Nintendo Wii

Muramasa : The Demon Blade

Test Wii

Muramasa : The Demon Blade

Par alexniac - Le 15/12/2009 à 01:01

 

De nos jours, de nombreux jeux misent tout sur une ambiance Hollywoodienne ainsi qu’un réalisme exceptionnel. On retiendra en effet le très bon Call of Duty : Modern Warfare sorti sur Wii ainsi que le second volet disponible chez la concurrence. De plus, la possibilité de se promener librement dans une ville immense est elle aussi un plaisir que l’on retrouvera dans certains jeux. Cependant, il ne faut pas oublier que certains titres adoptent un style graphique s’éloignant grandement d’une 3D réaliste. On pensera surtout à des titres comme Okami ou No More Heroes, ayant marqué un bon nombre de joueurs. Un développeur, portant le nom de Vanillaware, est quant à lui connu pour ses magnifiques productions en 2D. Tout le monde se rappelle de l’excellent Odin Sphere, sorti sur PlayStation 2 en 2008 en Europe. En 2009, un nouveau jeu du développeur est annoncé sur la console de Nintendo, la Wii. Le jeu aura pour titre Oboro Muramasa, ou Muramasa : The Demon Blade dans sa version Occidentale et proposera aux joueurs une aventure en 2D. Disponible depuis le mois d’avril au Japon, le jeu arrive enfin chez nous, le 13 novembre 2009. Nouveau chef d’œuvre ou énième déception ? Réponse dans ce test.

 

Commençons tout d’abord par le point ayant le plus fait parler du jeu : la partie technique. Le premier constat est le suivant : quelle claque ! Inutile cependant de regarder les images du jeu car seules les vidéos peuvent vous montrer ce que vous réserve le jeu. En effet, l’impressionnant travail fourni par VanillaWare prend toute son ampleur en mouvement. Le titre a beau être en 2D, il s’agit là d’un des plus beaux titres de la machine et peut-être même le plus beau jeu en 2D jamais vu à l’heure actuelle. Etonnant lorsque l’on sait que la Wii est moins puissante que ses concurrentes. A la manière d’un Okami, le jeu ressemble à une gigantesque aquarelle vivante. Les décors semblent donc peints à la main et, bien que doté d’une multitude de détails, le tout est doté d’un framerate parfait et d'une animation sans faille. Inspiré de la mythologie japonaise, le jeu propose de nombreux environnements variés. Le joueur pourra par exemple se retrouver dans une sombre forêt ou encore dans un champ de blé avec les épis flottant au souffle du vent. Certains décors sont vraiment relaxants, contrastant avec un gameplay très nerveux. On retrouve donc dans le titre, du moins dans l’aspect visuel, une certaine poésie que l’on ne retrouve que très rarement. Excellent travail aux développeurs de chez VanillaWare.

 

Lors de la sélection de votre sauvegarde, le jeu vous proposera de choisir entre deux personnages : Momohime ainsi que Kisuke. La première est une jeune femme possédée par un démon, tandis que le second est un homme amnésique voulant découvrir le pourquoi du comment, à savoir son passé. Ces deux aventures prendront place dans un Japon féodal en crise. Le schéma de jeu est d’ailleurs très simple : il vous faudra anéantir de puissants démons. Lorsque l’un d’eux est détruit, il se matérialise sous la forme d’un sabre. Avec ce dernier, vous avez donc la possibilité de briser des barrières entourant la zone initiale ce qui vous ouvre de nouvelles voies et donc l’accès à de nouveaux boss. Bien entendu, ces actions font avancer l’histoire et permettent de découvrir de nombreuses zones fermées de la carte. Comme vous avez pu le lire plus haut, le soft propose deux personnages et donc deux aventures. Bien qu’elles se ressemblent en de nombreux points, on remarquera que les boss sont quant à eux complètement différents. Si vous souhaitez d’ailleurs compléter votre collection de sabres, il vous faudra inspecter les deux histoires de A à Z afin d’en récolter la totalité, quête qui saura vous tenir en haleine de nombreuses heures.

 

Le joueur voyage donc à travers plusieurs zones composées de nombreux tableaux. De manière aléatoire, des combats auront lieu contre des ninjas et autres créatures. Il faudra donc passer obligatoirement ces derniers afin de traverser la zone. Ces combats vous poseront plus ou moins de problèmes selon la difficulté choisie mais seront surtout synonymes d’un leveling ainsi que d’une récolte d’or et d’âmes, deux points sur lesquels nous reviendront un peu plus tard. On précisera que dans certains tableaux, certaines actions supplémentaires sont disponibles, comme la recherche d’objets ou encore des défis vraiment coriaces, comme combattre 100 ennemis sans mourir. La mort ne semble pas non plus être un véritable problème dans ce jeu étant donné que vous conservez toute l’expérience accumulée. Ces défis seront donc des excellentes phases afin d’améliorer l’expérience de son personnage.  

