Nintendo Wii

Sports Island

Test Wii

Sports Island

Par Algo - Le 18/08/2008 à 00:53
Surfant sans complexe sur la vague casual qui fait les beaux jours de Nintendo, Hudson Soft nous propose une compilation de jeux de sports genre "en famille devant la télé c'est trop cool". Wé, oké, pourquoi pas. Seulement, en pratique, c'est une autre histoire. Et ouais. Il ne suffit pas de casser des oeufs pour faire une omelette. Euh. Bref.




Un démarrage tonitruant


Sur le papier, il est vrai que le concept peut faire rêver les plus noobs d'entre nous. 10 sports différents sont proposés au joueur, tous jouables à plusieurs et reposant sur la maniabilité à la Wiimote. Cependant, contrairement à un Wii Sports qui avait tout de même une interface assez soignée, chez Sports Island, on comprendra dès la présentation sur la Chaîne Disque que l'on a affaire à un gros, un bon, un solide nanar. Méritant ça place parmi des titres qui laissent rêveur les chasseurs de bouses épaisses, ce Sports Island sera du plus bel effet entre un Bionible Heroes et un Escape From Bug Island.
Nous voila partis pour une pluie de musiques en .midi complètement abrutissantes (on soulignera le mémorable remix de Eiffel65 sur le menu principal, fallait oser), des couleurs kitchissimes dans tous les sens, des avatars qui ont le mérite d'être plus laids que les Miis... Et ce n'est que le début.


Wii Sports 0.5

Hudson réussit à foirer partout où Wii Sports se distinguait. Le seul avantage de ce jeu sur la démo technique de Nintendo réside dans la diversité proposée (et je me permets de rajouter un petit "lol" au passage tout de même). Bien entendu, quantité ne rime absolument pas avec qualité, faut pas pousser. Voila le programme: badminton, karting, beach-volley, moto-cross, tir à l'arc, patinage artistique, curling (WTF), football, snowboard, basketball. Des images reviennent à ma mémoire, réveillant de profondes blessures infligées à mes yeux lors du test. Oui, sachez que Wii Sports est un régal pour les yeux comparé à Sports Island. D'une manière générale, on constate que les développeurs se sont inspirés de l'escalier de Penrose pour établir la charte graphique de leur jeu.


L'original.


La copie.


A la bouillie infâme dans laquelle patauge le titre, ces braves dév' ont ajouté des effets de flou dans tous les sens pour tenter de masquer un peu tout ça. Rien n'y fait, ça pique horriblement. Parfois, c'est même marrant, on peut ainsi facilement comparer, l'oeil humide de nostalgie, le mini-jeu de karting avec ce bon vieux Super Mario Kart - au niveau visuel tout du moins -, la même animation saccadée, les mêmes décors en 2D. Bon, oui, les personnages de Nintendo réussissent à avoir plus de charisme que les sous-Miis de Hudson, et au moins sur SNES on avait des items, des circuits intelligents, et une maniabilité correcte.
Merveilleuse transition parmi les transitions, j'attaque donc rapidement sur la maniabilité, tiens. Et là, contrairement aux graphismes foirés de tous les minis-jeux sans exception (et même des menus, et oui), il s'avère que le gameplay de certains d'entre eux est plutôt efficace. Bon, disons de deux d'entre eux. Mmh... Non, bon, juste un en fait. Le tir à l'arc. Pas mal foutu, et plutôt précis... heureusement me direz-vous. Il faut mimer le geste pour bander l'arc, puis pointer et appuyer sur B pour tirer, en prenant en compte la direction du vent. Il y a tout de même un petit bug de détection qui se produit une fois sur deux au moment de bander l'engin (...), mais ça reste jouable. Enfin, c'est marrant, mais juste le temps d'une partie quoi, ce qui est déjà pas mal au vu du reste du titre.


Escape From Sports Island

Le reste, c'est du bug, de l'approximation, de soucis de sensibilité, voire même du grand n'importe quoi. Les jeux qui auraient pu avoir un minimum d'intérêt sur le long terme, dont les deux minis-jeux de sports collectifs - le foot et le basket pour ceux qui n'auraient pas suivi - sont sidérants de médiocrité. La prise en main est inutilement compliquée, la position des caméras complètement à côté de la plaque. Pour le foot, elle est placée bien trop bas pour avoir une vision assez large du jeu, et pour le basket, elle change de côté à chaque fois que la balle change de camp. Je soupçonne que quand ils ont imaginé ça, les dévs étaient sous l'emprise de substances que même Jean-Louis Borloo il veut pas en entendre parler, mais je peux me tromper.


A ceci s'ajoute - ah ah rien que d'y repenser, je rigole, ah ah - le fameux gameplay Wiimote, si fun et intuitif. Par contre, et là je m'adresse encore aux gars de chez Hudson, je sais que la Wiimote a ses limites, même Nintendo l'a confessé avec l'annonce du Wii Motion Plus, mais, voyons, ne pensez-vous pas qu'attribuer toutes les actions au même mouvement était un peu tiré par les cheveux? Hein? Bon. Donner un coup de Wiimote pour tacler, ok, mais... donner aussi un coup de Wiimote pour tirer, faire une passe ou dégager, était-ce vraiment une bonne idée? Du coup, on passe son temps à gigoter le bras bêtement, le jeu interprétant ça complètement aléatoirement...
Parlons rapidement des minis-jeux de course reposant sur la gyroscopie, à savoir le snowboard, le karting et le motocross. Bon c'est de la grosse bouse qui pue, hein. Tout ça est calibré n'importe comment, on ne peut absolument rien doser, le moteur physique est catastrophique, le jeu lague. Et c'est très très laid, mais ça je l'ai déjà dit, pas besoin d'en remettre une couche et redire que c'est très très laid, que ça pique les yeux, que c'est immonde et que ça donne la gerbe et des envies de meurtre, voire des envies de meurtre en utilisant sa gerbe pour les plus nerveux.
Je préfère ne pas parler du jeu de curling. D'ailleurs j'ai du mal avec ce mot depuis ma rencontre avec Sports Island. Non, oublions. Tâchons d'oublier le reste aussi.
1.5
Passées les premières cinq minutes durant lesquelles on espère encore qu'un des mini-jeux finira par éveiller un quelconque intérêt, on se rend compte que le titre est ni plus qu'un moins qu'un baissage de pantalon en règle visant nos amis les casuals. Je crains fort que même ses derniers soient en mesure de découvrir la supercherie, c'est vous dire. N'ayant pas d'ennemis mortels (tout le monde m'aime en fait), je n'ai personne à qui recommander ce jeu.

Pas d'images pour ce test.

Sur le même sujet