnifique bande sonore du jeu s’accorde parfaitement avec tous les décors et il n’y a pas du tout d’inégalité en ce qui concerne le choix des musiques de chaque lieu. En passant de Colonie 9 à la Merd’Eryth par exemple, les musiques de ces lieux sont certes différentes mais le thème de chacun d’eux ne peut être remis en question. En effet, l’ambiance artistique et mystérieuse qui se dégage de ces deux endroits est tout simplement mythique. Comme pour tout le reste des lieux hormis Mékonis où le manque de richesse se fait énormément sentir. Enfin, concernant les cinématiques, nous profitons de scènes vraiment épiques qui, à notre plus grand bonheur, sont nombreuses et peu ennuyantes. Les visions de Shulk sont également nombreuses mais viennent tout de même un peu gêner (malheureusement) la trame du jeu puisque nous découvrons à l'avance ce qu'il va se passer.
Si Xenoblade Chronicles est tant aimé pour son incroyable diversité, le gameplay en mérite tout autant car le jeu ne veut pas se doter seulement de son système de combat mais aussi d’autres fonctions très intéressantes qui sont, certes, assez peu utiles pour terminer le jeu mais qui valent vraiment la peine d'être découvertes et utilisées. Evoquons les quêtes annexes tout d’abord. Il y en a tellement qu’il est difficile de s’y retrouver. Heureusement, un onglet vous permettra grâce à la barre du menu de les surveiller. Cependant, là où pêche cette fonction, fort traditionnelle dans un RPG, c'est dans son organisation. Il peut y avoir beaucoup d’indices pour terminer une quête ou très peu pour en finir une autre ! De plus, les lieux des réalisations de ces quêtes ne sont parfois pas du tout indiqués sur la carte. Rassurez-vous, cette fonction reste la seule très décevante de l’action rpg. Le sociogramme quant à lui, permet l’amélioration de la relation entre vos combattants ainsi que celle des habitants de Bionis et Mékonis. Cette option reste également optionnelle pour terminer l’histoire mais il est recommandé de l’utiliser car, sans améliorer ses compétences, il sera difficile d’être en symbiose avec vos coéquipiers. La personnalisation de l’équipement des héros est quant à elle vraiment très importante. Lors de la victoire d’un combat, la réussite d’une quête, l’achat d’objets spécifiques à l’équipement, il faudra penser à utiliser tout ce que l’on a obtenu afin d’équiper les combattants et ainsi pouvoir améliorer leurs compétences et statistiques. Les gemmes sont également de la partie, il faudra récupérer des cristaux parsemés et cachés un peu partout dans le monde titanesque de ces deux dieux géants afin de pouvoir créer ces gemmes qui devront être ajoutées à l’équipement des guerriers afin d’améliorer (oui, encore) leurs techniques. Les améliorations restent une fonctionnalité très importante puisque la difficulté de Xenoblade Chronicles est assez élevée. Revenons une nouvelle fois aux relations entre les personnages, des icônes de tête-à-tête sont à découvrir durant toute l'aventure. Cependant, il faudra remplir certaines conditions pour participer à ces petits dialogues. Par exemple, si Shulk et Reyn veulent parler d'un souvenir qui a marqué leur enfance, il faudra que ces deux personnages s'entendent très bien. Pour cela, il faudra qu'ils réussissent des quêtes et combattent régulièrement ensemble. Enfin, il est aussi possible de gérer les arts et compétences des personnages grâce au menu. Tout d'abord, pour améliorer les arts, il faut impérativement gagner des PA et acheter ou trouver des grimoires, qui permettent d'augmenter le niveau de ces techniques. En augmentant ces arts, ils seront beaucoup plus puissants durant les combats, seront moins longs à charger etc. Enfin, la récupération d'objets est très simple. A chaque victoire de combats, vous pourrez ouvrir un coffre contenant une quantité plus ou moins grande de différents objets. D'autres objets sont également récupérables lorsque vous verrez des lueurs bleues sur le sol. Elles permettent aux personnages d'améliorer leurs relations entre eux mais aussi de compléter la collection.
