Nintendo Wii

Super Paper Mario

Test Wii

Super Paper Mario

Par sharkun - Le 27/10/2014 à 14:42

 

C'était en 1996 qu'arrivait le premier Mario du genre RPG, Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars. Cette date ne marqua pas un tournant dans l'univers Mario, mais plutôt la création de la branche RPG de la série. Car vinrent ensuite : Paper Mario sur Nintendo 64, Paper Mario : La Porte Millénaire sur GameCube et enfin, le dernier Paper Mario sur salon : Super Paper Mario. La Wii n'avait en effet pas connu de Paper Mario avant l'arrivée de cet opus en 2007. Le jeu se présentait comme un soft plus dynamique, faisant fi des combats au tour par tour mais qui en contrepartie, proposait la possibilité asymétrique de passer d'un Monde en 2D en 3D quand on le souhaitait. Intelligent Systems a donc fait un effort de renouvellement. Malheureusement, il aurait fallu mieux doser ça, car bien que Super Paper Mario puisse prétendre être un bon jeu, ça n'ira pas plus loin en raison de la suppression de nombreux éléments qui avaient fait le charme des opus précédents.

 

Un papier d'une nouvelle qualité

spmLe jeu commence comme dans les deux précédents softs : Mario et Luigi vaquent à leurs occupations chez eux, jusqu'à ce qu'un Toad arrive pour leur annoncer, à la surprise générale, que Bowser a kidnappé Peach. Jusque là, on se dit qu'Intelligent Systems ne s'est encore une fois pas foulé à propos du scénario, déjà simpliste de base dans l'univers Mario. Mais bonne surprise, Bowser n'a pas enlevé la princesse Peach et il semble aussi étonné que les deux plombiers. A notre arrivée au château et après une série de dialogues avec Bowser, un nouvel antagoniste principal apparaît et enlève tout le monde, sauf Mario, qui fait la rencontre de Tippi, une petite fée qui sera notre partenaire principale tout au long de cette aventure et nous apprendra à nous servir des pouvoirs des Pixels, petites créatures que vous rencontrerez durant votre périple. Vous serez également amenés à vous battre contre les sbires du Comte Niark qui feront office de boss. Jusque là, tout va bien et même plutôt très bien dans la mesure où Intelligent Systems a réussi à corriger un vilain défaut des deux précédents opus : l'originalité de l'intrigue. Bien sûr, cela reste un Mario, il n'y a rien de très élaboré mais le scénario principal change et vous pourriez être étonnés de certains rebondissements, notamment un que l'on vous laissera découvrir. Le jeu se présente comme à l'accoutumé sous forme de pièce de théâtre séparée en plusieurs chapitres. Mais attention, il ne faut plus récupérer sept éléments mais huit cette fois-ci, innovation de malade. Plus sérieusement, les antagonistes, les protagonistes et les personnages non joueurs changent du tout au tout. Si on peut saluer cet effort de changement, d'originalité, on ne peut qu'être déçu par certaines modifications opérées.

 

Mais format A4

spmLa première chose qui frappera, c'est sans aucun doute ce manque de charisme des personnages et cet humour en-deçà par rapport aux épisodes précédents. On se retrouve avec des personnages non joueurs ou des partenaires totalement dénués d'intérêt et de caractères originaux. On avait déjà pu apercevoir une baisse inéluctable de l'humour de Paper Mario à Paper Mario : La Porte Millénaire, là, on retrouve la boucle, sûrement la faute à l'époque et Nintendo qui se veut de plus en plus sérieux. Pour tout dire, n'espérez pas retrouver le langage familier tellement plaisant de certains partenaires de l'opus 64, mais des personnages qui essayent de se rendre drôle, sans succès. Vous serez amenés à pouffer de rire dans votre tête deux ou trois fois pendant dix secondes, mais ça n'ira pas plus loin. Tout ça est également lié au charisme des personnages désormais totalement vide d'intérêt. Finis les personnages de l'univers Mario. Si on peut saluer cette "prise de risque" ou cette volonté radicale de changement de la part de Intelligent Systems, on ne peut qu'être déçus de voir des personnages fait de fils et de carrés à l'apparence fade remplacer les Goomba de Port-Lacanaïe ou les Toad de Toadville. De même, le bestiaire était extrêmement plus varié dans les précédents opus, avec de multiples sortes de Hériss, de Goomba, de Koopa et j'en passe. Ici, si Super Paper Mario peut prétendre mêler certains anciens ennemis et nouveaux ennemis, ces derniers sont eux aussi moins intéressants, à l'apparence peu originale et sans intérêt, mis à part quelques exceptions. Les personnages, les partenaires, sont beaucoup moins attachants qu'avant puisque ce ne sont que des fils et des cubes. Normal, certains diront, puisque ce sont des créatures d'une race qui se veut faite de fils et de cubes, mais là est justement le problème : ils sont beaucoup moins présents que les anciens partenaires. Chacun, hormis Tippi qui se révèle être plus intéressante qu'elle n'y paraît, ne fait que parler une fois. Là où certains partenaires des anciens opus entretenaient des liens avec d'autres personnages non joueurs et toute une histoire, dans Super Paper Mario, il n'en est rien.