 

Comme vous l’avez lu précédemment, le jeu propose un aspect RPG. Il est donc possible de consulter les objets en sa possession, de faire de la cuisine et même de customiser son équipement. Faisons désormais un petit tour dans le menu pause. On retrouvera l’habituel menu d’inventaire, contenant des objets de soin ou de combat. Ensuite vient le menu cuisine, qui vous permet de créer des aliments allant directement se placer dans votre inventaire ou qui seront consommés sur le champ. On notera que certains aliments augmenteront votre satiété. Tant que cette dernière n’est pas à 0, il est impossible de consommer de nouveaux aliments ayant un impact sur votre faim. Une option vraiment intéressante et qui en devient rapidement stressante lors de certains combats. Dans le menu pause, vous allez pouvoir vous équiper de trois sabres de votre choix ainsi que d’un accessoire, comme un gant ou un chapeau. Le jeu vous propose différents types de sabres mais nous y reviendront un peu plus tard. Vous pouvez aussi forger de nouveaux sabres en fonction du nombre d’âmes que vous avez collectés lors des combats ou sur la map. Certains sabres demandent une force requise avant de pouvoir être équipés, donc n’oubliez pas de vous entraîner régulièrement.

 

Parlons désormais du gameplay ainsi que des combats. Le joystick sert logiquement à vous déplacer et le haut de se dernier sert à effectuer des sauts et doubles sauts. Le bouton A vous permet de frapper avec votre sabre tandis que le B utilise le pouvoir spécial de ce dernier. La croix sert à changer d’objets rapidement et le bas de la croix est présent pour utiliser ces derniers. Lors des combats, votre sabre peut se briser. Lorsque la jauge d’âme de ce dernier atteint zéro, il se brise et se range automatiquement dans son fourreau où il pourra se régénérer. Vous pouvez donc changer de katana à tout moment en appuyant sur le bouton C. Mais faites bien attention au choix de votre sabre. En effet, il ne faut pas uniquement prendre en compte la force ainsi que le type de sabre (long : plus fort plus lent, court : plus faible plus rapide). Certains sont très utiles contre les ennemis volants ou lors des combats vous opposant à des dizaines d’ennemis tandis que d’autres ont un pouvoir ridicule en comparaison à leur force de frappe. Cela permet à chaque joueur d’avoir une stratégie propre et donc de « customiser » son équipement et son aventure.

 

On pourrait cependant se demander si pour environ 40€, le jeu saura nous tenir en haleine. Hé bien, oui. Comptez environ une dizaine d’heures si vous souhaitez uniquement achever l’aventure en ligne droite avec l’un des deux personnages. Il vous restera ensuite à collecter les 108 sabres disponibles dans le jeu et cette quête est tout de même plus longue que prévu. Il ne faut pas non plus oublier de préciser que 3 niveaux de difficulté sont présents (dont un à débloquer) et que ces derniers offrent réellement un gros challenge. Il est heureusement possible de modifier la difficulté à n’importe quel moment hors combat. Terminer le jeu à 100% vous prendra sûrement moins de temps qu’un RPG, mais surpasse de loin tous les Beat’em All classiques à ce jour. Pour ce qui est de la bande-son, là aussi le jeu marque un sans faute. Les musiques japonaises sont divines et complètement en accord avec la situation dans laquelle elles sont jouées. Certaines se veulent nerveuses et d’autres sont vraiment relaxantes, le tout changeant en fonction du paysage. Le jeu propose d’ailleurs un doublage japonais d’excellente facture, le rapprochant encore plus du statut de mythe.

9
En effet, que peut-on vraiment reprocher à Muramasa : the Demon Blade ? L’aspect RPG dans un titre Beat’em All est vraiment appréciable. Techniquement, le jeu est tout simplement bluffant lorsqu’on le compare à la majorité des titres présents sur Wii ou tout simplement les autres jeux en 2D disponibles sur le marché. On pourrait néanmoins citer une certaines répétitivité, chose fréquente dans les Beat’em All, ainsi que certains décors revenant plus fréquemment que d’autres. Cependant, pour un prix aussi bas, ne pas effectuer un achat comme celui-ci semble être une grossière erreur. S’il fallait terminer en une seule phrase, ce serait celle-ci : Muramasa n’est pas un jeu qui se voit, c’est un titre qui se joue et qui se vit. Le jeu parfait pour cette fin d’année !!