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Yu-Gi-Oh! Legacy of the Duelist : Link Evolution

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Yu-Gi-Oh! Legacy of the Duelist : Link Evolution

Par Mimir - Le 01/10/2019 à 00:10

La Nintendo Switch n’avait pas encore eu droit à la venue d’un titre Yu-Gi-Oh, et c’est maintenant chose faite. Rien d’inédit toutefois, puisqu’il s’agit ni plus ni du jeu sorti en 2015 sur PlayStation 4 et Xbox One, Yu-Gi-Oh! Legacy of the Duelist, qui débarque dans une version estampillée « Link Evolution ». Alors, vraie évolution ou simple mise à jour de contenu ? La simple question trahit la réponse.

Yu-Gi-Oh pour les nuls

Avant d’entrer dans le détail, il convient de répondre à une question essentielle : Yu-Gi-Oh, c’est quoi ? C’est un jeu de cartes, simple en apparence, complexe dans ses mécaniques, qui verra s’opposer deux joueurs au cours d’un duel de monstres. Si le but du jeu est évident, réduire les points de vie de l’adversaire à 0, sachant que chacun commence à 8 000, y parvenir est un peu plus délicat. Ce n’est pourtant pas les méthodes qui manquent. Si la part belle d’un deck, votre paquet de cartes, est composée de monstres, les cartes magies et pièges ne sont pas à négliger dans votre stratégie.

Car dans Yu-Gi-Oh, si certains comptent sur l’âme des cartes, autrement nommée « chance » dans notre monde, c’est en jouant en fin stratège que vous arracherez la victoire. Et jouer en fin stratège, c’est allier intelligemment les différents types de cartes pour venir à bout de votre adversaire au plus vite. Entre les monstres aux effets aussi nombreux et variés que leurs statistiques et leurs méthodes d’invocation, les magies (normales, jeu rapide, continue…) et les pièges qui ne sont pas en reste, vous avez absolument toutes les armes pour établir votre stratégie et contrer celle de l’adversaire.

S’il est bien sûr possible de sélectionner les cartes comme bon vous semble, en vous basant par exemple sur leur visuel, il est aussi recommandé d’établir votre deck sur une ligne directrice claire, qui vous permettra de profiter d’un maximum de synergie entre les différentes cartes. Et plus que tout, vous devrez choisir vos cartes selon votre style de jeu. Certains decks se jouent avec plus de subtilité que d’autres qui sont davantage axés sur une approche plus directe. D’une manière générale, tout le monde peut y trouver son compte, pour peu que l’on ne finisse pas noyé sous l’éventail de possibilités.

Commencer par le début

En ce sens, Yu-Gi-Oh ! Legacy of the Duelist rend les choses plutôt pratiques. Un joueur débutant sera nécessairement perdu au début face à la pléthore de cartes proposées dans le jeu : plus de 9 000 (même si elles sont déblocables dans le temps) ! En effet, les cartes de la toute première génération sont présentes, jusqu’à celles de Yu-Gi-Oh Vrains et ses fameux monstres liens.

Aussi, commencer par le jeu sur console avant de se lancer dans les cartes pures et dures peut-être une bonne alternative. En premier lieu, et ce n’est pas négligeable, le jeu sur Switch vous coûtera bien moins cher que la constitution d’un deck digne de ce nom, tout en vous offrant pour ainsi dire toutes les combinaisons possibles, sauf bien sûr les plus récentes. Vous pouvez d’ailleurs vous faire suggérer, lorsque vous construisez votre deck, des cartes qui s’associent à celles que vous avez déjà. Bien pratique !

Sans compter qu’on ne se lance pas dans Yu-Gi-Oh sans avoir préalablement épluché les règles. Et autant dire qu’elles sont nombreuses et subtiles, voire totalement inconnues à un joueur non averti. Or, en commençant Joy-Con en main plutôt qu’avec les cartes, non seulement vous aurez à dispositions des tutoriels, mais en plus et surtout, vous ne pourrez pas réaliser d’action impossible en jeu, tout étant balisé. Autrement dit, vous ne pouvez pas vous tromper, et cela se révèle donc être un bon apprentissage quand on sait que chaque mot inscrit sur une carte à son importance et n’est pas synonyme d’un autre. Par exemple, une carte qui quitte le terrain n’est pas nécessairement détruite, de même que si elle est envoyée au cimetière.

Le Royaume des Ombres

Cependant, et alors que Yu-Gi-Oh! Legacy of the Duelist offre un cadre parfait pour qui veut faire des decks à moindre coût et apprendre à jouer dans les règles, tout semble fait pour tenir éloignés les débutants, ou tout du moins ne pas les retenir.

Le mode histoire ne vous passionnera pas, et c’est bien dommage : c’est en remportant les duels que vous obtiendrez non seulement des cartes mais aussi des points qui vous permettent d’obtenir de nouvelles cartes à la boutique, et ainsi créer le deck de vos rêves. Malheureusement, le format de la campagne, découpée en chapitres qui retracent les duels emblématiques des différentes générations, est on ne peut plus classique. Vous pourrez affronter vos adversaires à l’aide des decks faussement « historiques », ou bien un fait-maison. Une fois un duel remporté, vous avez la possibilité d’incarner l’adversaire, ce qui n’apporte pas grand-chose au final.