 

Le gros point fort : un gameplay plus original et dynamique

spmBien sûr, la multiplicité des partenaires apporte beaucoup au jeu, ce qui nous fait arriver au gros point fort de Super Paper Mario : les nouveautés de gameplay qu'il apporte. Le nombre de partenaires que Mario prendra sous son aile est plus important qu'avant et chacun apporte de nouvelles mécaniques de jeu qui vous permettront de venir à bout de certains ennemis ou énigmes spécifiques. De plus, sachez que vous pourrez alterner entre pas moins de quatre protagonistes principaux : Mario, Bowser, Peach et Luigi, chacun ayant ses propres habilités qui vous seront nécessaires pour progresser dans votre aventure. Un petit clin d'oeil à Super Mario RPG dans lequel nous pouvions là aussi contrôler la princesse et le gros lézard. Autre chose, et certainement la plus grosse nouveauté du jeu, puisque Nintendo a bien insisté là-dessus pendant les campagnes de publicités du jeu : le passage de la 2D à la 3D. Certainement la chose la plus innovante du jeu par rapport au reste de la série, elle apporte beaucoup au gameplay et permet de se sortir de certaines situations. Par exemple, si vous vous retrouvez en face d'un gros fossé, essayez de passer en 3D. Vous verrez qu'il y a en réalité un petit passage sur la gauche visible seulement en 3D. Vous l'aurez compris, certaines choses ne sont visibles et/ou atteignables qu'en 2D ou en 3D. Aussi, sachez que la Wiimote se tient cette fois-ci à l'horizontale et permet un jeu intuitif et facile à prendre en main. Vous pourrez la diriger vers l'écran afin qu'un pointeur vous permette d'analyser des objets et des personnages à l'aide de Tippi.

 

Perte quasi-totale de l'aspect RPG

spmPuisqu'on parle de gameplay, il convient de préciser quelque chose à ceux n'ayant pas joué au jeu : n'espérez pas retrouver un jeu similaire aux anciens Paper Mario, ni même la même essence ou la même ambiance. Certaines mauvaises langues auront beau clamer que Super Paper Mario est un RPG au même titre que ses grands frères, ce n'est absolument pas le cas. Nuance : Super Paper Mario emprunte des codes RPG aux anciens Paper Mario mais n'en est pas un pour autant, ou du moins, pas totalement. Comme dit précédemment, le jeu se veut beaucoup plus dynamique dans la mesure où il est orienté sur l'action, sur le passage et la progression rapide en jeu grâce aux différents partenaires et au passage 2D - 3D. Le problème, c'est que ce dynamisme a enlevé le tour de force des anciens Paper Mario, ce qui faisait tout leur charme : les combats au tour par tour. On parlait de certains aspects RPG : la présence de points de vie, de quelques améliorations et de montée de niveau et... c'est tout. Oubliez tous les combats au tour par tour, la stratégie qui vous forçait à réfléchir sur quels partenaires choisir, le faire jouer avant ou après vous, quelle attaque faire etc. Ici, on se contente de sauter bêtement sur les ennemis pour les affaiblir et on utilise très rarement des habilités conférées par les alliés. C'est en cette perte des combats au tour par tour que Super Paper Mario ne peut prétendre être un RPG au même titre que ses prédécesseurs. Il a beau avoir l'avantage de changer grandement le gameplay et la dynamique du jeu, on se rend compte que le soft, en ayant perdu l'élément principal qui faisait son essence, a en même temps perdu beaucoup de son charme et ne véhicule absolument pas la même atmosphère que l'opus 64 ou l'opus GameCube.

 

Des musiques dignes des anciens opus

spmNous l'avons déjà évoqué ci-dessus mais les musiques sont très bien réussies et sont dans le même ton que celles des anciens opus. Toutefois, force est de constater qu'elles perdent elles aussi de leur enchantement. Beaucoup sembleront répétitives à certains, au même titre que celles des combats dans Paper Mario et Paper Mario : La Porte Millénaire, certes, mais celles-ci sont présentes en plus grand nombre cette fois-ci. Si certaines musiques ne peuvent prétendre disposer de la même aura qu'avant, on ne peut que saluer encore une fois ce ton beaucoup plus enjoué qui rend le jeu plus dynamique qu'avant. La bande-son dans sa globalité est très réussie et on appréciera les quelques effets sonores repris de l'opus GameCube, comme la validation des dialogues, qui rendront légèrement mélancoliques les fans de la série. De plus, les musiques se couplent comme d'habitude parfaitement aux environnements qu'elles accompagnent, eux aussi présents en grand nombre : montagnes, plaines et même des endroits glauques et hantés, il y en aura comme d'habitude pour tous les goûts et vous ne pourrez qu'apprécier ce qu'Intelligent Systems a à vous offrir, surtout quand on sait que certains éléments du décors retranscrivent plus que jamais l'aspect papier et fils de la série Paper Mario, comme les nuages ou les arbres présents en jeu.