D'ailleurs, passons maintenant au système de combat qui reste assez complexe et très profond. Parlons précisement des arts, les techniques spéciales des membres du petit groupe qui sont spécifiques à chacun d'eux. Ces arts permettent aux combattants d'utiliser des attaques physiques, spéciales ou bien régénératrices mais aussi certaines qui peuvent augmenter la puissance des arts. Dans tous les cas, il y en a beaucoup mais nous remarquerons tout de même un seul énorme défaut. Shulk ! Pourquoi avoir décidé de ne lui proposer seulement que huit skills ? Il a peut-être les pouvoirs de l'épée Monado (qui ne sont pas exceptionnels d'ailleurs, seulement très puissants sur les Mékons et pour certains ennemis) mais il n'y avait vraiment pas de raison de ne pas lui donner des arts supplémentaires. Ce qui est donc contraire aux autres équipiers qui, eux, ont de nombreux arts à apprendre. Il faudra les gérer par conséquent car vous ne pouvez pas utiliser plus de 8 arts durant un combat. En ce qui concerne l'attaque normale, elle ne se fait qu'automatiquement. Oui, automatiquement, d'où le fait que le système de combat est très automatisé. Pour utiliser cette attaque normale, il faudra se rapprocher de l'ennemi afin de lui donner un coup plus ou moins puissants. Par conséquent, il faudra veiller à ne pas utiliser les arts de votre meneur sans quoi, l'attaque automatique ne se fera pas. Cette fonction est très utile pour Shulk puisqu'elle lui permet de recharger la jauge de sa Monado. Sans cela, il ne serait pas possible de profiter pleinement du pouvoir de cette épée ultime. Pour finir, les arts ne sont pas utilisables à foison, loin de là. Et oui, il faudra attendre après l'utilisation de ces derniers pour les utiliser une autre fois. Concernant les jauges, il y en a deux, une pour les enchaînements très utiles dans les combats et une autre, la jauge de tension, pour chaque personnage. La jauge d'enchaînements se remplit en fonction des arts que vous administrez à vos adversaires. Si le coup est porté comme indiqué dans la description, alors la jauge se remplira très vite. Les enchaînements sont donc très utiles en combats puisque vous portez plusieurs coups à la chaîne. Ceci permettra d'infliger de lourds dégâts à vos ennemis et cela réserve d'ailleurs son lot de surprises. Pour terminer, la jauge de tension est à remplir automatiquement, en fonction des coups que vous prenez et du nombre d'attaques que vous utilisez. Enfin, autre particularité de Shulk, le jeune homme peut avoir des visions durant les combats. Ces visions lui permettent logiquement, de voir l'avenir et donc d'anticiper les attaques ennemies pouvant être mortelles pour lui et ses équipiers. Si la jauge d'enchaînements est assez remplie, le meneur (puisqu'il est aussi à noter que vous pouvez changer de meneur, en dehors des combats) pourra prévenir un de ses amis. Cependant, s'il est possible de choisir son meneur, les autres membres du groupe ne sont pas gérables. C'est donc l'intelligence artificielle qui les dirige et autant vous dire qu'elle n'est pas du tout irréprochable... et nous le remarquons vraiment à certains moments du jeu.
Si nous devions terminer en beauté, ce serait pour parler de la bande-sonore de Xenoblade Chronicles. Tout simplement superbe, épique, bouleversante, émouvante par moment... Elle colle parfaitement avec l'ambiance du jeu. Nous avons donc des musiques extrêmement diversifiées, nombreuses, et très peu lassantes. La bande-sonore est notamment signée par des compositeurs de génie, dirigée par Yoko Shimomura, Tsutomu Narita, Manami Kiyota et ACE+. Les musiques les plus emblêmatiques de Xenoblade Chronicles sont sans aucun doute son Main Theme, le thème de Colonie 9, Unfinished Battle ou encore Engage the Enemy qui s'enclenche lors des cinématiques les plus marquantes, avant ou après un combat important.
La bande sonore de l'action rpg reste un des gros points forts du titre de Monolith Software. Concernant les thèmes musicaux des nombreux lieux du jeu, ils sont également très diversifiés. Nous noterons donc les splendides musiques d'ambiance des Plaines de Gaur, la Jungle de Makna, la Mer d'Eryth et encore bien d'autres thèmes riches. A noter aussi que les musiques changent en fonction de l'heure où vous explorez les lieux et vous pourrez écouter un son un peu plus calme la nuit par exemple, collant encore une fois à l'ambiance qui s'en dégage. Enfin, les doublages de tous les personnages de Xenoblade, sont extrêmement réussis. Que ce soit en japonais ou en anglais, il n'y a pas de manque de crédibilité. De plus, les voix sont très nombreuses puisqu'elles apparaissent durant quasi toute la durée du jeu lors des cinématiques, dialogues, combats pour donner une ambiance au jeu encore plus merveilleuse et enrichie. Brièvement, nous pourrons qualifier cette bande-sonore comme une des meilleures et au-dessus de ce que nous pouvions espérer. Tout comme Xenoblade Chronicles qui a un contenu complet et énorme.