Il y a quelque chose de pourri sur la planète HS-0204
Dans un futur plus ou moins éloigné, des scientifiques se sont sentis inspirés par un nouveau projet, il faut le dire, peu commun : combiner des insectes à des nano-machines. Ces ICS, pour Insectes Cybernétiques Super-évolués, trouvent rapidement leur utilité dans des domaines allant de la médecine à l'armée. C'est alors que le gouvernement a l'idée d'utiliser ces insectes bioniques dans le but de faciliter la conquête de l'espace. En effet, les ICS ont la capacité de modifier la composition de l'atmosphère d'une planète, afin de la rendre respirable pour les humains. La conquête de l'espace est lancée.
C'est dans ce contexte qu'un incident se produit. En effet, lors d'un voyage spatial vers de nouvelles planètes à coloniser, plusieurs vaisseaux transportant à leur bord des ICS disparaissent mystérieusement. Ce n'est que plusieurs années plus tard, lorsque la Terre reçoit un SOS, que le gouvernement apprend que les vaisseaux se trouvent sur une planète immatriculée HS-0204. Une équipe de recherche, en armure de combat, est alors dépêchée sur place.
Une fois arrivés à destination, l'un des scientifiques de l'équipe de recherche se retrouve isolé. Mais sa solitude est de courte durée. En effet, des ICS de la taille d'un grand chien et apparemment hostiles sont en approche. Heureusement, notre ami dispose d'un arsenal plutôt conséquent, surtout pour un scientifique. Il arrive donc à se frayer un chemin parmi les insectes, chemin qui le mène tout droit vers deux soldats de la Force d'Assaut d'Elite Interstellaire, eux aussi en armure. Mais les présentations sont de courte durée, puisque les ICS ont l'air de trouver notre trio à leur goût…
Un FPS classique et banal
Le principe du jeu n'est ni bien sorcier ni très original. Il s'agit uniquement de tirer sur des insectes bioniques géants dans le contexte d'une mission, mission qui peut avoir pour but de nettoyer une zone, défendre une base, explorer une grotte, rejoindre un boss, etc. Précisons que chacune de ces missions doit être effectuée dans un temps limité. Voilà donc un FPS classique et sans profondeur, mais malgré tout légèrement enrichi par un système de hi-scores présent tout au long du jeu. En effet, les bons tireurs sont récompensés par une note attribuée à la fin d'un niveau, note qui prend en compte le nombre d'ennemis tués, le temps écoulé pour mener à bien la mission, la quantité de vie restante et le nombre de combos effectués.
"Circulez, il y a rien à voir"
Lors des premières secondes de jeu, la médiocrité des graphismes saute aux yeux. On a beau avoir un jeu WiiWare entre les mains, les graphismes d'Onslaught peinent sérieusement à convaincre face à un World of Goo ou un Lostwinds. Les textures sont grossières, les ennemis peu détaillés. Les graphismes sont dignes d'un jeu DS, mais en aucun cas d'un jeu Wii. Seule la mélasse verte qui vient éclabousser la visière de l'armure lorsque l'on abat un insecte de trop près est bien réalisée.
Ce qui étonne également est l'absence totale de variété parmi les environnements visités. Il n'y a que deux type de décor : un pour la surface de la planète, l'autre pour les grottes souterraines. L'environnement à la surface se résume à de simples formations rocheuses unicolores, sans végétation, cours d'eau, ou quoi que ce soit. On aurait aimé un peu plus de vie. Les décors souterrains sont malheureusement tout aussi monotones, malgré la présence de quelques "plantes" luminescentes.
En revanche, le jeu reste fluide même en présence de plusieurs dizaines d'ennemis. Un bon point.
Une armure confortable
Il est maintenant temps d'aborder le sujet le plus sensible. En effet, un FPS Wii suppose des contrôles optimisés pour la Wiimote et le Nunchuk. L'exercice n'était pourtant pas gagné d'avance, mais Onslaught s'en tire bien, très bien même. Sans toutefois concurrencer Metroid Prime 3 : Corruption, le gameplay est confortable et possède du répondant.
En plus de gérer les déplacements, le Nunchuk permet de lancer une grenade si on le secoue après une pression sur le bouton C. De plus, en maintenant le bouton Z, le héros sort son puissant fouet laser, que l'on peut manier en secouant, une fois de plus, le Nunchuk. La manette d'extension de la Wiimote sert également, grâce à une simple secousse, à enlever la substance verte, nocive pour le héros, de la visière.