À l’image du reste du jeu, l’emballage de cette campagne n’est pas très reluisant. Quelques JPEG viennent animer des dialogues pauvres, simplistes et à la traduction parfois douteuse. Des doublages auraient pu relever le tout, mais rien à l’horizon.

Vous ne serez pas non plus éblouis par la marmelade d’effets qui viendraient encombrer l’écran. Si ce n’est un plateau de jeu avec les cartes disposées dessus, vous n’y verrez rien d’autre. Pas un monstre ne se matérialisera, pas un effet de cartes n’illuminera l’écran. Rien, si ce n’est une animation de trois à quatre secondes qui interviendra lorsqu’un monstre symbolique de la licence sera joué. Animation, faut-il le préciser, indigne d’un jeu de 15 ans d’âge. Animation, faut-il le préciser, qui se jouera à chaque fois que le monstre sera invoqué. Animation, faut-il le préciser, impossible à désactiver ou à passer.

Si toutefois vous comptiez sur les musiques pour apporter un peu de piquant, vous pouvez immédiatement cesser de rêver, elles sont à l’image des visuels. Pauvres, et agaçantes à la longue.

Et l’interface n’est pas en reste. Peu ergonomique, parfois mal pensée, elle vous fera grincer des dents plus d’une fois. C’est d’autant plus regrettable qu’avec l’arrivée du jeu sur Switch, nous étions en droit d’attendre une utilisation astucieuse du tactile. Son exploitation est malheureusement sans commune mesure avec Yu-Gi-Oh Duel Links : le jeu de Konami disponible sur les plateformes mobiles est bien mieux pensé en tous points…

Des automatismes irritants viendront parfois parasiter votre jeu, et l’impossibilité d’annuler certaines actions avant même de les avoir accomplies nuira à vos intentions. Exemple typique : au moment de sélectionner un monstre dans votre main pour l’invoquer, il vous est demandé si vous souhaitez l’invoquer en mode attaque et donc face recto, ou bien en mode défense, face verso. Trompez-vous dans votre choix, et vous n’en aurez plus : le jeu se bornera à vous demander sur quel emplacement vous souhaitez l’invoquer, alors même que l’annulation de l’action n’aurait aucune incidence sur le déroulé du duel. Tant pis pour vous. Autre point agaçant : si vous êtes en train de lire une carte, ce qui peut s’avérer long pour certaines, et que votre adversaire en active une, alors votre curseur se dirigera automatiquement dessus. Au final, votre adversaire aura activé 3 à 4 cartes que vous n’aurez toujours pas réussi à lire la première…

C’est (enfin) l’heure du duel !

Pourtant, vous n’aurez guère le droit à l’erreur lors de vos duels. Avec Yu-Gi-Oh ! Legacy of the Duelist, vous pouvez rencontrer des joueurs du monde entier et confronter votre deck aux autres. L’occasion de découvrir des decks que vous ne connaissiez pas, voire même, si vous jouez aux cartes, de tester celui que vous aurez fraîchement élaboré avant de vous décider à passer à l’achat de ces cartes avec vos propres deniers. Le jeu étant ce qu’il est, vous ne serez pas pénalisé par du lag, voire même vous ne saurez pas s’il est présent ou non. À noter que des adversaires se trouve assez facilement, et faire des matchs classés se fera donc sans trop de problèmes.

Et bien sûr, si vous connaissez un possesseur de Switch, alors sachez que le jeu en local est tout à fait permis. Bien évidemment, il faudra deux consoles, l’écran étant par essence impossible à partager entre les joueurs... L'occasion de découvrir le mode portable et son léger manque de lisibilité. Heureusement, l'absence total d'effets visuels offre une bonne longévité à la batterie. Un mal pour un bien, en somme.

 

5
Yu-Gi-Oh ! Legacy of the Duelist mise tout sur la somme astronomique de cartes qu’il propose sans se soucier du reste. Pauvre à tout autre niveau, que ce soit l’interface, le mode histoire répétitif et insipide, mais malgré tout essentiel pour se constituer son jeu, l’aspect visuel et sonore affligeant… le risque de rebuter, voire de ne pas attirer de débutant est grand. En définitive, il s’adressera peut-être avant tout aux joueurs confirmés… sans trop savoir ce qu’ils y trouveront de plus qu’ils ne trouvent pas déjà ailleurs.

  • Plus de 9 000 cartes
  • Des suggestions d’association entre cartes
  • Jouer contre les joueurs du monde entier
  • On joue forcément dans le strict respect des règles
  • Le mode portable, toujours bien pratique…
  • … Mais c’est tout petit !
  • Un mode campagne sans intérêt
  • Une ergonomie mal pensée
  • Visuellement pauvres.
  • Musique d’ascenseur.