Disponible depuis le 26 janvier 2023, Wonder Boy Anniversary Collection permet de jouer à 21 versions des 6 jeux Wonder Boy, ce qui constituent l'intégralité de la saga. Jeux emblématiques de Sega des années 80/90 aux genres multiples, tous ont pour point commun de nous faire incarner un héros ou une héroïne chargés de parcourir le monde pour mieux le sauver.
Quelques mois seulement après une première compilation qui regroupait 4 jeux de la franchise, Bliss Brain édite désormais cette nouvelle compil bien plus fournie. Faut-il craquer pour celle-ci ? Voici les premiers éléments de réponse dans ce test !
Un contenu impressionnant.
Contrairement à la précédente compil, les 6 jeux de la saga sont bel et bien présents. A titre de comparaison il n'y en avait que 4 dans la précédente. Au menu, nous avons donc chronologiquement Wonder Boy, Wonder Boy in Monster Land, Wonder Boy III : Monster Lair, Monster World II : The Dragon's Trap, Wonder Boy in Monster World et Monster World IV. La numérotation est assez complexe car changeant d'un continent à un autre lors de la sortie originale des jeux, mais Monster World IV constitue bel et bien le 6è et ultime épisode de la saga. Passé l'écran titre qui propose également le choix des langues, dont le français, on arrive sur l'écran du menu principal qui permet de sélectionner d'abord le jeu que l'on souhaite faire, puis la version du jeu que l'on veut faire. Ainsi, par exemple, en sélectionnant le 1er Wonder Boy, on peut choisir de le faire en version originale ou sur une des premières machines de Sega, la SG-1000, mais également sur la Master System japonaise ou américaine. Chacun des jeux possèdent sa propre déclinaison de machines, d'où le fait d'avoir réellement 21 itérations accessibles.
Les jeux sont dans leurs jus d'époque, sans aucune modification ingame. Vous avez donc là du bon vieux jeu de plateformes à la difficulté relevée - le 1er Wonder Boy - du jeu d'aventure mâtiné de petites touches de rpg - Wonder Boy III : Monster Lair, Monster World IV - voire même un prémice des Metroidvania avec Wonder Boy in Monster World. Divers genres sont représentés comme on peut le constater avec la présence d'un shoot-them-up qui dénote largement de tous les autres titres avec Wonder Boy III : Monster Lair ! Les seules nouveautés notables sont donc l'apparition d'un menu global orné d'une musique faisant écho aux thèmes des Wonder Boy, ainsi qu'une énorme section de galerie remplie de concept-arts et autres artworks qui satisferont les fans. Les autres fonctions, déjà présentes dans la compil précédente, permettent de rembobiner le jeu - pratique en cas de game over, qui survient très souvent, voir plus bas - et de filtres graphiques qui peaufinent l'image, et donc assurent un certain confort visuel. Les sauvegardes automatiques sont toujours de la partie ainsi que les cartes des jeux, qui peuvent être utiles dans certains opus labyrinthiques.
Du lifting en vue ?
Les fans des graphismes à la sauce 8/16 bits d'antan seront aux anges, les autres auront sans doute un peu plus de mal à comprendre le charme que les nostalgiques éprouveront en retrouvant leur tas de pixels adorés. Il faut dire que certains opus ont sans doute moins bien vieilli que d'autres, ainsi le premier Wonder Boy, qui date de 1986, commence à quelque peu saigner des yeux. Les derniers opus seront déjà plus séduisants, et raviront les rétines des amateurs de 2D plus affinée tel que la Mega Drive était capable de produire dans les années 90. Difficile de ne pas trouver de charme à Wonder Boy in Monster World, ou encore pour l'ultime jeu de la saga, Monster World IV et la ravissante Asha. Il en va de même pour la partie sonore, qui fera le plaisir des uns et constituera le désarroi des autres. Que ce soit au niveau des mélodies ou des bruitages, l'évolution va crescendo au fur et à mesure de la parution des épisodes à l'époque : ainsi, il y a un monde d'écart au niveau de la qualité sonore entre le 1er Wonder Boy et le dernier. Rien n'est foncièrement mauvais, d'ailleurs certains thèmes ont simplement été repris et retravaillés depuis le 1er opus, et resteront sans nul doute dans les esgourdes des nostalgiques.
