Nintendo Switch

Wrath: Aeon of Ruin

Test Switch

Wrath: Aeon of Ruin

Par Ex-Nihylo - Le 29/05/2024 à 18:15

Conçu par KillPixel Games et Slipgate Ironworks, WRATH : Aeon of Ruin est un FPS disponible sur nos bonnes vieilles Switch depuis le 25 avril 2024. Incarnant un individu répondant au doux nom de l'Etranger, vous avez pour mission principale de traquer les derniers Gardiens de l'Ancien monde, dans un univers en ruine. Souhaitant entre autres faire revivre les illustres FPS des années 90, WRATH parvient-il à remplir ses objectifs ? C'est ce que nous allons tâcher de décortiquer dans ce test, dont un code de jeu nous a été attribué gracieusement par l'éditeur.

Une réalisation volontairement datée

Histoire de rendre un net hommage aux FPS des années 90, le jeu a été créé volontairement en utilisant le moteur de Quake. Cela se ressent dans la globalité de sa réalisation, dont les vastes niveaux paraîtront fort dépouillées. Les habitués des productions plus récentes - et j'entends par là des productions post 2000 - pourront trouver le jeu légitimement hideux si ils sont passés outre l'info principale concernant la réalisation du jeu, à savoir qu'elle date volontairement ! Les textures font donc très bas de gamme par rapport à ce qu'on est habitué, il suffit par exemple de s'approcher des plans d'eau pour se rendre compte du bouillon de pixels proposé. Le charme de l'ancien... Mais avec, et heureusement, la fluidité des jeux plus récents ! On évolue ainsi rapidement dans les décors, sans rencontrer le moindre ralenti, qui pouvaient pénaliser les joueurs des années 90. Il faudra tout de même veiller à tenir compte de la jouabilité à la manette, optimisée certes pour cette mouture console du jeu, mais néanmoins moins précises que son homologue sur PC. On ne remplace pas si facilement un combo clavier-souris !

C'est ainsi que parfois, même en semblant aller droit devant nous, il peut arriver de ressentir que l'on dévie légèrement d'un côté ou de l'autre. Tant qu'il n'y a pas d'ennemis, cela n'a guère d'importance... Les ennemis sont bien laids eux aussi par ailleurs, et donnent clairement l'envie d'être exterminés. Ils ne reviennent pas d'ailleurs, une fois mort, ils sont morts pour de bons, et ce même si vous retournez dans le même niveau plus tard. Les environnement sont peu variés mais d'une grandeur assez importante, attention à ne pas vous perdre... A l'ancienne, on tape parfois sur des interrupteurs, plus ou moins bien cachés, pour activer un ascenseur ou ouvrir une porte qui nous barrait la route. Gare à vos munitions, si vous pouvez vous recharger aisément, il ne faut toutefois pas tirer à l'aveuglette en cas de présence ennemie, vous pourriez le regretter. Heureusement, il vous restera toujours un couteau pour vous battre au corps à corps mais votre jauge de santé risque d'en pâtir.

Une sombre histoire...

Incarnant l'Etranger, qui errait sur la Mer sans Age, nous nous retrouvons sur les rivages d'une île qui s'appelle l'Ile des Morts. On se rend tout de suite compte que l'on ne nous ment pas sur notre destination, tant les zones explorées semblent dégarnies de toutes traces de vie. On rencontre une silhouette blanche dès notre arrivée qui se veut être un genre de guide, le Pâtre des âmes insoumises, qui nous explique que l'on doit liquider les derniers Gardiens de l'Ancien monde. Le premier niveau faisant office de tuto, il est là pour nous accompagner jusqu'à ce que l'on arrive au hub principal, à partir duquel on peut entamer les niveaux dans l'ordre que l'on veut. Ce sombre individu demeure ensuite dans l'hub, prodiguant des paroles tantôt mystérieuses, tantôt indiciaires. Etrangement, sa présence renforce davantage l'effet de mort omniprésente à laquelle on se retrouve confrontée tout au long du jeu plutôt que l'inverse. Il est à noter que le jeu ne comporte aucune différence en docké ou en nomade et qu'il est sous-titré en français.

