Nintendo Wii

No More Heroes 2 : Desperate Struggle

Test Wii

No More Heroes 2 : Desperate Struggle

Par Onche - Le 27/05/2010 à 20:53

  Il y a 2 ans, un jeu du nom de No More Heroes sortait dans nos vertes contrées… Le jeu malgré ses bugs, son côté technique et sa répétitivité sans limite récolte des critiques positives de la presse et surtout des joueurs qui avaient bien envie d’un jeu qui change de l’univers Nintendo. Sorti tout droit de l’imagination fertile de Goichi Suda (alias Suda 51), No More Heroes a su se démarquer des autres jeux Wii par son univers décalé et rafraichissant, son gameplay violent et jouissif, les scènes aux dialogues à la fois vulgaires et savoureux et enfin ses personnages sans oublier les boss d’ores et déjà cultes. En Avril, sortira en Europe la suite du jeu sous-titré « Desperate Struggle », est-il vraiment aussi bon que le montrent les trailers du jeu ? Réponse dans ce test.

  

Le jeu se passe 2 ans après la fin du premier NMH, dans la ville de Santa Destroy, les assassins deviennent «à la mode» et de plus en plus nombreux. Pendant ce gros laps de temps Travis étant absent, il fut donc relégué à la 52ème place du classement de l’UAA (United Assassins Association). Donc en gros, le but du jeu est d’accéder à nouveau à la place du numéro 1. Au premier abord, le nombre de boss  vous fera penser que le jeu sera fichtrement plus long que son prédécesseur… Détrompez-vous, le soft est justement plus court mais ceci est surtout du à la disparition totale de la ville au profil d’une carte de cette même ville où vous sélectionnerez la destination de votre choix. Mais est-ce vraiment un défaut quand cette ville était vraiment laide et bourrée de bugs ? Au fait, quelles sont ces destinations ? D’abord l’accès à une cinématique ou à une bataille pour la prochaine place du classement est accessible dès le départ et sans débourser des sommes astronomiques comme dans le 1er épisode. Ce qui veut dire que vous ne serez plus obligé de passer par des jobs et des missions d’assassinats. Justement les jobs font leur retour en 2D, de quoi raviver la nostalgie de certains vis-à-vis de l’époque 8-bits, funs certes mais lassants à la longue. Heureusement ces petits boulots sont optionnels comme les entraînements qui sont eux aussi en 2D. Ces derniers sont là pour booster votre santé et votre force afin de ne pas trop être à la ramasse face à vos futurs ennemis. Cette fois-ci votre coach n’est plus Thunder Ryu (le maître de Travis dans NMH premier du nom), mais un danseur qui a un faible pour Travis. Enfin il y a aussi 2 magasins à visiter : le labo de Naomi qui vous propose de nouveaux Beam Katanas et le magasin de vêtements pour «personnaliser » Travis. Qu’est devenue la vidéothèque ? Vous le saurez en jouant au jeu.

 

Mais alors comment le jeu va-t-il durer entre 8 à 10 heures (en mode «doux» plus communément nommé le mode normal) alors que Travis va être confronté à 51 Boss ? Simple. Vous en affronterez moins que prévus mais malgré sa faible durée, ils seront plus nombreux à combattre et parfois ces combats s’avèreront différents du schéma habituel poussant parfois le délire jusqu’à son paroxysme. D’ailleurs la plupart des boss n’ont rien à envier au charisme de ceux du premier épisode. Comme d’habitude, avant l’affrontement, on a droit à une scène débordant souvent de phrases cultes et offrant aussi un avant-goût du duel à suivre. Parfois, les boss, ainsi que leurs armes peuvent atteindre le point culminant du délire. Par exemple, un boss se bat avec… sa radio, oui, vous avez bien lu, un boss va peut-être vous donner du fil à retordre avec  sa radio mais pas n’importe quelle radio, une radio dernier cri avec une fonction lance-roquette… Bref la meilleure qualité du premier épisode de la série est toujours là quoiqu’un peu plus en retrait. Les scènes apparaissent plus de façons « aléatoires » et non toujours avant et après une bataille de classement comme dans le 1er opus. Ça reste toujours un très bon moment à passer, et parfois, certaines cinématiques nous arrachent un sourire, comme la plupart des dialogues entre Sylvia et Travis. On regrettera juste que certaines scènes soient parfois sans intérêt et manquent de dialogues tout comme certains boss qui sont juste là pour décorer, ce qui laisse un arrière-goût de déception. Autre regret, c’est cette volonté de tenter d’intégrer au jeu un scénario un tantinet sérieux ou quelque chose qui y ressemble… Mais comment y arrivé quand l’univers et l’ambiance sont décalés à mort ? Ce résultat est dû au retrait de Suda par rapport au développement, il n’est que le directeur exécutif, sa touche de folie est donc moins présente mais toujours là pour notre plus grand plaisir.

