Quand on parcours le tas d'immondices qu'est l'eShop de la Switch, entre les « jeux » ressortis 15 fois, les grosses daubes faites par IA et tous les trucs avec ecchi ou hentai dans le nom, croiser un vrai jeu est rafraîchissant. Alors, voir une œuvre faite avec passion par des petits nouveaux, c'est carrément merveilleux ! Mais une fois sorti de la fange, que vaut vraiment Wings of Endless ?
Test réalisé sur une version fournie par l'éditeur
Un bon début, mais perfectible
Dans Wings of Endless, vous incarnez Hariku, un mercenaire. Enfin, c'est ce qu'il dit, car Hariku est en fait un orphelin de son village avec plus de courage que de bon sens, et il est trop naïf pour son bien. Recruté pour une mission simple : aller ramasser un artefact dans une tour sacrée et le livrer à l'autre bout du pays, les ennuis commencent quand ledit artefact se révèle être un hibou magique au sale caractère. Mais, confiant dans l'importance de la mission, celui-ci renonce à ses souvenirs et confie à Hariku des ailes magiques qui lui permettront d'aller le « livrer. » S'en suit une aventure où vous allez rencontrer des compagnons aux intérêts divergeants, et une sombre histoire à laquelle Hariku ne va rien piger du tout
Wings of Endless est un jeu d'action 2D avec des mécaniques de plate-forme et de RPG, une sorte de Métroidvania très light et orienté action. Vous allez parcourir encore et encore les même niveaux labyrinthiques, accomplir des mission et démonter des ennemis par paquet de 12, mais ne vous attendez pas à quelque chose d'exceptionnel : Wings of Endless, s'il ne fait pas grand chose de mal, ne fait rien de bien non plus. Il est... tout à fait médiocre. Commençons par sa maniabilité, quelque chose de vital pour un jeu de la sorte. Elle est ratée. Ni plus, ni moins. Les personnages vont trop vite en l'air et il est impossible de contrôler ses sauts, alors on passe sont temps à se prendre des dégâts, et esquiver les attaques ennemies est très difficile. De plus, seul Hariku a le droit à un double saut, donc vous pouvez oublier les deux autres personnages.
D'ailleurs parlons-en, des personnages : Hariku tape fort, est résistant et a un double saut. La deuxième ne fait aucun dégât et doit recharger ses attaques en plus d'avoir deux fois moins de HP. Quand au troisième n'en parlons pas, avec sa magie pas super utile quand deux coups de marteau valent mieux. Les trois personnages possèdent tout de même des outils de traversée différents, comme votre deuxième personnage qui peut se rendre invisible pour ne pas déclencher des pièges, mais c'est souvent moins risqué de prendre les dégâts. L'ennui, c'est qu'avoir un héros débile, c'est un peu drôle s'il sait quand même se débrouiller, mais Hariku et ses compagnon ne semblent pas faits pour vivre cette aventure. Et quand on a envie de changer de héros à peine le jeu commencé, et que deux personnages sur trois ne servent à rien en jeu, c'est mauvais signe.
Endless ? C'est le sentiment qu'on a, oui
Le jeu tente pourtant quelques choses sympathiques comme une zone où les ennemis sont à éviter, des missions secondaires courtes qui développent un récit parallèle, ou même un système de craft de potions simple et efficace, mais le cœur même du gameplay étant raté, il est impossible de s'amuser, et le scénario ne donne aucun envie de continuer. De plus, malgré une apparence de monde ouvert, Wings of Endless se montre dirigiste et n'hésite pas à nous couper l'herbe sous le pied si on vaque trop loin hors du chemin à suivre. On sent pourtant une bonne volonté, même un potentiel, mais les erreurs s'accumulent et au game over de trop, on se demande ce qu'on fait encore là.
Si on doit quand même donner quelque chose à Wings of Endless, c'est qu'il est plutôt joli. Son pixel art est clair, lisible et détaillé ce qu'il faut. Rien d'exceptionnel, mais ça reste agréable tout du long. La musique est une autre affaire, avec des compositions et des instruments parfois très énervantes, mais on reste sur une moyenne correcte. Une absence de traduction française rend le jeu moins accessible mais vous ne ratez pas grand chose entre les personnages détestables et le scénario très classique.