 

Une amélioration graphique quasiment nulle

spmMais là aussi, nous sommes en présence d'un autre problème. Si on critiquait juste avant le fait qu'Intelligent Systems ait supprimé ou modifié des choses qu'il aurait mieux valu ne pas toucher, le studio n'a par contre pas touché à un élément qu'il aurait fallu faire évoluer : les graphismes du jeu. Bien évidemment, ce n'est qu'une façon de parler mais on est déçu devant une évolution aussi minime de la qualité graphique. C'est très beau, certes, mais la phrase des détracteurs de la dame blanche "la Wii est une GameCube déguisée" n'a jamais été aussi vraie avec Super Paper Mario. L'évolution se fait sur la légère amélioration de la fluidité, des animations et encore une fois, du dynamisme beaucoup plus présent en jeu mais l'évolution graphique est quasiment nulle. Il faut le dire, Paper Mario : La Porte Millénaire était déjà très beau, quasiment parfait à son époque - il était peut-être difficile de faire mieux - mais en comparant les jeux d'une même série sur Wii puis sur GameCube, on sait qu'il y avait matière à faire, qu'il y avait possibilité d'apporter des améliorations directes aux graphismes du jeu. Ce ne sont pas les quelques effets d'ombres ou le coucher de soleil en fond qui nous feront dire le contraire. Le jeu reste très beau, mais quasiment identique à son prédécesseur, graphiquement parlant.

 

Un bonne liasse de papier

spmAu-delà de ça, Super Paper Mario reste un jeu avec du contenu, moins qu'avant, mais avec encore beaucoup de choses à faire. De nombreux partenaires sont à débloquer et des objets peuvent être également achetés dans les boutiques. Le jeu a beau être principalement un jeu de plate-forme, il a le mérite d'avoir une durée de vie plus que correcte - comptez entre 15 heures et 20 heures si vous voulez débloquer tous les objets principaux et annexes - conférée par les quelques éléments RPG présents. N'omettons pas que la durée de vie du jeu est indéniablement accrue par des dialogues longs et surtout peuintéressants, comme en témoigne le début du jeu qui met un temps fou à démarrer, avec des personnages plus que bavards. Le jeu recèle tout de même de choses à débloquer et d'informations parfois intéressantes sur les personnages, données par Tippi. De plus, vous pourrez toujours si vous le souhaitez aller dans des mondes déjà visités afin d'aller dans des endroits que vous avez ratés ou tout simplement refaire des mondes, assez plaisants à revisiter pour certains.

7.5
Pour conclure, Super Paper Mario est un bon petit jeu mais ne peut prétendre être à qualité équivalente à ses deux, voire trois grands frères si on compte Super Mario RPG. Il perd ce qui faisait le charme de la série : des personnages attachants de l'univers Mario avec une histoire, un caractère, l'abandon du combat au tour par tour, des musiques enjouées mais également calmes et enivrantes parfois, une stratégie plus poussée que dans les simples Mario de plates-formes 2D... Toutefois, le jeu n'est pas exempt de qualités et peut se targuer d'avoir une bonne durée de vie, presque équivalente aux précédents opus. Le jeu se veut beaucoup plus dynamique avec un gameplay plus diversifié conféré par une multitude de personnages et partenaires ainsi que par la possibilité de passer d'un monde 2D à un monde 3D. Le jeu n'étant pas difficile, il s'adresse à tous les types de joueurs, confirmés comme néophytes. Toutefois, on ne saurait que trop conseiller aux joueurs n'ayant touché qu'à Super Paper Mario de jouer aux autres épisodes de la série pour voir à quel point cette dernière est de qualité. A l'inverse, il convient de préciser aux joueurs de la série depuis la première heure qu'ils risquent d'être très déçus s'ils s'attendent à un Paper Mario dans la même veine que les précédents.

  • Bonne durée de vie
  • Les nouvelles idées de gameplay avec les nouveaux partenaires et le passage 2D 3D
  • Intrigue plus différente
  • Musiques dans le même ton que les précédents opus
  • Environnements toujours aussi colorés et diversifiés
  • Plus de partenaires et donc plus d'actions à réaliser
  • L'impression d'un univers papier toujours aussi bien retranscrite
  • Un jeu plus dynamique
  • Une bonne petite histoire différente et en constante évolution
  • Absolument aucune amélioration graphique par rapport au précédent opus
  • Perte de l'aspect principal du genre RPG : les combats au tour par tour
  • Personnages fades, beaucoup moins attachants qu'auparavant
  • Pas la même atmosphère et la même magie que les deux précédents opus
  • L'utilisation de la Wiimote encore une fois perfectible
  • Beaucoup plus facile que les épisodes précédents
  • Bestiaire légèrement moins diversifié