Yasha : Legends of the Demon Blade est un rogue-lite conçu par le studio Taïwanais 7QUARK. Incarnant Shigure, une jeune fille qui combat les démons, le jeu ressemble à s'y méprendre, et ce dès les premiers instants, à un clone d'Hadès - pas le roi des enfers mais bel et bien le jeu ! Parvient-il à se démarquer de ses concurrents, en matière de combats en arène fermée ? C'est ce que nous allons tâcher de voir dans ce test.
Test réalisé à partir d'une clé fournie par l'éditeur.
Une ou trois histoires ?
Note histoire commence il y a 3 siècles de cela, quant un guerrier dénommé Yasha est apparu pour trancher les démons. Il fit si bien son travail que la lune elle-même en fut éclaboussée de sang, du moins selon la légende qui perdure jusqu'à nos jours. En tout cas, cela permis d'établir la paix entre démons et humains mais l'équilibre entre ces 2 forces est fragile et semble sérieusement vaciller alors que notre protagoniste principale, répondant au doux nom de Shigure, entre en scène. Avec son maître Gengo, elle se retrouve confrontée à des démons inconnus de l'espèce humaine quand tout à coup un démon à 9 queues du nom de Kyubi - oui, ça rappelle étrangement quelque chose - fait irruption et est à deux doigts de vous tuer mais des ninjas du clan Konpeki surgissent et parviennent à stopper la bête. Cette dernière finit par s'évanouir dans la nature, emportant avec elle le maître de Shigure et il incombe donc à cette dernière de le retrouver. Traquer Kyubi est une chose, il va également falloir vous endurcir pour surmonter les épreuves qui vous attendent, mais il va falloir aussi en chemin reforger les lames perdues de votre clan si vous souhaitez accomplir votre mission, car l'armée de Kyubi guettera la moindre opportunité pour vous annihiler...
Vous aurez cependant le choix, d'emblée, entre 3 protagonistes : Shigure bien sûr, qui se bat avec 2 épées en alternance mais aussi Sara qui utilise 2 lames en même temps ou encore Taketora, qui lui utilise 2 arcs et peut, au choix, se battre au corps à corps ou à distance. Bien que Shigure soit au centre de l'histoire du jeu, les 2 autres possèdent leur propre histoire, qui enrichit et complète l'univers proposé. Le scénario, que l'on peut totalement esquiver par la simple pression d'une touche pour les plus pressés d'entre nous, comprend également une dimension temporelle avec quelques justifications qui peuvent paraître parfois un petit peu capillotracté, mais l'ensemble se tient tout de même. Sachez simplement que les buts de Sara et de Taketora divergent puisque ce dernier n'est autre que le gardien de Shigure alors qu'elle n'était qu'une enfant, tandis que Sara a été exclu du royaume démoniaque et tente, par ses faits d'arme, de pouvoir y retourner. Chaque personnage possède donc chacun leur propre chapitres de jeux, au nombre de 3 chacun, ce qui signifie que si vous souhaitez comprendre tous les tenants et aboutissants de l'histoire, il faudra recommencer le jeu 2 fois sitôt votre premier run terminé.
Un air de déjà-vu...
En bon rogue-lite qui se respecte, vous enchaînez les arènes fermées avec un certain nombre d'ennemis à abattre pour passer à l'arène suivante en franchissant un portail qui s'ouvre sitôt tous les ennemis terrassés. Vous disposez d'un coup fort, d'un coup faible et de la possibilité d'esquiver vos ennemis, et c'est déjà pas mal. A vous de choisir votre propre stratégie, à savoir foncer dans le tas ou, plus subtilement, observer les paternes de vos ennemis pour mieux les éliminer. Les combats sont nombreux, rythmés et ne manquent pas d'intérêt, on est littéralement happé par eux et on en redemande volontiers, du moins si on aime enchainer les combats en arène fermée ! Le jeu ne se démarque pas spécialement des mega-hits du genre, tel qu'au hasard, un certain Hadès... Mais parfois, mieux vaut une bonne recette bien copiée qu'une nouveauté indigeste ! En tout cas, une fois une zone totalement nettoyée de ses ennemis, vous serez récompensés de diverses façons, comme par exemple de l'argent, des orbes, des onigiris ou encore l'apparition aléatoire d'un petit chat qui vous proposera de choisir un talisman lié à la lumière ou un autre encore plus puissant mais comportant un malus. Heureusement, dans cet enfer, vous aurez parfois des moments de pause dans des villages qui entrecoupent certaines zones de combat. Vous pouvez y faire vos achats afin de vous améliorer mais vous aurez également la possibilité d'explorer un donjon optionnel pour y trouver des équipements plus rares, par exemple.