Une certaine liberté vous est ainsi offerte pour progresser dans le monde de WRATH. Il vous faudra explorer de vastes niveaux constitués de ruines et de paysages parmi les plus sombres existants dans l'univers des FPS, vous frayer un chemin à l'aide de votre douzaine d'armes que vous ne manquerez pas de trouver au long de votre progression, mais il vous revient aussi de trouver des passages secrets menant à différents bonus. Certains vous mènent tout droit à des consommables vous permettant de nouvelles actions, comme par exemple améliorer votre faculté à respirer sous l'eau ou encore à balancer une fiole de poison au milieu de vos ennemis pour les faire s'entretuer. Il existe 3 hubs principaux et une quinzaine de monde à explorer, chaque hub étant composé de 5 niveaux et d'un gros boss à pulvériser. Chaque niveau recèle un artefact qu'il vous faudra acquérir pour pouvoir continuer à progresser dans le jeu. Et qui dit jeu à l'ancienne dit difficulté à l'ancienne, alors n'hésitez pas à jouer en normal, voire en facile, sous peine de rencontrer de fréquents game over.

Un revival pas dénué de défauts

Ce que l'on peut légitimement reprocher au jeu, c'est sa difficulté mal dosée. D'un seul coup on passe  une zone désertique à une zone où l'on se fait attaquer de toute part, entraînant parfois fatalement des game over qui nous poussent à utiliser fréquemment la sauvegarde manuelle. On voit ainsi que le jeu est destiné avant tout aux fans du genre, déjà rodés à ce genre d'épreuve... Une certaine redondance s'installe au bout d'un moment, le bestiaire n'étant pas assez varié et l'IA faisant toujours la même chose. On aurait aimé un peu plus de  diversité à ce niveau, ainsi que pour les différents mondes à explorer. Le sentiment de vide lorsque l'on revient dans une zone dépourvue de ses ennemis est assez horrible à vivre, les zones à explorer sonnant de ce fait très creux, les repères que l'on avait en tuant les ennemis faisant place à des endroits un peu trop labyrinthique pour bien se repérer. Il manque également un mode 2 joueurs, de la coopération n'aurait pas été du luxe, loin s'en faut.

Plus embêtant, des bugs apparaissent de temps à autre, ainsi un ennemi abattu est tout de même resté à l'écran sans qu'il ne puisse plus rien faire d'autre, et même en quittant et en revenant dans le niveau dans lequel il se trouve ! Beaucoup plus embêtant, il m'est arrivé de chuter dans le vide intersidéral sans que le jeu ne me compte comme mort, j'ai du donc relancer le jeu en passant par le menu de la Switch. Mais pire encore, un artefact que j'avais acquis juste avant de mourir, a complètement disparu du niveau de jeu lors de ma réapparition ! J'ai tout tenté, aussi bien relancer le jeu à la dernière sauvegarde, automatique ou manuelle, quitter le niveau et le recommencer, refaire ce niveau après en avoir fait d'autre, rien à faire : l'artefact n'est jamais revenu. Hyper pénalisant puisque l'on est ainsi obligé de recommencer le jeu à zéro, en espérant seulement que ce bug ne reviendra pas... Par curiosité, afin de savoir si j'étais le seul à avoir été embêté par ces bugs, j'ai eu la confirmation sur certains forums anglophones que d'autres avaient eu des problèmes similaires au mien... Carton rouge aux développeurs, en espérant une mise à jour qui se fait déjà attendre.

6.5
Wrath: Aeon of Ruin réussit son pari de nous faire revivre les meilleurs moments des FPS des années 90, avec sa réalisation datée tout en proposant une fluidité assez étonnante, mais l'expérience proposée n'est pas sans défauts. On pestera légitimement contre les bugs mais aussi contre le manque de rejouabilité du soft. Le prix paraîtra ainsi légitimement excessif en l'état (24,99 € sur l'e-shop), attendez une promotion pour pouvoir vous y essayer pleinement, surtout si vous êtes un nostalgique des FPS d'antan.

  • Du FPS à l'ancienne !
  • Du challenge à revendre.
  • Des bugs gênants
  • Absence de multi, même en local
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