Aucun lifing n'a donc été opéré, même si quelques filtres graphiques sont de la partie. Une petite remasterisation du son aurait cependant été la bienvenue, tout comme une réelle traduction de tous les titres proposés. Malgré le choix des langues lorsqu'on lance le jeu, on a rapidement la déception de constater qu'il ne s'agit que de la traduction du menu de base qui présente chaque opus, et non pas des jeux en eux-même. C'est particulièrement décevant car c'était déjà le cas 6 mois auparavant dans la précédente compil, ces titres auraient largement mérité d'avoir leurs traductions françaises, notamment pour les 2 derniers jeux qui en comportent davantage que les autres. Par contre, pas de temps de chargement éprouvants, ici tout est optimisé pour que l'on puisse accéder à ces bons vieux jeux tels qu'on les aimait à l'époque, à savoir en mode plug & play, que ce soit en docké ou en mode portable.
De la difficulté...
Chacun des jeux proposés possèdent cette petite différence qui fait qu'on les parcours avec un certain degré de plaisir, tandis que d'autres seront plus rapidement expédiés. Ainsi le premier Wonder Boy, l'opus le plus difficile de cette compil, consiste à diriger notre héros dans 32 niveaux de pures plateformes avec pour seules possibilités le saut et le lancer de hâches. Le rembobinage sera de mise pour venir à bout de l'aventure et des boss qui parsèment le jeu - un tous les 4 niveaux accomplis - et vous pousserez un gros soupir de soulagement dès que vous aurez récupéré les trophées attenants. Il y a peu de chance que vous y reveniez, à moins que la difficulté ne soit votre leitmotiv de joueur...
Wonder Boy in Monster Land peut être résumé à un prémice de ce qui vous attend dans certaines de ses suites tel Wonder Boy in Monster World, dénué de son aspect metroidvania. Et pour cause, les niveaux s'enchaînent et on ne revient pas en arrière, cependant ici apparaissent les possibilités de s'équiper pour upgrader en conséquence son personnage. Il vous faudra beaucoup d'argent mais également trouver les marchands parfois cachés dans le décor, pour venir à bout des 11 niveaux du jeu. Là encore le soupir de soulagement et le fait de passer à autre chose sera sans doute votre ressenti sitôt ce jeu terminé. Wonder Boy III : Monster Lair est le fameux shoot-them-up de la série ! Avec un nombre de vie limité vous devrez franchir une dizaine de niveaux qui proposent une difficulté variable. Des upgrades de votre arme apparaissent fréquemment, sitôt une nuée d'ennemis anéantis, et on passe constamment d'une arme spéciale à une autre, dont le nombre de missiles diminue malheureusement trop rapidement et on se retrouve donc de nouveau avec l'arme initiale. Jouable à deux, c'est sans doute l'opus possédant la meilleure replay value.
...Au plaisir de jeu.
Plus on progresse dans le temps parmi les jeux proposés, plus le plaisir de jeu est là. Ainsi Monster World II : The Dragon's Trap, qui est la suite directe de Wonder Boy in Monster Land, est déjà plus agréable à prendre en main. Notre héros, Book, est victime d'une malédiction après avoir vaincu un dragon, il est lui-même transformé en dragon et devra retrouver son apparence humaine à travers une quête s'étalant sur un univers non-découpé en niveaux. C'est cette différence qui le démarque de Monster Land, vu que toute l'action tourne autour d'un village central dans lequel il faudra revenir plusieurs fois pour découvrir de nouveaux endroits sitôt les objets ou les nouvelles transformations adéquates obtenus.
Wonder Boy in Monster World met davantage l'accent sur l'exploration et les allers-retours entre certains endroits de l'univers proposé. Fonctionnant quelque peu comme un metroidvania, il vous faudra parfois acquérir tel objet découvert dans un endroit spécifique pour revenir un peu en arrière dans un autre lieu pour franchir un obstacle précédemment rencontré. Véritablement plaisant à incarner, le jeune héros Shion et son aventure ont tout pour plaire aux fans du genre, bien que l'on soit tout de même loin des metroidvania plus actuels. Enfin, Monster World IV brille davantage par l'exploration de ses 5 grands temples à parcourir et une narration un peu plus maîtrisée que l'ensemble des opus précédents. On touche du bout des doigts ce que la Megadrive pouvait proposer de mieux en la matière, à tous les niveaux, aussi bien en terme de technique que de jouabilité.