La Wiimote est tout aussi bien utilisée. En effet, 5 niveaux de sensibilité de la visée sont disponibles, ce qui permet de choisir aussi bien une visée lente et laborieuse, qu'une visée rapide, fluide et précise. Tirer avec le bouton B en pointant à l'écran peut donc être un vrai plaisir, pour peu que les options soient bien configurées. La croix directionnelle permet de switcher rapidement entre les versions futuristes d'un fusil de base, d'une mitraillette, d'un fusil à pompe et d'un lance-roquettes, dont les roquettes sont à tête chercheuse : il suffit de pointer jusqu'à 6 ennemis avec la Wiimote. Le bouton A sert, quant à lui, à changer la formation du trio de soldats. A vous de leur demander de couvrir vos arrières, vos côtés, ou vos avants.
Le jeu trouve le moyen de varier son gameplay grâce à la présence du BKD-G9 dans certaines missions. Il s'agit d'une espèce de char d'assaut du futur. On monte dedans en appuyant sur le bouton –, une fois à proximité de l'appareil. Puis, on dirige le véhicule grâce au stick du Nunchuk, pendant que l'on utilise les deux mitrailleuses avec le Bouton B. Le pointeur de la Wiimote sert encore une fois à viser. Lorsqu'on a plus de munitions, on peut envoyer le char s'écraser sur un groupe d'ennemis d'une simple pression sur le bouton A. Simple et efficace.
Une planète peu réputée pour sa musique
La bande-son est loin d'être inoubliable. Une sorte de musique techno organique accompagne le joueur pendant le jeu. Malheureusement, la bande-son est redondante, banale, et fait vraiment peine à voir lorsqu'elle est comparée à la bande-son d'un Metroid, pourtant située dans le même répertoire.
Les dialogues ne sont pas parlés, les seules voix, de qualité médiocre, que l'on entend sont les répliques lancées par l'un des partenaires lors d'un combo. Malheureusement, ces répliques sont peu variées et ont une agaçante tendance à se répéter tout au long de la mission. Des effets old-school qui ne plairont pas à tout le monde.
Sur une planète hostile, l'union fait la force
Seulement 3 heures de jeu environ sont nécessaires pour venir à bout de l'aventure. Il faut dire que le titre ne propose que 13 missions, ce qui est bien court. Les niveaux s'achevant souvent après une dizaine de minutes, on a rarement besoin de se préoccuper du chronomètre, qui nous laisse en général le double, voir le triple de temps à disposition. De plus, le scénario quasiment inexistant du mode Histoire ne nous fait pas vraiment regretter de voir rapidement la fin du soft. On a beau avoir un briefing de quelques lignes avant chacune des missions, difficile de rentrer dans l'histoire. En effet, même après avoir battu le boss de fin, le joueur ne sait toujours pas véritablement ce qu'il s'est passé, ni pourquoi il est là. On massacre donc des insectes géants au fil des missions, sans vraiment savoir pourquoi. Une mise en scène et un scénario plus travaillés n'auraient pas été de refus. Ajoutez à cela un bestiaire peu varié et répétitif, et vous obtenez un titre plat et sans profondeur. Heureusement que des armes améliorées cachées dans les différents niveaux viennent rehausser un peu l'intérêt des missions. Au final, seuls les amateurs de hi-scores purs et durs y trouveront leur compte, surtout avec les 5 niveaux de difficulté disponibles.
Mais n'oublions pas que le mode Histoire ne constitue qu'une partie du jeu. En effet, le soft se pare d'un mode online jouable jusqu'à 4 joueurs, uniquement en coopération. Et oui, le mode Deathmatch brille par son absence. On a la possibilité de jouer avec des inconnus ou avec des amis. Dans ce dernier cas, il faudra bien sûr avoir entré au préalable les éternels Codes Amis. En revanche, pas de mode multi-joueurs en local. C'est bien dommage. Mais regardons plutôt ce que le soft nous propose. Le mode Bataille libre CWF Nintendo permet de rejouer les missions du mode Histoire avec des joueurs du monde entier, des joueurs européens ou avec des amis. Les scores ne sont pas classés. Vient ensuite le mode Bataille de classement CWF Nintendo, qui propose quant à lui une chasse aux hi-scores avec des joueurs mondiaux ou européens. Les scores sont, cette fois-ci, classés. Le mode online propose donc des parties agréables, dotées en plus d'une pointe de stratégie. En effet, à vous de juger si vous préférez rester groupé avec les autres joueurs afin de privilégier la sécurité et l'entraide, mais sous peine de voir grossir votre score moins vite, ou si vous préférez, au contraire, partir tout seul de votre côté afin d'enchaîner les combos, quitte à vous retrouver isolé et submergé d'ennemis. Enfin, précisons que tout cela reste parfaitement jouable, grâce à un lag très discret, voir inexistant.