 

Niveau gameplay il y a quelques nouveautés parfois très intéressantes, vous vous souvenez du tigre qui servait de chronomètre quand on alignait 3 icones identiques en achevant un ennemi ? Hé bien il est de retour mais cette fois-ci il a une nouvelle fonction : lorsque vous combattez des ennemis et que vous arrivez à en tuer et frapper un nombre suffisant et sans vous faire toucher vous pourrez passer en mode « Extase ». Dans ce mode, vous pourrez trancher vos ennemis à la vitesse de la lumière pendant une période de temps limitée mais suffisante pour faire le ménage et pouvoir accéder à la salle suivante. Le tigre sert toujours comme « chronomètre » pour les alignements d’icônes mais les pouvoirs sont différents. Par exemple, quand vous alignez 3 « Bar », Travis se transforme alors en tigre pendant un court instant et chaque ennemi apeuré par la carrure de la bête peut être éliminé à la moindre morsure et le tout en se déplaçant très rapidement. Vous combattez toujours avec un Beam Katana mais cette fois-ci vous pouvez varier les plaisirs avec l’arrivé entre autres d’un double Beam Katana qui vous permettra de faire des enchaînements plus que jouissifs. Avec ce nouveau joujou, Travis est plus que déchaîné et tranche tout ce qu’il bouge avec puissance et folie. Vous avez également la possibilité de changer de Katana en pleine mêlée et avec simplicité en restant appuyant sur le bouton 2 tout en choisissant l’arme voulue. Enfin le bouton 1 servira toujours à recharger le sabre laser d’une manière très « originale »… La reconnaissance de mouvements de la Wiimote n’est réduite qu’à achever un ennemi (bien meilleur lorsqu’il s’agit d’un boss) ou à exécuter des prises de catch. Les jobs ne se jouent plus qu’avec les boutons. Cette décision de limiter l’utilité du capteur de mouvements est sûrement due à la manette classique qui est compatible avec le jeu. Dernière chose et pas des moindres, quelques surprises feront leur apparition, je vous laisse le soin de les découvrir par vous-même. Malheureusement un petit point noir subsiste, des problèmes de caméras viennent rendre les combats un peu confus.

 

Côté technique le jeu se défend beaucoup mieux que son aîné. D’abord nous avons le droit à une très grosse amélioration de la fluidité du jeu et les baisses de framerate sont maintenant quasi inexistantes, un point fort appréciable. L’aliasing est moins présent, les bugs ont disparu et les graphismes se sont légèrement améliorés. Cependant cela reste encore basique, certains décors sont assez simplistes voire laids et le clipping est parfois là (c’est une sorte de bug qui fait apparaître des éléments soudainement et tardivement). Testé sur la version US, et donc sur une version non-censurée, le jeu est sanglant à souhait. Au début ça à l’air inutile, mais voir le sang couler à flot après avoir décapité un ennemi est un gros plus au plaisir de jeu (je vous assure, je ne suis pas un psychopathe). Les musiques du jeu sont vraiment bonnes, les thèmes propres à chaque boss sont énormes, le thème principal du jeu remixé à toutes les sauces ainsi que les musiques 8-bits sont plutôt sympathiques. En général donc, les musiques sont supérieures à celles du premier épisode. Quel dommage qu’elles soient en retrait... Je n’oublie pas de citer les doublages qui sont eux aussi d’excellente facture et qui collent parfaitement à chacun des personnages renforçant ainsi le côté décalé du soft.

8.5
Est-ce qu’il faut attendre No More Heroes 2 au détriment de cette pluie de bons jeux en ce début d’année sous peine d’être légèrement déçu ? La réponse est oui (enfin pour tout fan qui se respecte). Plus beau, plus fun et plus délirant que son prédécesseur. Suda 51 nous a peut-être pondu sa meilleure œuvre. Malheureusement, le jeu manque quand même d’une touche de folie plus prononcée chez son prédecesseur. Malgré ses défauts un peu gênants, No More Heroes 2 est d’ores et déjà un incontournable sur Wii à condition d’avoir au moins fait le premier épisode. L’attente jusqu’à avril en vaudra la peine car une chose est sûre Travis is back !