Les orbes récoltées à la fin de chaque zone vous permettront d'améliorer vos armes, vous octroyant la possibilité d'infliger davantage de dégâts à vos ennemis ou encore d'élargir votre zone d'attaque. Les âmes de démons que vous récoltez vous permettent, quant à elles, d'améliorer les caractéristiques de votre personnage, on peut ainsi améliorer notre quantité totale de points de vie ou encore d'obtenir des vies supplémentaires, car oui, le jeu comporte son lot de zones délicates à franchir qui pourront vous en coûter quelques-unes. A ce sujet, ne soyez pas trop inquiets car si vous mourez, vous réapparaîtrez dans l'autel précédent le village, tout en conservant les âmes obtenues même en cas d'échec ! Le jeu est bien pensé dans la mesure où vos améliorations sont définitives et c'est toujours jubilant de voir et de ressentir la progression de notre personnage. Les compétences passives de nos protagonistes s'achètent en espèces sonnantes et trébuchantes, d'où l'intérêt de récolter de l'argent durant tous vos combats. Pour résumer, le gameplay apparaîtra comme étant très classique - pour quiconque s'adonnerait déjà aux joies du rogue-lite - mais efficace, on prend plaisir à évoluer dans le monde proposé et à faire progresser inlassablement nos personnages.
Un bon jeu, oui, mais...
Techniquement, le jeu demeure fluide en tout circonstance, que l'on joue en docké ou en mode portable. Aucun ralentissement n'est à déplorer, du moins lorsque l'écran est chargé en vagues d'ennemis, par contre quand il y a un peu trop d'effet, on sent que la Switch crache un peu ses tripes... Mais le problème principal dont le jeu souffre se situe plutôt ailleurs : il ne propose pas de véritable rejouabilité. Toutes les zones explorées sont toujours identiques, il n'y a aucune place pour l'aléatoire, pourtant inhérent à ce type de jeu, ici on se battra toujours exactement contre les mêmes ennemis dans les mêmes zones avec les mêmes pièges, ce qui est extrêmement dommageable puisque refaire le jeu avec les 2 autres protagonistes revient finalement à effectuer 2 fois de plus le même parcours ! On aurait apprécié un peu plus de diversité, ou simplement une option permettant d'avoir des combats aléatoires selon les zones explorées. Le jeu ne proposant que 3 chapitres qui se parcourent assez rapidement - comptez 2 bonnes heures par personnage - on risque de ne pas ou peu y revenir, sitôt achevé.
La traduction en français comporte son lot d'erreurs et d'incompréhension, on aurait apprécié un véritable travail d'adaptation et de relecture, les plus anglophones d'entre nous pourront toujours arrêter de saigner des yeux par moment en choisissant de mettre le jeu en anglais. Les décors ont beau être soignés, ils deviennent répétitifs à la longue puisque l'on se bat essentiellement dans les 3 mêmes zones, à savoir la plage, la forêt et le château. Un peu plus de diversité aurait été de bon goût, et plus à même donner envie de retenter l'expérience, encore et encore. Une fois les 9 chapitres bouclés, on ressent cette petite frustration qui nous fait immédiatement penser au fait que le jeu disposait de suffisamment d'atouts de base pour proposer une expérience de jeu beaucoup plus importante, avec davantage de variété à tous les niveaux - endroits, ennemis - mais aussi des chapitres supplémentaires car la durée de vie est vraiment trop courte. Au final, Yasha apporte davantage de fraicheur graphique qu'une véritable révolution du genre, reposant sur des mécaniques de jeux existantes bien avant lui mais qui sont parfaitement huilées .